La préservation du patrimoine

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Protéger et faire évoluer le patrimoine : deux défis inconciliables ?

  • Depuis le début des années 1970, la ville de Paris développe une politique de préservation de son patrimoine.
  • À l’exception de quelques monuments contemporains, dus aux grands travaux présidentiels, les constructions les plus récentes sont cantonnées à la périphérie de Paris.
  • La préservation et la valorisation de son patrimoine architectural, unique dans le monde, est une source de développement économique pour Paris, qui est l’une des villes les plus visitées au monde.
  • Pour renforcer leur attractivité auprès des touristes, certaines villes comme Rome, font appel au mécénat.
  • Si la pratique de recherche de fonds privés pour préserver le patrimoine est répandue aux États-Unis et dans le monde anglo-saxon sous le nom de fundraising, elle l’est moins en France. Elle connaît cependant un net essor depuis le début des années 2000.
  • Lors des reconstructions de monuments historiques, des tensions apparaissent et le débat sur le nouvel urbanisme et la préservation du patrimoine est relancé, comme ce fut le cas pour Notre-Dame de Paris. Deux tendances s’opposent :
  • certains plaident en faveur d’une reconstruction à l’identique,
  • d’autres ont imaginé incorporer des éléments plus modernes dans la reconstruction, notamment en remplaçant des éléments comme le plomb par du titane, plus léger.
  • L’enjeu pour Paris n’est plus tellement de préserver son patrimoine, mais d’éviter que son urbanisme ne soit paralysé par un processus de muséification.
  • Les grands projets urbains sont vivement contestés dans le centre historique de la capitale, et généralement relégués à sa périphérie, ce qui pourrait à terme aboutir à la vitrification de son urbanisme.
  • L’exemple vénitien
  • En 2019, plus de 27 millions de touristes ont visité Venise. Le patrimoine de la région de Venise, la Vénétie, génère ainsi plus de 300 millions d’euros de recettes chaque année.
  • La surfréquentation de Venise est de plus en plus dénoncée par ses habitants.
  • Si cette surfréquentation menace le patrimoine, elle est également (et avec l’aide des mécènes) à l’origine de sa sauvegarde du fait des revenus qu’elle génère.
  • La surfréquentation entraîne la destruction de l’économie locale traditionnelle et l’attractivité de la ville, notamment économique, et accentue sa gentrification.
  • À Venise, elle se matérialise par la hausse des prix de l’immobilier due aux logements en location pour les touristes. Parallèlement à l’augmentation du nombre de touristes, la ville se dépeuple de ses habitants qui déménagent, faute de revenus suffisants pour supporter le coût élevé de la vie en ville.
  • La valorisation de son patrimoine culturel et naturel a permis à Venise de devenir une des premières destinations touristiques en Méditerranée. Les pouvoirs publics ont accentué l’attractivité de la ville en développant des infrastructures de transports et divers événements internationaux.
  • Cependant, la surfréquentation de la ville et sa gentrification font peser sur Venise et son patrimoine, comme sur d’autres villes, de nombreuses menaces dénoncées les habitants. La municipalité de Venise a mis en place des dispositifs pour restreindre l’accès de certains monuments aux touristes et inventer un tourisme plus intelligent et respectueux de l’identité de la ville et de la vie de ses habitants.

La préservation du patrimoine : entre tensions et concurrences

  • Dans les pays en guerre, le patrimoine peut être instrumentalisé à des fins de propagande.
  • Les trois statues de Bouddha, nichées dans les falaises de Bâmiyân et inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco, ont été détruites en mars 2001 par les talibans. Ces destructions instrumentalisées et largement médiatisées par les talibans étaient un message envoyé à leurs sympathisants dans le monde et un avertissement à leurs détracteurs : en détruisant les bouddhas, ils démontraient qu’ils étaient les véritables maîtres du pays.
  • L’Unesco a établi une liste du patrimoine mondial en péril qui intègre les sites menacés par les conflits armés, comme Palmyre, la vallée de Bâmiyân ou encore Sanaa, la capitale du Yémen fortement impactée par les effets de la guerre civile depuis 2016.
  • Les groupes terroristes ciblent également les sites patrimoniaux pour perpétrer des attentats ou des attaques, notamment à l’encontre de touristes, dans l’espoir de déstabiliser les régimes politiques en place et d’obtenir une certaine notoriété internationale.
  • La question de la reconnaissance patrimoniale est également au centre de débats houleux dans des pays qui retrouvent la paix ou accèdent à la démocratie.
  • Le patrimoine est parfois instrumentalisé à des fins géopolitiques, et la destruction ou la préservation de certains sites patrimoniaux constitue une décision d’ordre politique destinée alimenter la propagande ou les intérêts de diverses catégories d’acteurs, étatiques ou non.
  • En tant que mémoire du passé, le patrimoine peut être source d’interrogations, voire de tensions sociétales, comme c’est le cas en Espagne, avec les monuments hérités du franquisme.
  • La question patrimoniale au Mali
  • Objet de nombreuses destructions au cours de la guerre de 2012, le patrimoine matériel du Mali est aujourd’hui au cœur d’enjeux politiques et géopolitiques. Sa réhabilitation et sa mise en valeur sont porteuses d’espoir de paix et de développement local.
  • Le pays doit aujourd’hui faire face à d’importants défis de développement et de sécurité. En terme d’IDH, le pays est classé au 182e rang sur 188.
  • Le Mali a subi de nombreuses destructions de son patrimoine, notamment dues à l’occupation du pays par des sécessionnistes et des djihadistes.
  • Après la reprise du contrôle du nord du pays par l’armée malienne en 2013, la réhabilitation des sites maliens classés au patrimoine mondial de l’Unesco a été la pierre angulaire des efforts de consolidation de la paix au Mali.
  • Sur le terrain, des casques bleus ont été déployés tandis que les mausolées détruits ont été reconstruits à l’identique grâce à un financement collaboratif de l’Unesco, de l’État malien, de fondations philanthropiques, de l’Union européenne et de la Suisse ainsi qu’à la collaboration des chefs de quartiers, des imams et des populations sur le terrain.
  • La réhabilitation du patrimoine devient ainsi une source de développement économique et d’échanges entre communautés.
  • Le patrimoine immatériel des différentes communautés du Mali apparaît également aujourd’hui comme un facteur de développement et de cohésion nationale dans le cadre de sa valorisation.