Le changement climatique : approches historique et géopolitique

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Les fluctuations climatiques et leurs effets : l’évolution du climat en Europe du Moyen Âge à nos jours

Les fluctuations climatiques : un phénomène ancien

  • Les fluctuations du climat ont été nombreuses dans l’histoire de l’Europe et sont bien documentées depuis le Moyen Âge, même si les contemporains perçoivent surtout les phénomènes climatiques les plus extrêmes (sécheresses, orages, hivers rigoureux).
  • Face à ces événements, les autorités étaient pour la plupart démunies et sont le plus souvent réduites à des mesures symboliques.
  • On peut percevoir des tendances à travers les sources médiévales : une période de réchauffement climatique et un petit âge glaciaire.
  • En Europe, entre le Xe siècle et le XIVe siècle pendant l’optimum climatique médiéval, les températures auraient été équivalentes à celles du début des années 1990.
  • Ce réchauffement se traduisit par l’expansion septentrionale de la culture de la vigne et la colonisation du Groenland par les Vikings grâce à l’ouverture de routes maritimes entre l’Islande, la Norvège et le Groenland.
  • Le petit âge glaciaire, débuta vers 1300 et s’étendit jusque vers 1850, il n’est pas uniforme et touche d’abord le nord de l’Europe et s’étend progressivement vers le sud. Il aurait été causé par une faible activité solaire et accentué par des éruptions volcaniques.
  • Dans le royaume de France, il atteignit son apogée sous le règne de Louis XIV, la succession d’hivers particulièrement rudes et d’été pluvieux cause des famines.
  • Les fluctuations climatiques observées au cours du Moyen Âge et de l’époque moderne sont dues à des causes naturelles.
  • À partir des années 1850-1860, c’est-à-dire à partir de l’âge industriel, les températures s’élèvent à nouveau, interrogeant le rôle des activités humaines dans le réchauffement climatique : on parle d’origine anthropique (humaine) du réchauffement climatique.

Les spécificités du changement climatique contemporain

  • Le réchauffement climatique contemporain paraît inédit, du point de vue de son étendue spatiale (il impacte la globalité de la planète) et du point de vue de son intensité.
  • Dès 1896, Arrhenius mis en évidence la responsabilité des humains et de leurs activités industrielles dans la concentration d’une partie du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère.
  • Le GIEC (Groupement intergouvernemental d’experts sur le climat), fondé en 1988, a également démontré scientifiquement dans son rapport de 2013 le lien de cause à effet entre cette concentration de gaz à effet de serre, dont le CO2, et le changement climatique.
  • Les activités industrielles, les transports, la production d’énergie et les activités agricoles sont très dépendantes de la consommation de matières fossiles (charbon, pétrole et gaz) et contribuent activement au réchauffement climatique contemporain.
  • Le réchauffement du climat contemporain est principalement dû aux activités humaines.
  • Outre les menaces qu’il fait peser sur la biodiversité, le réchauffement climatique contemporain est responsable de la fonte des glaces, de la montée du niveau des mers et des océans qui menace lui-même certains territoires de submersion ou encore augmente la répétition d’événements météorologiques extrêmes comme les cyclones.
  • L’ampleur des conséquences de ce phénomène est tel qu’il est devenu un enjeu majeur des relations internationales contemporaines.

Le climat, enjeu des relations internationales contemporaines

Une prise de conscience internationale récente de l’enjeu climatique

  • Les sommets de la Terre sont des rencontres internationales organisées toutes les décennies par l’ONU. Ces rencontres entre dirigeants mondiaux ont pour but d’encourager l’essor du développement durable dans le monde.
  • Six sommets de la Terre ont été organisés à ce jour (Stockholm en 1972, Nairobi en 1982, Rio de Janeiro en 1992, Johannesburg en 2002, à nouveau Rio de Janeiro en 2012 et Stockholm en 2022).
  • La publication du rapport Brundtland en 1987 fait émerger une véritable prise de conscience internationale autour de l’enjeu climatique et environnemental.
  • Le développement durable y est défini comme « un développement qui correspond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
  • À la fin de la guerre froide (1991), les relations internationales glissent vers le multilatéralisme, ce qui accélère la prise de conscience internationale.
  • En 1992, le sommet de la Terre de Rio réunit 178 pays et s’achève par l’adoption de la Convention-cadre des Nations unies sur le réchauffement climatique dont les États signataires se réunissent depuis chaque année au sein des Conférences des parties (COP).
  • Les rapports du GIEC, très médiatisés, ont fait reculer le climatoscepticisme, ils alertent aussi sur la nécessité de circonscrire le réchauffement climatique en deçà du seuil de 2°C.
  • Le protocole de Kyoto (1997) démontre les limites inhérentes à la coopération internationale dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique, les États-Unis, ne l’ayant toujours pas ratifié.
  • L’accord de Paris a souffert dès 2016 de la politique climatosceptique du nouveau président américain Donald Trump, imité par l’Australie l’année suivante.
  • Depuis 2015 on assiste à un recul de la coopération internationale dans le domaine climatique.
  • Aujourd’hui, la Chine (premier État émetteur de gaz à effet de serre au monde) et l’Union européenne apparaissent comme les leaders de la lutte pour le climat.

Les effets du réchauffement climatique sur les relations internationales contemporaines

  • Les effets du réchauffement climatique (inondations, désertification, submersion de territoires) devraient provoquer d’importantes migrations internationales, principalement en Asie et en Afrique d’ici à 2050.
  • Ces réfugiés climatiques pourraient alors devenir source de tensions entre les États.
  • Les pays en développement militent à l’ONU pour une prise en charge financière de leur adaptation au changement climatique par les pays développés au nom de la dette climatique.
  • Le réchauffement climatique est également susceptible d’aggraver des conflits entre États déjà existants voire d’en générer de nouveaux.
  • L’exploitation des ressources de l’océan Glacial arctique (minerais, hydrocarbures, poissons) aiguise les appétits des États riverains et des FTN et fait naître de nouvelles tensions entre eux.
  • L’exportation de ces ressources pourrait être facilitée par l’ouverture de nouvelles routes maritimes, plus courtes que celles existant actuellement, pour relier l’Europe à l’Asie ou à l’Amérique du Nord (passage du Nord-Est ou passage du Nord-Ouest).
  • Le Canada et la Russie s’opposent sur le droit de la mer pour revendiquer leur souveraineté sur le pôle Nord et ses ressources.
  • Le Canada entretient également un grief territorial avec le Danemark au sujet de l’île inhabitée d’Hans au cœur de la mer de Baffin.
  • Le statut des passages du Nord-Ouest et du Nord-Est fait débat entre les États-Unis et les pays riverains, Canada et Russie en tête.
  • Le climat peut également jouer un rôle d’accélérateur dans les événements sociaux ou politiques.
  • Le réchauffement climatique est une des causes des émeutes de la faim (2007, 2008) survenues dans de nombreux pays du monde, dont les pays subsahariens.