La France défaite et occupée

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« L’étrange défaite » et la naissance du régime de Vichy : renoncer ou non à la poursuite de la guerre

La défaite, le choix de l’armistice et l’effondrement de la IIIe République

  • Le 10 mai 1940, les Allemands attaquent les Pays-Bas et la Belgique, puis envahissent la France le 13 mai. Le 14 juin, les Allemands entrent dans Paris et défilent sur les Champs-Élysées.
  • Le gouvernement de Paul Reynaud, à Bordeaux depuis le 10 juin, est divisé entre continuer le combat en Afrique du Nord (Reynaud et de Gaulle) avec l’appui des Britanniques, ou signer l’armistice (maréchal Pétain, vice-président du conseil depuis le 18 mai 1940).
  • 16 juin 1940 : Pétain devient président du Conseil après la démission de Paul Reynaud, hostile à l’armistice. Le 17 juin, Pétain appelle à l’armistice, qui est signé le 22 juin à Rethondes.
  • Le territoire français est divisé entre :
  • la zone sud (ou zone libre), administrée par Pétain à Vichy et occupée par les Allemands à partir du 11 novembre 1942, suite à l’opération Torch.
  • La zone nord (zone occupée), occupée par les Allemands. Le Nord-Pas-de-Calais est rattaché à l’administration militaire allemande de Bruxelles, l’Alsace-Moselle est annexée au Reich. Une petite partie du territoire est occupée par les Italiens.
  • La défaite et l’armistice provoquent un choc moral en France et à l’étranger. Plusieurs millions de Français fuient vers le sud.
  • 10 juillet 1940, Pierre Laval fait voter par le Parlement un texte remettant les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain afin de promulguer une nouvelle constitution (cette dernière n’a jamais vu le jour) : la IIIe République a pris fin.
  • Sur les 670 parlementaires présents : 80 abstentions, 20 votes contre. Parmi les absents, un certain nombre d’entre eux est à Londres, 27 sont déjà partis pour l’Afrique du Nord, et les membres du parti communiste ne siégeaient plus depuis septembre 1939 (interdiction du parti).

Le régime de Vichy et la collaboration avec l’Allemagne

  • La République est remplacée par l’État français. C’est le début du régime de Vichy. Pétain a tous les pouvoirs dans ce régime autoritaire.
  • Le programme de l’État français est la révolution nationale. Elle correspond au programme de l’extrême-droite française : ajournement du Sénat et de la Chambre des députés, suppression des syndicats, du droit de grève et des libertés, censure de la presse.
  • Le régime s’attaque aux étrangers, aux Juifs, aux francs-maçons, et aux résistants.
  • Le régime exalte les valeurs traditionnelles (« Travail, Famille, Patrie »). Pétain développe des idées centrées sur le patriotisme, la religion catholique, la famille et le monde agricole, ainsi qu’un culte de la personnalité.
  • Le 24 octobre 1940, Pétain rencontre Hitler à Montoire et engage la France dans la collaboration.
  • Une partie des Français est maréchaliste. Les pétainistes sont nettement moins nombreux et les collaborationnistes, très rares.
  • La Révolution nationale attire trois types d’idéologistes : les réactionnaires, les fascistes et nazis français, et les technocrates. Pour les partisans du régime, l’ennemi prioritaire est l’URSS et le communisme. Ils souhaitent aussi faire de la France le meilleur allié de Berlin dans la nouvelle Europe allemande.
  • En 1940, la France est donc totalement soumise à l’Allemagne

Une France soumise à l’Allemagne

La collaboration d’État

  • Collaboration militaire : dès 1941, les accords Darlan-Abetz offrent à l’Allemagne des facilités d’accès à l’empire colonial français. Ce dernier reste pourtant sous administration du régime de Vichy. Les Allemands et les Italiens ne l’occupent pas (hormis la Tunisie à partir de 1942).
  • Collaboration policière : le régime de Vichy apporte son soutien aux arrestations de Juifs et de résistants : création du SOL en 1941 (par Joseph Darnand), transformé en janvier 1943 en Milice (aide la Gestapo dans la traque aux résistants). À Paris, création de la Gestapo française en 1941 (dirigée par Henri Lafont).
  • Collaboration économique : en 1940, la France doit payer 400 millions de francs par jour à l’Allemagne pour couvrir les frais d’occupation. L’Allemagne pille le pays (1940-1944 : entre le tiers et la moitié du PIB français).
  • Pierre Laval (n°2 du gouvernement) organise la Relève pour envoyer de la main-d’œuvre à l’Allemagne. Face au faible nombre de volontaires, il organise le 16 février 1943 le STO.
  • Collaboration antisémite : en zone nord, pour les Juifs, port de l’étoile jaune obligatoire, organisation par les Allemands de rafles massives. Ils sont internés dans des camps dès 1941, et déportés vers Auschwitz à partir de mars 1942.
  • 16-17 juillet 1942 : la rafle du Vel d’Hiv est la plus grande rafle de Juifs : plus de 13 000 Juifs dont un tiers d’enfants (arrêtés par 9 000 gendarmes et policiers français).
  • En zone sud, le régime de Vichy se caractérise par son propre antisémitisme institutionnel.
  • 3 octobre 1940 : Pétain fait édicter le statut des Juifs (perte des droits civiques, fort politique antisémite), et crée en 1941 un commissariat aux questions juives (propagande antisémite et spoliation des biens juifs).
  • Le régime de Vichy et le chef de sa police René Bousquet mettent un zèle particulier à aider les Allemands à arrêter les Juifs.
  • Pierre Laval, chef du gouvernement de Vichy d’avril 1942 à août 1944, obtient des Allemands la déportation des enfants Juifs de moins de 16 ans.
  • Au total, plus de 76 000 Juifs ont été déportés depuis la France vers les camps de concentration et d’extermination.

