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Introduction :
La Première Guerre mondiale a eu un impact sur la notion de démocratie. Fragilisée voire même parfois menacée par les régimes autoritaires qui la dénigrent, la démocratie constitue pourtant la base de certains États qui se forment à la fin du conflit. Mais alors comment se diffusent les idéaux démocratiques dans un monde marqué par la Première Guerre mondiale ? Pour répondre à cette question, nous étudierons dans un premier temps le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, puis nous nous pencherons dans un second temps sur la diffusion et la contestation des idées libérales en Occident.
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
La contestation croissante de la colonisation
Au cours de la Conférence de la paix, qui se déroule à Paris en 1919, le président américain Woodrow Wilson va mettre en avant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Son discours sur les « quatorze points » alimente les mouvements anticolonialistes. Ceux-ci sont notamment soutenus par le parti communiste et la jeune URSS.
Les États-Unis, eux, rejettent la politique coloniale européenne au regard de leur histoire et de la guerre d’indépendance qui a conduit à leur émancipation.
Cartes des empires coloniaux au début du XXe siècle
La France et l’Angleterre sont les deux nations principalement visées par ces critiques car elles sont implantées dans tous les océans, renforçant ainsi leur influence géostratégique et leur rayonnement culturel.
Côté britannique, c’est en Inde que la domination est de plus en plus contestée. Dans les années 1910-1920, Gandhi (1869-1948) devient président du parti du Congrès et amorce le mouvement contestataire de la non-violence. Il désire amoindrir les recettes économiques britanniques en Inde.
Le parti du Congré indien est fondé en 1885. À la fin de la Première Guerre Mondiale, il revendique une indépendance totale du pays.
La France se montre plus réfractaire à la décolonisation, bien qu’elle assouplisse le statut juridique des sujets de l’Empire français, en reconnaissance de leur participation à la guerre de 1914-1918. La volonté d’assimilation et de diffusion des idéaux républicains, amorcée dès les années 1880, se poursuit néanmoins et la métropole n’est pas prête à renoncer aux bénéfices économiques tirés de ses colonies.
La création de nouveaux États
Le peuple russe, déjà en conflit avec le tsar Nicolas II, ne tolère pas la participation du pays à la Première Guerre mondiale. Il ne se sent pas concerné par cette guerre jugée lointaine. La Révolution bolchévique de 1917 balaie le régime impérial et s’empresse de conclure la paix avec la Triple-Alliance.
Triple-Alliance :
Avant et pendant la Première Guerre mondiale, alliance politique et militaire entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie. Elle s’oppose à la Triple-Entente conclue entre la France, le Royaume-Uni et la Russie. L’Italie quitte la Triple-Alliance pour la Triple-Entente en mai 1915.
Le traité de Brest-Litovsk (3 mars 1918) met fin à la guerre entre l’Allemagne et la Russie. Il est très défavorable à cette dernière, faisant reculer sa frontière ouest et lui amputant ainsi une large partie de son territoire, notamment les Pays Baltes, la Pologne, l’Ukraine et la Biélorussie. Ces pays passent provisoirement sous influences allemande et autrichienne.
La fin de la Première Guerre mondiale consacre la dislocation des empires centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie). Ceux-ci étaient traversés depuis la seconde moitié du XIXe siècle par des courants de contestations nationalistes, issus de territoires revendiquant leur autonomie.
Le traité de Versailles (28 juin 1919), qui suit la Conférence de la Paix, a plusieurs conséquences pour l’Empire allemand :
De leur côté, la Roumanie et la Bulgarie voient leurs territoires augmenter. La Pologne et les Pays Baltes sont enfin détachés des tutelles russe et allemande.
La fin de la Première Guerre mondiale marque la dislocation des grands empires centraux. Le traité de Versailles impose notamment des clauses territoriales à l’Allemagne, qui voit ses frontières être redéfinies.
La diffusion et la contestation des idées libérales en Occident
La suprématie constitutionnelle
À partir des années 1920, on assiste à une remise en cause des « vieilles » démocraties, notamment sur le continent européen.
