Des défis à relever qui fragilisent l'UE

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Quelle Europe à construire ?

  • Depuis la construction européenne, de nombreux débats ont eu lieu sur la façon de procéder. Les oppositions se sont multipliées et ont conduit à la première sortie d’un pays membre : le Royaume-Uni, en 2020.
  • La question qui divise l’Union européenne est la suivante : les États membres doivent-ils devenir fédéraux ou doivent-ils conserver leur souveraineté ?
  • Pour certains, comme les Français et les Britanniques (alors membres), l’Union européenne doit aboutir à une simple coopération entre gouvernements et préserver la souveraineté de chaque État.
  • Charles de Gaulle a défendu cette conception depuis le départ et préconisé une « Europe des patries ».
  • Margareth Thatcher était également partisane d’une souveraineté conservée par chacun. Tony Blair, Premier Ministre de 1997 à 2007, a poursuivi cette vision en déclarant que l’Europe « peut être une superpuissance, mais pas un super État ».
  • Un deuxième courant défend une conception fédérale de l’Union européenne : l’organisation doit dépasser le cadre des États et chaque pays doit déléguer une partie de sa souveraineté.
  • Les Allemands défendent plutôt cette approche.
  • Un troisième courant s’est fait entendre avec l’entrée des PECO (Pays d’Europe centrale et orientale) qui prônent une conception pragmatique de l’UE : elle doit garantir avant tout la sécurité économique et géopolitique des États membres.
  • Pour les eurosceptiques, l’UE est perçue comme trop technocratique, bien loin des réalités quotidiennes des Européens.
  • D’abord présent au Royaume-Uni, l’euroscepticisme a gagné des adeptes dans de nombreux pays.
  • L’Eurobaromètre mesure le sentiment d’appartenance des Européens à l’UE et fait pourtant état d’une adhésion assez large. Toutefois, celle-ci peut être démentie par l’abstention assez importante lors des élections au Parlement européen.
  • Depuis les premières élections en 1979, ce taux d’abstention n’a cessé de croître, passant d’environ 39 % à 50 % en 2019 pour l’ensemble des États membres.
  • Les partis politiques anti-européens s’affirment de plus en plus clairement en Belgique, en France et en Italie.
  • Le Royaume-Uni est sorti de l’UE depuis le 31 janvier 2020, après le référendum du 23 juin 2016 où 51,9 % des voix se sont exprimées pour le « Leave ».

Une difficile harmonisation de politiques communes

  • Dès 1953, un premier projet a vu le jour : la CED (Communauté européenne de défense) : un ministre de la Défense était prévu pour coordonner les actions des six premiers pays membres. La France a refusé de ratifier le traité, la CED a donc été abandonnée.
  • La PESC (Politique étrangère et de sécurité commune) a été qualifiée de deuxième pilier de l’UE lors du Traité de Maastricht en 1992. Elle a évolué vers la PSDC (Politique de sécurité et de défense commune) depuis le Traité de Lisbonne en 2007, donnant la possibilité aux pays membres de mettre en commun des moyens militaires afin de lutter contre le terrorisme, d’accomplir des missions humanitaires ou d’intervenir en cas de conflits.
  • Fiscalement, l’UE possède un budget constitué par la contribution des États membres mais un impôt européen n’existe pas. *Les règles fiscales sont très différentes d’un pays à l’autre : par exemple, certains pays ont des taux d’imposition faibles et préférentiels qui voient l’arrivée de sociétés étrangères désireuses de payer moins d’impôt (dumping fiscal).
  • Les migrations récentes obligent l’UE à réorganiser les frontières communes de l’espace européen.
  • L’espace Schengen, permettant la mise en commun de moyens de contrôle, a été complété en 2005 par l’agence Frontex. De fait, l’immigration légale s’est ralentie tandis que de plus en plus de migrants essayent de rejoindre clandestinement l’Europe par la Méditerranée.
  • Certains États membres comme l’Italie et la Grèce ont été débordés à certains moments par l’afflux de migrants et n’ont pas trouvé l’appui espéré auprès d’autres pays européens. Ces situations intensifient la méfiance et la discorde au sein de l’UE et la fragilisent.

L’UE : une puissance en construction

  • Le constat permanent depuis plusieurs années est que les États membres n’adoptent jamais une réponse commune en cas de conflits voire de guerre extérieure, comme le démontre la guerre en Irak de 2003.
  • La France et l’Allemagne souhaitaient une négociation au lieu d’une intervention militaire.
  • Le Royaume-Uni et l’Italie voulaient l’intervention de l’UE aux côtés des États-Unis.
  • Et en mars 2003, Jacques Chirac refusa d’engager la France dans la guerre en Irak.
  • Plus récemment, l’UE n’a pas réussi à émettre une position commune au sujet du conflit syrien, tout en condamnant néanmoins les violences de son dirigeant et en apportant une aide humanitaire importante.
  • Sur le plan économique, l’UE présente des faiblesses : l’absence d’une politique industrielle commune affaiblit l’ensemble de l’industrie et exacerbe les compétitions. Le nombre peu élevé d’entreprises européennes du numérique rend l’UE dépendante des États-Unis et des GAFAM.
  • En 2012, l’Union européenne s’est vu décerner le prix Nobel de la Paix pour l’ensemble de ses actions en faveur « de la paix et de la réconciliation, la démocratie et les droits de l’homme en Europe ».
  • Le projet européen a été, dès le départ, associé à des valeurs fortes : le maintien de la paix, le respect des droits de l’homme, les libertés fondamentales.
  • En 2000, ces principes sont rappelés comme socle de l’Union dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.
  • Ces valeurs ont vocation à être une ligne directrice pour les pays membres entre eux mais aussi à être exportées dans le monde en tant que principes universels.
  • Pourtant, on assiste depuis quelques années à une érosion de leur crédibilité, attestant du manque d’efficacité du soft power européen.
  • Si les citoyens de l’UE ne parviennent pas à appliquer ces valeurs entre eux, comment pourraient-ils y parvenir vis-à-vis de l’extérieur ? La difficile réponse commune face à la crise migratoire a été révélatrice de cette difficulté pour les 27 à agir d’une seule voix au nom de valeurs communes.