L’échec de la politique de collaboration

  • Dès le traité d’armistice, les grandes zones industrielles du nord et du bassin parisien sont sous contrôle allemand, ainsi que la façade atlantique.
  • L’occupation de la zone sud par les Allemands en novembre 1942 démontre que la souveraineté vichyste n’est qu’un mythe.
  • Pétain et Laval, de plus en plus impopulaires, veulent encore croire en une victoire allemande qui apparaît illusoire depuis Stalingrad (février 1943).
  • Sur le territoire, la Milice de Darnand doit se consacrer à la traque des résistants.
  • À l’extérieur, la Légion des volontaires français contre le bolchévisme est créée en 1941, peu après l’invasion de l’URSS par l’Allemagne. En septembre 1944, ses maigres effectifs intègrent la Division SS Charlemagne pour combattre l’Armée rouge.

La Résistance

L’appel du 18 Juin et la France libre

  • Le lendemain de l’appel à l’armistice de Pétain, de Gaulle lance depuis Londres le 18 juin 1940 un appel radiodiffusé à poursuivre le combat.
  • De Gaulle est reconnu par Churchill comme « chef des Français libres ». Une partie des colonies françaises se rallie à de Gaulle. À partir de 1943, l’essentiel de l’empire français a basculé dans la Résistance.
  • Durant l’été 1940, de Gaulle fonde les FFL (armée de la France libre). Ses forces vont grossir, pour atteindre 70 000 soldats (dont de nombreux combattants coloniaux qui n’ont pas la citoyenneté française) lors de la libération du pays.

La Résistance intérieure

  • La Résistance intérieure est au départ peu répandue et individuelle, mais elle commence dès 1940. Elle regroupe toutes les catégories sociales, politiques et religieuses, des hommes et des femmes de tout âge, malgré les risques encourus.
  • Les actes de résistance pouvaient aller de l’écoute de la BBC à des sabotages ou des attentats, mais aussi à de la lutte armée dans les maquis, du renseignement, la participation à des réseaux d’évasion, le refus du STO (à partir de 1943), etc.
  • Les premiers réseaux, peu nombreux et peu organisés, sont fondés par des hommes et des femmes qui refusent l’occupation allemande par patriotisme et rejet du nazisme, et le régime de Vichy par attachement aux valeurs républicaines et aux idéaux de la Révolution française.
  • Les mouvements structurés se développent d’abord en zone libre.
  • En juin 1941, suite à l’invasion due l’URSS par l’Allemagne nazie, le PCF entre en Résistance. Il anime une petite armée les FTP.
  • La Milice collabore avec la Gestapo pour arrêter les résistants, et la propagande nazie stigmatise l’origine étrangère de certains d’entre eux (groupe Manouchian).

L’unification de la Résistance (1943)

  • En mai 1943 Jean Moulin, envoyé par de Gaulle, créé le Conseil national de la Résistance (CNR) qui unifie les organisations de la Résistance. Il est arrêté par les Allemands en juin 1943. Il est torturé et décède de ses blessures.
  • Le CNR reconnaît de Gaulle comme chef de la Résistance.
  • En juin 1943 est créé à Alger le CFLN, qui devient en juin 1944 le GPRF.
  • En février 1944, les organisations militaires de la Résistance fusionnent au sein des FFI. Elles participent à la libération de la France aux côtés des FFL et des alliés.
  • L’unité de la Résistance permet à de Gaulle de faire admettre la France au rang des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale.
  • Grâce à lui, la France échappe à l’AMGOT, que Roosevelt souhaitait imposer à la France, au même titre qu’à l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Luxembourg ou la Belgique.
  • Le 25 août 1944, Paris est libérée et le GPRF s’installe à Paris sous la direction de De Gaulle qui refuse de proclamer la République. Il estime que le régime de Vichy est nul et non avenu.
  • Le gouvernement provisoire se compose de trois grands partis politiques : le Parti communiste (à l’apogée de sa puissance), la SFIO (les socialistes) et le MRP.