La société industrielle : des débuts à la crise de 1929
Introduction :
Le XIXe siècle est marqué par l’apparition de la société industrielle qui a eu un grand impact sur l’évolution économique et sociale des pays développés. Ce cours évoque ses débuts et son évolution jusqu’à la terrible crise de 1929. Nous verrons d’abord que tout a débuté avec la révolution industrielle, qui a engendré une forte croissance économique. Nous terminerons en étudiant les principaux modèles économiques qui s’affrontent depuis.
La révolution industrielle
La révolution industrielle
Les débuts de la révolution industrielle
Les débuts de la révolution industrielle
La révolution industrielle a débuté dès la fin du XVIIIe siècle au Royaume-Uni, précurseur dans ce domaine. Les pays d’Europe de l’Ouest se sont à leur tour industrialisés peu à peu, puis les États-Unis ainsi que le Japon ont eux aussi enclenché cette mutation. Il s’agit donc de bien situer le mouvement dans le temps et dans l’espace.
La révolution industrielle a débuté avec l’invention de la machine à vapeur par James Watt en 1778. Jusque-là, les travaux étaient effectués grâce à la force musculaire humaine et animale, ou avec les forces naturelles comme le vent ou l’eau (pour les moulins par exemple).
- L’invention de la machine à vapeur révolutionne tout cela et permet d’employer la force mécanique.
Le machinisme
Le machinisme
Machinisme :
On appelle machinisme le fait de remplacer la force musculaire ou naturelle par des machines.
Le machinisme a débuté avec la machine à vapeur, s’est poursuivi avec l’électricité et l’invention du moteur à explosion.
Les inventions se multiplient avec l’émergence des industries sidérurgiques et textiles. Le chemin de fer se développe également, permettant de réduire les temps de trajets et l’acheminement de personnes et de marchandises à moindre coût.
Tout cela nécessite du charbon et des minerais de fer en quantités toujours plus importantes. Or certains sous-sols d’Europe regorgent de ces ressources. Des régions industrielles et des villes industrielles émergent donc :
- le Pays de Galles au Royaume-Uni ;
- le Nord-Pas-de-Calais en France ;
- la Ruhr en Allemagne.
Paysages industriels
Paysages industriels
Sur les sites d’exploitation, le paysage se transforme très rapidement. Le document suivant montre un petit village agricole du nord de la France qui est devenu une ville industrielle à la fin du XIXe siècle. On peut facilement remarquer quelques-unes des caractéristiques des paysages industriels, notamment de très hautes cheminées d’usine. Dans ces usines, il y avait de nombreux habitats pour loger les ouvriers, là où ils n’y avait auparavant que des champs et des petites fermes.
Village agricole français transformé en ville industrielle à la fin du XIXe siècle - ©Delpierre-Duchâteau - ©Claude_villetaneuse - Domaine public
La révolution industrielle est également marquée par des découvertes en chimie (le caoutchouc naturel et le caoutchouc synthétique par exemple).
Tous ces éléments entraînent une importante croissance économique.
La croissance économique
La croissance économique
La productivité
La productivité
Les pays industrialisés connaissent une croissance économique ; autrement dit l’augmentation de la production dans tous les secteurs, et ce sur un temps assez long. La croissance économique modifie la société ainsi que les territoires en profondeur.
Pour travailler dans les usines et poursuivre la croissance, il faut éduquer et former le « capital humain ». Une transformation des institutions est donc indispensable et a lieu pour favoriser cette nouvelle économie. Apparaît également la volonté d’ouvrir les marchés à l’échelle internationale.
- Cette croissance s’accompagne de gains de productivité.
La productivité est la richesse créée dans un temps réduit. Les pays industrialisés produisent plus, et plus rapidement, que ceux qui ne le sont pas.
La croissance
La croissance
PNB :
Le PNB, ou produit national brut, est le revenu national par pays, c’est la richesse créée dans et en dehors du pays.
PIB :
Le PIB, ou produit intérieur brut, est la richesse créée à l’intérieur du pays.
Le PIB, comme le PNB, peut être global c’est-à-dire représenter tout le pays (par exemple en 2012, le PIB global de la France était de 2 580 milliards de dollars) ou par habitant. Pour le calculer, on divise le PIB global par la population totale. On obtient alors une moyenne, qui ne reflète toutefois pas la diversité de la société française. Par exemple en 2012, le PIB par habitant était estimé à 45 151 dollars.
