Conflits et tentatives de paix dans le monde contemporain

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Guerre et paix : une histoire pluriséculaire

Évolution de la guerre en Europe depuis l’Antiquité

  • Durant l’Antiquité, la guerre repose sur des principes simples unanimement reconnus, comme l’inviolabilité de la personne des ambassadeurs (dont la personne était considérée comme sacrée).
  • Avec l’essor de la République romaine (509 à 27 avant J.-C.), puis de l’Empire (-27 à 476), apparaît l’armée régulière et professionnelle, encadrée par des officiers formés par l’État (l’équipement est financé par le pillage des régions conquises et l’impôt sur les peuples vaincus). La guerre est ainsi vue comme un acte civique.
  • La chute de l’empire romain, en 476, va entraîner un profond bouleversement de la guerre. À l’armée professionnelle permanente des Empereurs romains succède l’armée médiévale non permanente : l’ost.
  • L’affaiblissement du pouvoir central carolingien va voir l’apparition d’une multitude de petites armées seigneuriales aux mains des vassaux du roi. Leur rassemblement crée l’ost royal.
  • La stratégie militaire évolue, l’infanterie est remplacée par la cavalerie : c’est l’époque de la chevalerie (aristocratie militaire entretenue par la population qui est encadrée par l’Église).
  • La bataille d’Azincourt, en 1415, voit l’anéantissement de la chevalerie française par des archers britanniques et marque le début de la suprématie des armes à longue distance sur les champs de bataille.
  • Tout s’accélère à la Révolution : pour faire face aux ennemis la conscription (réquisition par un État de ses citoyens pour servir dans les forces armées) est mise en place.
  • Les guerres napoléoniennes bouleversent les conceptions sur l’art de la guerre : celle-ci n’est plus que perçue comme un affrontement entre États.
  • Au XIXe siècle l’armée et la guerre s’industrialisent, conduisant aux deux guerres mondiales (1914-1918 et 1939-1945).
  • Elles n'ont pas enfanté la paix mais une nouvelle forme de conflit : la guerre froide.

Prévenir la guerre

  • La diplomatie est le premier et le plus ancien moyen utilisé dans l’histoire pour éviter la guerre.
  • Le recours à la diplomatie pour éviter la guerre était usuel dans la Grèce antique (on peut citer le chant III de l'Iliade dans lequel l’ambassade des Grecs est menée par Ulysse, le parfait diplomate, auprès des Troyens afin d’éviter la guerre de Troie).
  • En 80 avant J.-C., Jules César lui-même fut chargé d’une ambassade auprès de Nicomède IV, roi de Bythinie, royaume situé en Asie mineure.
  • La pratique des ambassades perdura au Moyen-Âge (où la paix se fait de souverain à souverain et non d’État à État).
  • Il faut attendre le Congrès de Vienne en 1815 pour que la diplomatie se professionnalise.

Encadrer la guerre

  • En cas d’insuffisance de la diplomatie à éviter les conflits, on a longtemps cherché à les encadrer, à codifier la guerre.
  • Les théologiens vont chercher à déterminer si une guerre est licite (jus ad bellum) et ce qu’il est juste de faire ou non au cours de la guerre (jus in bello).
  • Pour Augustin, évêque d’Hippone (395-430) la guerre n’est légale du point de vue de l’Église que si sa cause est juste, si elle est menée dans de bonnes intentions et si elle est menée sous la conduite d’une autorité légale.
  • La Papauté intervient fréquemment dans les conflits de l’Europe médiévale, et peut soutenir une partie en excommuniant ses adversaires.
  • Progressivement la définition de la guerre évolue vers celle d’un conflit régulier entre États.
  • Idée explicitée et défendue par Kant (1724-1804), pour qui la guerre « lorsqu’elle est conduite avec ordre et dans le respect sacré des droits civiques » est, « pour un État, le moyen licite de défendre son droit contre un autre État. »
  • Avec les guerres modernes, un droit international va être mis en place afin d’encadrer la violence de la guerre. Droit reposant sur trois piliers : le droit à la guerre, le droit international humanitaire et le droit à la maîtrise des armements.

