Du sexe gonadique au sexe phénotypique - La puberté et les bases biologiques du plaisir

Introduction :

Le phénotype sexuel est déterminé par l’appareil génital qui est constitué des gonades, des organes génitaux externes et des voies génitales internes. Le caryotype sexuel est lui déterminé par la 23e paire de chromosomes, appelés chromosomes sexuels. En l’absence d’anomalie génétique, le caryotype sexuel peut être soit XX pour un individu féminin soit XY pour un individu masculin.

Vers la 6e semaine de développement de l’embryon les gonades sont indifférenciées, on dit qu’elles sont bipotentielles. Elles vont alors se différencier en testicules, qui sont les gonades mâles, ou en ovaires, qui sont les gonades femelles. Le gène SRY présent sur le chromosome Y est responsable de la masculinisation des gonades. En son absence, les gonades se différencient en ovaires.

Ce cours va permettre de voir les dernières étapes de la mise en place du phénotype sexuel. Dans un premier temps, les processus qui permettent le passage d’un sexe gonadique à un sexe phénotypique seront étudiés. Une deuxième partie montrera ce qu’est la puberté. Enfin, une dernière partie permettra d’aborder les bases biologiques du plaisir sexuel.

Du sexe gonadique au sexe phénotypique

Après la différenciation des gonades, ce sont les voies génitales qui vont se différencier. Ainsi, chez un embryon XY, le canal de Müller régresse et le canal de Wolff se différencie en canal déférent. Chez le fœtus masculin, la différenciation des voies génitales se produit vers la 10e semaine de développement de l’embryon.
Pour un individu XX, le canal de Wolff dégénère et les canaux de Müller se différencient en trompes. Chez le fœtus féminin, la différentiation des voies génitales se produit vers la 16e semaine de développement de l’embryon.

Pour savoir si les gonades influent sur la différenciation des voies génitales, une expérience a été réalisée par Alfred Jost en 1947. Il réalise une intervention chirurgicale sur des embryons de lapin et retire les gonades indifférenciées. Que ce soit sur des embryons de lapin mâles ou sur des embryons de lapin femelles, les canaux de Wolff régressent et les lapins à la naissance ont des organes génitaux externes femelles.

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À retenir

Alfred Jost, en 1947 montre que ce sont les gonades qui orientent la différenciation des voies génitales.

Une autre expérience est réalisée par le même chercheur, toujours chez les lapins. Un testicule est greffé au niveau d’un ovaire embryonnaire. Il en résulte le maintien des canaux de Wolff et la régression des canaux de Müller. Il en déduit donc que des hormones sécrétées par les testicules sont responsables de la différenciation des voies génitales mâles.

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Astuce

Une hormone est une substance chimique sécrétée par des cellules et qui circule dans le sang.

Ici, on parle d’hormones sexuelles car ce sont des hormones sécrétées par les gonades. Ce sont donc des hormones sécrétées par les testicules qui induisent la différenciation des voies mâles. Pour savoir quelle hormone est en cause, Alfred Jost décide d’expérimenter l’influence de la testostérone, qui est une des hormones sécrétées par les testicules. Il greffe alors un cristal de testostérone prés de l’ovaire d’un embryon de lapin.
Ce cristal va alors libérer une grande quantité de testostérone de manière prolongée. Il en résulte que le canal de Wolff est maintenu mais cela ne provoque pas la régression du canal de Müller. Il peut donc en déduire que la testostérone n’est pas la seule hormone qui entre en jeu. Après plusieurs recherches, il finit par découvrir l’hormone concernée.

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À retenir

C’est l’AMH pour hormone antimüllérienne qui est responsable de la régression des canaux de Müller.

À la 6e semaine de développement de l’embryon, on distingue un appareil génital indifférencié, avec des gonades bipotentielles et la présence des canaux de Wolff et de Müller. C’est le caryotype de l’individu qui définit son sexe :

  • La présence du gène SRY sur le chromosome Y de la paire de chromosomes sexuels entraîne la différenciation des gonades en testicules ;
  • L’absence de ce gène entraîne la différenciation des gonades en ovaires.