Le taylorisme
Le taylorisme
L’ingénieur Frederick Winslow Taylor a rationalisé la production industrielle en étudiant les déplacements à l’intérieur des usines afin de trouver les causes des pertes de temps et d’énergie. Il en arrive à la conclusion que l’ouvrier ne doit plus se déplacer, et que le travail doit venir à lui : c’est le taylorisme et le début du travail à la chaîne où les produits fabriqués sont standardisés.
Les chaînes de montage de l’usine Ford au début du XXe siècle en sont l’exemple type.
Les cycles économiques
Les cycles économiques
L’Europe occidentale, les États-Unis et le Japon ont connu plusieurs révolutions industrielles. Ces territoires sont donc en avance technique et économique sur le reste du monde. Mais la croissance n’est pas un phénomène continu. Des périodes d’augmentation, de stagnation ou de régression et de crise se succèdent.
- On parle de cycles économiques.
Les cycles économiques
L’augmentation de la croissance :
L’automobile connait deux phases de croissance de 1896 à 1929 et de 1945 à 1973. Elles s’expliquent par l’invention du moteur à explosion, la recherche de pétrole, la création des véhicules, l’application du taylorisme, et enfin par la vente de voitures permise par l’augmentation du pouvoir d’achat.La stagnation ou la baisse de croissance :
L’innovation et la production se poursuivent mais la demande, c’est-à-dire les personnes qui sont susceptibles d’acheter les produits, ne peuvent pas le faire (par manque de pouvoir d’achat) ou ne veulent pas le faire (parce que les produits ne correspondent pas à ce qu’elles veulent). Il y a donc stagnation de la croissance.La crise économique :
Quand il y a un très grand déséquilibre entre ce qui est produit et ce qui est consommé, les entreprises sont en faillite. La baisse de consommation entraîne la baisse de production et donc des licenciements, du chômage. Sans emploi, les consommateurs achètent d’autant moins, et le cycle continue… C’est la crise qui nourrit la crise !
Les modèles économiques
Les modèles économiques
Le capitalisme et le libéralisme
Le capitalisme et le libéralisme
Les révolutions industrielles se sont faites avec le système capitaliste. Le point de départ du capitalisme est la recherche du profit individuel : le capital privé (qui peut être constitué d’argent, de terres agricoles, d’usines, de commerces…) est le moteur de l’économie.
Le libéralisme est une variante du capitalisme. Les partisans du libéralisme économique pensent que ce sont les erreurs économiques humaines qui provoquent les crises.
Le libéralisme économique a été théorisé par Adam Smith, qui est le « père fondateur » du libéralisme. Il pense que l’économie ne doit pas avoir de règles ni de lois dictées par les États.
- Le marché, c’est-à-dire l’offre (la production de produits) s’équilibre toujours et naturellement avec la demande (la consommation de ces produits) et il faut éviter au maximum que l’État intervienne.
Selon cette philosophie, les crises sont « naturelles » et se résolvent d’elles-mêmes.
Le marxisme
Le marxisme
À l’opposé, les marxistes jugent que les crises du capitalisme sont liées au système capitaliste lui-même : la recherche excessive de profits fait baisser les salaires et ne permet pas une consommation correcte de la masse ouvrière.
Cette recherche de profit fait en plus prendre des risques énormes aux entreprises, engendrant des pertes et parfois des faillites qui entraînent des licenciements et donc de la pauvreté.
Le marxisme est donc un système économique opposé au capitalisme dans lequel tout ce qui permet de créer de la richesse (argent, terres agricoles, usines, commerces) doit appartenir à l’État. À travers la lutte des classes, le système veut abolir les classes sociales, et les inégalités qui en découlent, en supprimant le droit de propriété privée. L’intérêt général passerait ainsi avant le profit personnel.
Conclusion :
La société actuelle a pour origine la première révolution industrielle et les progrès qui en ont découlé. La révolution industrielle a débuté à la fin du XVIIIe siècle au Royaume-Uni, avant de gagner toute l’Europe occidentale, les États-Unis ainsi que le Japon. La croissance économique a nécessité des ressources naturelles, des investissements, des progrès techniques, mais aussi sociaux puisqu’il a fallu éduquer les populations pour mettre en valeur le « capital humain ». Les progrès que permet la croissance économique sont toutefois soumis aux aléas du marché car la croissance n’est pas un phénomène continu, et peut être suivie de périodes de stagnation, de baisse, ou même de crise.