L’affirmation de la puissance des États à partir des espaces maritimes

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Affirmer sa puissance à partir des mers et des océans

Les forces de projection maritimes

  • Les armes développées pendant l’entre-deux-guerres constituent encore aujourd’hui le noyau dur des forces de projection maritimes.
  • Les forces de projection aéronavales permettent aujourd’hui d’atteindre n’importe quel territoire dans le monde depuis les océans. L’aviation et l’artillerie embarquées assurent une capacité de frappe au-delà de l’environnement immédiat d’un groupe aéronaval, jusque dans l’intérieur des terres.
  • Le missile de croisière, ou missile à longue portée, initialement inventé par les nazis à la fin de la Seconde Guerre mondiale, équipe aujourd’hui bon nombre de bâtiments, dont la plupart sont des sous-marins d’attaque en service.
  • L’accélération de la mondialisation depuis les années 1970 a entraîné une augmentation spectaculaire du volume de marchandises échangées par voie maritime à travers le monde.
  • La maîtrise des mers et des océans permet de contrôler et de sécuriser les grandes routes maritimes, par lesquelles près de 90 % des produits manufacturés échangés dans le monde transitent ainsi que la quasi-totalité des ressources énergétiques sur lesquelles repose la puissance des États.
  • Concrètement, la maîtrise des mers et des océans par un État nécessite de très importants moyens militaires que seule une poignée d’entre eux possède.
  • À l’heure actuelle, la puissance des États-Unis repose essentiellement, en dehors de la dissuasion nucléaire, sur leurs forces de projection maritimes sans équivalent dans le monde.
  • La puissance américaine s’appuie sur la première marine du monde.
  • Grâce à un maillage étroit des mers et des océans, les États-Unis sont capables de déployer des forces armées sur n’importe quel théâtre d’opération et d’intervenir sur chaque point du globe en moins d’une semaine.

La dissuasion nucléaire au cœur des espaces maritimes

  • Dans le cadre de la guerre froide (1947-1991), les États-Unis et l’URSS ainsi que leurs alliés respectifs s’engagent dans une dangereuse course aux armements nucléaires.
  • Le moteur de cette course aux armements était la dissuasion nucléaire (capacité de seconde frappe).
  • C’est dans ce dessein que les mers et les océans furent progressivement nucléarisés.
  • À partir de 1960, les sous-marins ont une autonomie prolongée et sont indétectables. Ils deviennent les piliers de la dissuasion nucléaire grâce à leur capacité de seconde frappe.
  • Depuis 1967, la dissuasion nucléaire française repose principalement sur les SNLE (sous-marins nucléaires lanceur d’engins nucléaires).
  • En permanence, au moins un SNLE français équipé d’ogives nucléaires parcourt furtivement les mers et les océans. Il est ainsi en capacité d’effectuer une frappe de représailles rapide et indétectable contre le territoire d’un ennemi.
  • Seuls la Russie, les États-Unis, la Chine, le Royaume Uni et l’Inde possèdent une capacité semblable.

Rivalités et coopération dans l’exploitation et la préservation des mers et des océans

Coopérer pour exploiter et préserver les mers et les océans

  • La troisième conférence des Nations Unies sur le droit de la mer, confrontée à des querelles entre États autour de la question de l’exploitation des ressources off shore, a radicalement remis en cause le principe de liberté de la mer. Elle s’est conclue par la signature de la convention de Montego Bay (Jamaïque) en 1982.
  • Trois grands types d’espaces maritimes sont ainsi créés et délimités.
  • Les eaux territoriales qui s’étendent sur 12 milles marins (22 km) depuis les côtes d’un État et sur lesquelles ce dernier exerce une totale souveraineté.
  • Les zones contigües et les zones économiques exclusives (ZEE), s’étendant respectivement sur 24 milles marins et 200 milles marins (370 km) depuis les côtes et sur lesquelles l’État exerce des droits souverains en matière d’exploration et d’usage des ressources.
  • La délimitation des ZEE est aujourd’hui source de rivalités et de tensions entre États.
  • La haute mer (64 % des espaces maritimes) offre une grande liberté d’usages et de circulation excluant la piraterie (toujours présente à notre époque, notamment dans le détroit de Malacca, au large de la Somalie, ainsi que dans le golfe de Guinée). La haute mer se compose des eaux dites internationales, c’est-à-dire des mers et des océans qui ne sont placées sous l'autorité directe d'aucun pays.
  • Les activités humaines génèrent des pollutions multiples des mers et des océans (rejet des eaux usées, continents de plastique à la dérive à la surface des océans) ainsi qu’une surexploitation des ressources halieutiques, sans parler des conséquences du développement de l’économie bleue : surpêche, explosion du trafic maritime, développement de l’aquaculture et de l’exploitation off shore des hydrocarbures.