Ce sont ensuite les hormones qui entrent en jeu :

  • Chez le fœtus masculin, les testicules vont sécréter deux hormones sexuelles qui sont la testostérone et l’AMH. La testostérone permet la différenciation du canal de Wolff en canal déférent tandis que l’AMH permet la régression du canal de Müller.
  • Chez le fœtus féminin, c’est l’absence de testostérone qui provoque la régression du canal de Wolff et l’absence d’AMH qui entraîne le maintien des canaux de Müller qui se différencient en trompes.

Du sexe gonadique au sexe phénotypique Du sexe gonadique au sexe phénotypique

La puberté

La dernière étape de l’acquisition d’un phénotype sexuel fonctionnel est la puberté. C’est au cours de cette période qu’un individu devient apte à se reproduire. L’adolescent va alors connaître des transformations morphologiques, anatomiques, physiologiques et psychologiques.

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À retenir

À la puberté, les organes génitaux vont devenir fonctionnels.

Chez les hommes, ce sont les testicules qui vont se développer et grossir.

  • Parallèlement, il y a une augmentation de la production de testostérone.

Cette hormone est responsable du développement des voies génitales et du pénis. De plus, elle rend fonctionnelles les vésicules séminales et la prostate. Les spermatozoïdes vont alors être produits dans les tubes séminifères. La testostérone est également responsable des caractères sexuels secondaires de l’homme qui sont la mue, le développement de la musculature et le développement de la pilosité corporelle et faciale.

  • Parallèlement, la production d’AMH diminue.

Chez les femmes, ce sont les ovaires qui vont se développer et grossir.

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À retenir

L’œstrogène, qui est l’hormone sexuelle sécrétée par les ovaires augmente et rend mature les voies génitales internes et les organes génitaux externes.

Cette hormone est également responsable de l’apparition des caractères sexuels secondaires qui sont chez la femme le développement des seins, de la pilosité et l’élargissement du bassin. Au niveau des ovaires, les follicules ovariens deviennent mâtures et produisent des ovules.

Chez la femme, c’est à l’adolescence que le cycle sexuel se met en place.

  • ​​Le cycle sexuel a une durée de 28 jours.

En moyenne, les règles ont lieu les 5 premiers jours du cycle. L’ovulation, qui correspond à l’émission du gamète par les ovaires se fait aux environs du 14e jour du cycle. Ce cycle se répète de la puberté jusqu’à la ménopause.

Le cycle sexuel chez la femme

Les bases biologiques du plaisir sexuel

Des expériences conduites sur des rats par les chercheurs Lods et Milner ont montré que certaines parties du cerveau sont responsables d’un sentiment de plaisir. Des rats, qui pouvaient stimuler ces parties du cerveau en appuyant sur une pédale, sont allés jusqu’à se laisser mourir de faim pour ne pas renoncer à ce plaisir.

  • Ces parties cérébrales sont appelées « zones de récompense ».

Chez l’humain, grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle appelée IRMf, on a pu mettre en évidence de manière détaillée les structures impliquées dans le circuit de récompense qui est activé lors de l’acte sexuel.

Cependant, le plaisir sexuel implique des processus plus élaborés chez l’humain comme la parole, le toucher ou encore la mémoire.
La motivation de l’acte sexuel par le plaisir encourage la reproduction et permet donc la pérennité des espèces.

Conclusion :

Devenir homme ou femme découle donc d’une série d’étapes dictées par les chromosomes sexuels dès la fécondation. C’est le gène SRY présent sur le chromosome Y qui permet la différenciation des gonades en testicules, et ce sont les hormones sécrétées par les testicules qui vont induire de part leur présence ou leur absence la différenciation des organes génitaux externes et des voies génitales.
À la puberté, l’appareil génital devient fonctionnel grâce à une augmentation de la sécrétion de la testostérone chez l’homme et d’œstrogène chez la femme.
Le plaisir sexuel repose entre autres sur l’activation des systèmes de récompense au niveau du cerveau.