Les grands empires, qui se sont écroulés au terme de la Première Guerre mondiale, ont donné naissance à de nouveaux États, qui vont se construire sur une base démocratique et constitutionnelle. L’idée se répand que les pouvoirs publics doivent être encadrés et limités par une constitution écrite, garantissant le respect des libertés individuelles, y compris en France.
La remise en cause de la suprématie capitaliste à travers l’instauration d’un régime communiste autoritaire
Entre février et octobre 1917, le régime tsariste et la dynastie des Romanov s’écroulent.
La famille Romanov règne sur la Russie de 1613 à 1917. Le tsar Nicolas II, son épouse et ses cinq enfants sont assassinés par les bolchéviques en juillet 1918.
C’en est terminé de l’Empire russe qui passe sous le contrôle d’un gouvernement révolutionnaire bolchévique. La figure emblématique en est Lénine (1870-1924) qui va mettre en place un régime communiste, inspiré des théories développées par Karl Marx (1818-1883) dans Le Capital, qui reposent avant tout sur l’égalité sociale.
Le régime tsariste laisse la place à Lénine, qui dirige la révolution bolchévique. Il instaure un gouvernement communiste où la propriété privée s’efface au profit de la propriété collective. Cette organisation s’oppose au capitalisme, en pleine croissance dans les pays industrialisés comme la France ou les États-Unis.
À la mort de Lénine, le pouvoir se durcit sous l’emprise de Staline (1878-1953), dérivant vers un régime totalitaire où l’ensemble des activités publiques et privées des citoyens est contrôlé par l’État.
Portrait de Staline
Dès 1922, une police politique est mise en place : le Guépéou. Cette organisation est chargée :
Le NKVD remplace le Guépéou en 1934.
NKVD (Commissariat du Peuple à la Sécurité d’État de l’URSS) :
Créé en 1934, il remplace le Guépéou et fait office de ministère de l’Intérieur. Il est chargé d’assurer l’ordre public en URSS et jouera un rôle fondamental dans les Grandes Purges organisées par Staline entre 1936 et 1938, conduisant la répression, les arrestations et les déportations vers le Goulag de nombreux opposants politiques.
Il est tout dévoué à Staline, dont il dépend directement, assurant notamment les Grandes Purges (persécutions d’opposants politiques par le pouvoir stalinien entre 1936 et 1938) et les déportations au Goulag (camps de travail forcé, situés dans les régions reculées de la Russie, notamment la Sibérie, officiellement créé en 1934) de plusieurs millions de citoyens soviétiques. Ces derniers sont placés sous surveillance constante.
Propagande :
Actions et techniques de persuasion, permettant au pouvoir de diffuser une opinion ou la doctrine officielle du régime et de la faire accepter par le peuple.
Endoctrinement :
Fait d’inculquer un mode de pensée à une population. Cette éducation forcée est effectuée au profit du pouvoir en place et véhiculée par les médias et les arts notamment, mais également les institutions publiques, comme l’école ou la police.
Conclusion :
Suite à la Conférence de la paix, des mouvements anticolonialistes voient le jour. La France et le Royaume-Uni sont particulièrement visés par les critiques, à cause de leur vaste implantation dans le monde. Le peuple demande l’égalité entre les Noirs et les Blancs. Mais en plus d’être un moyen de diffuser les idéaux démocratiques, les colonies sont une source de revenus non négligeables, et c’est pourquoi la France est réfractaire à la décolonisation.
La fin de la Première Guerre mondiale marque la fin des empires centraux, où les mouvements nationalistes revendiquent une autonomie territoriale. De nouveaux États apparaissent, telles que l’Autriche ou la Hongrie.
Les démocraties déjà existantes sont alors remises en cause. Quant aux nouveaux États, ils se fondent sur une base démocratique et constitutionnelle.
Toutefois, la suprématie capitaliste est contestée par certains États comme l’URSS, où Lénine instaure un régime communiste, qui deviendra totalitaire sous le gouvernement de Staline. Le NKVD traque les opposants politiques, et la population est manipulée par la propagande qui vise à ériger Staline au rang de « petit père des peuples ».