« Demain, dès l'aube… », Victor Hugo

Une énonciation trouble

  • Qui parle ?
  • Le poème est écrit à la personne du singulier. Le « je » est le poète, Victor Hugo.
  • À qui ?
  • Le poète s’adresse à quelqu’un représenté par la deuxième personne du singulier.
  • La première strophe du poème laisse penser que le poète part à la rencontre d’une femme qui l’attend.
  • Où ? Dans quel lieu ?
  • L’évocation des paysages dans la première strophe ne donne que des informations floues sur le lieu. L’imprécision laisse le lecteur imaginer un lieu de rencontre idéal comme pour une rencontre amoureuse.
  • Le lecteur obtient une information explicite dans la dernière strophe car Victor Hugo précise le nom de la ville d’Harfleur.
  • Quand ? À quel moment ?
  • Le fait que le poème soit écrit au futur de l’indicatif peut dénoter l’empressement du poète à rejoindre la femme aimée.
  • Le terme « demain » (premier mot du poème) donne avec précision la date du rendez-vous. Le poème étant daté du 3 septembre 1847, il s’agira donc du 4 septembre 1847, date anniversaire de la mort de Léopoldine.
  • La chute
  • Le dernier mot du vers 11 révèle que l’être aimé est mort. La fin surprend le lecteur. L’enjambement clôt le poème en douceur, dévoilant l’information que le poète avait jusque-là retenue.

Un poème d’amour

  • Ce poème possède certaines caractéristiques du poème amoureux classique.
  • Le poète doit passer des épreuves, pour retrouver la femme aimée, comme dans un poème épique.
  • La première strophe fait penser à un poème galant classique.
  • La deuxième strophe s’assombrit :
  • À l’impatience des retrouvailles succèdent la solitude et la nuit, reflétant la tristesse du poète, comme sil vivait un chagrin d’amour.
  • Les thèmes de la souffrance et de la solitude sont classiques en poésie amoureuse, notamment dans la poésie lyrique.
  • Victor Hugo se démarque des poèmes traditionnels en surprenant le lecteur et apporte une touche de modernité.
  • Il y a une contradiction entre l’empressement du poète dans la première strophe et sa tristesse dans la seconde strophe. Le poète aime cette femme mais il souffre de son absence.
  • Ce poème n’est donc pas un poème d’amour pour une amante, mais d’un poème sur l’amour d’un père pour sa fille.

Le pèlerinage du poète

  • Le voyage que fait Victor Hugo est un moyen pour lui de se souvenir de sa fille, de ne penser qu’à elle et de se rapprocher d’elle.
  • Le défilement des paysages au vers 3 donne l’impression que le poète fait un long voyage pour retrouver celle qu’il aime.
  • Ce pèlerinage se fait en solitaire. Il se place dans une bulle, où tout n’est que néant puisque sa fille n’est plus.
  • Le terme de ce périple n’est pas une délivrance comme on pouvait l’imaginer au début du poème. Le poète est plongé dans une infinie souffrance, une nuit sans fin.
  • Victor Hugo clôt pourtant son poème sur une note de douceur, en hommage à sa fille, par le bouquet de fleurs.