La montée de la puissance économique chinoise de 1978 à 2001

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L’ouverture de la Chine à l’économie de marché

  • Après la mort de Mao Zedong, la Chine tente de dépasser les clivages idéologiques afin de se réinsérer dans l’économie mondiale, sans pour autant rompre avec son modèle autoritaire d’État communiste.
  • C’est Hua Guofeng qu’il a désigné comme successeur avant de mourir. Cependant, ce dernier se retrouve contesté par la bande des Quatre, un groupe de proches de Mao conduit par sa propre femme, Jiang Qing et trois autres hauts dirigeants ayant été les instigateurs de la Révolution culturelle en 1966.
  • Ils sont arrêtés un mois plus tard.
  • Lors du 11e Comité central du Parti Communiste Chinois, en décembre 1978, Hua Guofeng est incapable d’empêcher la victoire du réformiste Deng Xiaoping.
  • À la tête de la Chine populaire, Deng Xiaoping reprend les Quatre Modernisations :
  • réforme de l’agriculture ;
  • de l’industrie ;
  • de la science ;
  • et la défense nationale, afin de les adapter aux enjeux contemporains de l’économie mondialisée.
  • Constatant que la croissance démographique chinoise est intenable et risque de fragiliser le pays dans les décennies à venir, il met en place la politique de l’Enfant unique en 1979.
  • Cette politique de contrôle des naissances a des effets rapides, permettant de stabiliser la démographie chinoise et ayant également des résultats économiques positifs quant au pouvoir d’achat.
  • La politique réformiste de Deng consiste à faire entrer progressivement la Chine populaire dans l’économie de marché mondiale, à la faire sortir de son isolement autarcique sur lequel s’est fondé le régime depuis 1949.
  • Malgré la reconnaissance du régime par la France de De Gaulle en 1964, il faut attendre la visite du président américain Richard Nixon en 1972 pour refaire émerger la Chine sur la scène internationale, témoignant ainsi de la realpolitik américaine.
  • À l’issue de cette rencontre, le Communiqué de Shanghaï est publié, dans lequel les deux pays s’engagent à normaliser leurs relations bilatérales.
  • En 1984, la rencontre du président américain Ronald Reagan avec Deng Xiaoping (sur invitation de ce dernier) marque un tournant dans les relations internationales car Pékin démontre ainsi qu’elle a tourné le dos à l’URSS.
  • Cependant, malgré les efforts affichés pour adapter l’économie et la société chinoise à l’économie de marché, l’État chinois reste foncièrement communiste et totalitaire et ne tolère aucune revendication d’émancipation démocratique.
  • Ainsi, la population demande au régime d’aller au-delà de ces ambitions et d’adopter une Cinquième modernisation. Cette dernière consisterait à l’extension des libertés individuelles, suggérant que seule la démocratie pourrait être l’aboutissement de la politique réformiste de modernisation impulsée par Deng.
  • Cette demande de réforme des libertés individuelles prend la forme de nouveaux courants artistiques modernistes, comme la Nouvelle Vague chinoise, mais aussi de revendications étudiantes, comme les fameuses manifestations de la place Tian’anmen, à Pékin, le 15 avril 1989.
  • Prenant toujours plus d’importance chaque jour, le mouvement de contestation finit étouffé par l’envoi de l’armée le 4 juin 1989. La brutale répression qui s’en suit marque la fin du règne de Deng Xiaoping, qui quittera le pouvoir en 1992 après avoir refusé cette Cinquième modernisation.

Le modèle chinois à la conquête de l’économie-monde

  • En axant sa politique sur l’ouverture de la Chine à l’économie de marché, Deng Xiaoping souhaite appuyer la croissance de la Chine sur le commerce avec l’extérieur. Celle-ci passe alors par le développement du secteur industriel, d’autant plus que la Chine dispose à ce moment-là d’une population de près d’un milliard d’habitants et donc de nombreux ouvriers potentiels.
  • Les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 vont pousser bon nombre d’entrepreneurs à minimiser leurs coûts au maximum afin de relancer leur chiffre d’affaires.
  • La Chine, du fait de son autoritarisme institutionnel, empêche les ouvriers de faire grève pour demander des augmentations salariales ou de meilleures conditions de travail, ce qui est particulièrement bénéfique pour les industriels occidentaux.
  • Avec ses avantages fiscaux, la Chine incite donc à la délocalisation et aux investissements sur son sol. Ainsi, elle a accéléré le phénomène de délocalisation et par conséquent la désindustrialisation de l’Occident.
  • Entre les années 1980 et les années 1990, avec l’accélération des délocalisations d’usines en Chine, cette dernière est devenue une puissance industrielle incontournable, surnommée « l’atelier du monde ».
  • Pour devenir l’atelier du monde, la Chine a attiré les investisseurs en facilitant le transfert d’IDE (investissements directs à l’étranger) et l’implantation d’industries dans des zones économiquement stratégiques grâce à la création de zones économiques spéciales (ZES).
  • La constitution de ZES en bordure des grandes villes ou dans des villes secondaires a permis de canaliser les migrations intérieures, très importantes en Chine du fait de la forte croissance économique.
  • Nouvelle capitale économique et véritable symbole de cette nouvelle Chine, Shanghai a connu dans les années 1980 et 1990 une véritable renaissance après des décennies d’oubli, grâce à l’implantation de nombreuses ZES et par le biais du développement d’entreprises chinoises.
  • Les politiques de libéralisation de Deng Xiaoping ont favorisé l’initiative individuelle et la naissance d’industries sous-traitantes chinoises pour les multinationales étrangères.
  • Par le biais de l’espionnage industriel, de nombreuses entreprises chinoises se sont rapidement développées dans des secteurs clés, s’accaparant les marchés et dépassant alors leurs concurrents étrangers. De nombreuses entreprises chinoises se sont développées tellement vite qu’elles sont devenues en quelques décennies de vraies multinationales.
  • Le gouvernement chinois, dans un souci d’étendre son influence, entend en particulier récupérer les deux colonies de Macao et de Hong Kong, cédées respectivement au Portugal et au Royaume-Uni dans les siècles antérieurs.
  • Deng Xiaoping parvient à convenir de la restitution de ces deux territoires et leur accorde un statut particulier dans la République populaire de Chine.
  • Ces statuts spéciaux prévoient que les habitants de ces territoires conservent une certaine autonomie politique et économique vis-à-vis du gouvernement central de Pékin, mais également les principes démocratiques hérités de la domination coloniale européenne.
  • Au terme d’une période de transition, Hong Kong est restituée à la Chine en 1997, puis Macao en 1999.
  • En outre, la Chine ambitionne de réintégrer également Taiwan.
  • Outre ces volontés expansionnistes, la Chine développe des réseaux commerciaux denses à l’étranger, notamment par le biais de la diaspora chinoise.
  • Avec l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, la Chine s’affirme comme une puissance commerciale et économique de première importance sur la scène mondiale.