L’exploitation des ressources maritimes : un facteur de rivalités

  • L’exploitation des ressources minières, énergétiques et halieutiques ainsi que les enjeux environnementaux qui y sont liés renforcent l’enjeu du partage et de l’exploitation des océans (notamment de certains territoires inaccessibles avant le réchauffement climatique).
  • Aujourd’hui, plus de 70 conflits entre États liés à la question de la délimitation des ZEE existent à travers le monde, c’est le cas :
  • des zones de pêche entre la France et le Royaume-Uni dans le cadre du Brexit ;
  • des zones de pêche entre la France et l’Espagne dans le golfe de Gascogne ;
  • du canal de Suez, qui fut la cause principale de la guerre de 1956 entre l’Égypte du président Nasser d’une part, et la France et le Royaume Uni d’autre part ;
  • des îles Kouriles revendiquées par la Russie et le Japon ou celles sur les îles Spratleys en mer de Chine méridionale ;
  • ou des îles Malouines théâtre d’un conflit entre l’Argentine et le Royaume-Uni.
  • Certains de ces conflits pourraient même avoir des répercussions mondiales comme le conflit entre Israël, le Liban, Chypre et l’autorité palestinienne en mer Méditerranée.
  • L’existence d’importants gisements de gaz naturel, synonyme d’autonomie énergétique a entraîné un conflit territorial autour de la délimitation des ZEE, chaque État revendiquant un tracé lui donnant accès à une part importante des gisements.
  • Ce conflit prend une importance particulière avec les tensions préexistantes entre les différents États concernés (Israël et le Liban d’une part, et Chypre et la Turquie d’autre part).
  • On estime aujourd’hui que 20 % des réserves accessibles en pétrole de la planète et 30 % des réserves de gaz naturel sont sous-marines. Or, avec la raréfaction de ces ressources sur Terre et l’envolée des prix de l’énergie, leur contrôle est plus que jamais une priorité pour les États riverains.
  • Dans ces conditions, les conflits liés au partage des espaces maritimes devraient s’intensifier dans les années à venir.
  • Pour limiter ces tensions, il a été proposé d’étendre les ZEE au plateau continental qui prolonge les côtes : 93 états côtiers ont ainsi demandé une extension de leur ZEE.

Coopérer pour préserver les mers et les océans

  • Les activités humaines mettent en péril les écosystèmes marins.
  • La mer d’Aral a failli disparaître au début du XXIe siècle. À l’époque soviétique, ses eaux poissonneuses permirent d’y développer la pêche et des activités de conserverie. Cependant, à la même époque, on procéda à d’importants prélèvement d’eau sur ses deux affluents, entraînant un retrait progressif des eaux puis, en 1991, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, y ajoutèrent des barrages hydroélectriques.
  • Les conséquences se révélèrent désastreuses, tant sur le plan social que sur le plan écologique. En effet, l’assèchement de la merentraîna la désertification des terres, un phénomène de salinisation, une baisse de la production agricole et la disparition des activités liées à la pêche.
  • Pour faire face à cette catastrophe, les 5 états riverains de la mer ont mis de côté leurs rivalités et créé un fond d’investissement pour la mer d’Aral.
  • Grâce à un financement de la banque mondiale et du gouvernement Kazakh, un barrage en béton a été construit en 2005 permettant de faire remonter le niveau de la mer et de réduire significativement le taux de salinité de l’eau. Ce qui a entraîné le retour de 20 espèces de poisson dans la mer d’Aral et la réinstallation des populations de pêcheurs dans les villages abandonnés sur le rivage.
  • La convention sur la diversité biologique, traité international adopté en 1992 lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro, a permis la création d’aires marines protégées à travers le monde afin de préserver la biodiversité des mers et des océans.