Panorama des conflits armés contemporains

Les conflits armés contemporains interétatiques

  • Un conflit interétatique est une guerre qui oppose deux ou plusieurs États souverains.
  • La forme la plus ancienne de la guerre interétatique est sans doute la guerre de conquête, dont l’objectif est l’appropriation (ou la défense) de tout ou partie d’un territoire.
  • Au cours de la guerre froide, le Moyen-Orient s’est embrasé à plusieurs reprises dans des guerres interétatiques motivées par une volonté de conquête.
  • Les confits transfrontaliers opposent deux États sur le tracé de la frontière qui délimite leur territoire respectif. De simple différend, ces conflits peuvent dégénérer en guerres interétatiques.
  • Le conflit du Cachemire, région située à la frontière de l’Inde, de la Chine et du Pakistan oppose ces trois États, et plus particulièrement l’Inde et le Pakistan depuis leur indépendance en 1947.
  • Entre 1947 et 1949 eut lieu la première guerre indo-pakistanaise qui aboutit à la partition du Cachemire de part et d’autre de la « ligne de contrôle », l’une des frontières les plus militarisées du monde.
  • Jamais réglé définitivement, le conflit autour du Cachemire est au cœur de tensions récurrentes entre l’Inde, le Pakistan et, dans une moindre mesure, la Chine, trois puissances détenant l’arme nucléaire !

Les conflits armés contemporains intra-étatiques

  • Un conflit intra-étatique est une guerre qui a lieu à l’intérieur d’un État souverain, pouvant impliquer celui-ci.
  • Les conflits internes ou intraétatiques sont les plus nombreux à l’échelle du globe.
  • On peut distinguer plusieurs types de conflits internes : les guérillas, les guerres civiles ou les guerres de religions.
  • La guérilla (« petite guerre » en espagnol) est une guerre sans ligne de front constituée de harcèlement, d’embuscades et de coups de main menée par des unités irrégulières à l’intérieur d’un État. Le terme guérilla désigne aussi les groupes armés qui mènent ce type de conflit.
  • Les guerres civiles sont des luttes armées opposant les forces armées d’un État à plusieurs groupes armés identifiables sur le territoire de cet État, ou ces différents groupes entre eux. Elles représentent aujourd’hui l’essentiel des guerres intra-étatiques.
  • Les guerres de religion opposent deux groupes religieux entre eux, elles représentent également un type de guerre intra-étatique. Le but est de convertir par la force les fidèles du camp opposé ou de les éliminer.
  • La polémologie est l’étude de la guerre considérée comme un phénomène social. C’est cette étude qui a distingué deux grandes catégories de conflits armés : les conflits interétatiques et les conflits intra-étatiques.

Acteurs et modes de résolution des conflits : essai d’une typologie

  • On dénombre trois acteurs principaux des conflits dans le monde contemporain : les armées, les groupes irréguliers (dont les groupes terroristes ou les milices) et des sociétés privées.
  • Les conférences de la paix de La Haye en 1899 et 1907 ont défini le droit de la guerre (ensemble de règles à respecter). Quelques exemples :
  • L’obligation pour les soldats de porter un uniforme distinctif et l’interdiction de s’attaquer aux populations civiles.
  • L’interdiction d’avoir recourt aux francs-tireurs (combattants organisés parallèlement à l’armée), s’ils ne portent pas de signes distinctifs et ne respectent pas les règles établies.
  • Parallèlement aux forces armées régulières, les forces irrégulières sont de plus en plus présentes sur les champs de bataille (milices, groupes terroristes, francs-tireurs).
  • Enfin, à la fin de la guerre froide, se sont développées des sociétés militaires et de sécurité privées offrant leurs services au plus offrant.
  • Comme la guerre, la paix peut prendre différentes formes. Le cas le plus commun est sans doute celui d’une médiation d’un acteur extérieur au conflit entre les principaux belligérants. Qu'il s’agisse d’un État neutre, d’un État entretenant des relations de confiance avec l’ensemble des belligérants ou d’une organisation supranationale (comme l’ONU).