Le cyberespace : conflictualité et coopération entre les acteurs

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Le cyberespace, un enjeu géopolitique majeur

Un espace d’affirmation de la puissance des États contrôlé par un nombre restreint d’acteurs

  • Le cyberespace recouvre les infrastructures matérielles et logicielles qui permettent l’existence d’Internet (data centers, câbles sous-marins… etc.), ainsi que l’espace immatériel ou sont créées et circulent les données.
  • Ces contraintes matérielles assurent par conséquent à un nombre restreint d’acteurs une position dominante dans le cyberespace, comme c’est le cas pour les États-Unis.
  • Les GAFAM dominent très nettement la dimension immatérielle d’Internet et se retrouvent dans une situation oligopolistique qui leur permet de drainer la plus grande partie du marché.
  • Les GAFAM se positionnent en effet comme intermédiaires dans la diffusion de l’information (moteurs de recherche, algorithmes de réseaux sociaux) et dans la communication entre les internautes (messageries, réseaux sociaux).
  • Elles ont donc un impact direct sur la circulation des contenus immatériels depuis le début des années 2000.
  • Des États contestent la domination américaine sur le cyberespace. Comme Cuba ou le Venezuela.
  • De nouveaux acteurs du numérique émergent également dans le monde, comme en Chine et en Russie.
  • La Chine poursuit un double objectif à travers le développement des BATX chinoises :
  • s’imposer économiquement et politiquement sur le cyberespace ;
  • contrôler étroitement les contenus auxquels les internautes chinois ont accès.
  • Le parti communiste chinois applique une stricte censure dans le cyberespace.
  • Le désir des BATX chinoises de venir concurrencer les GAFAM américaines est au cœur de la guerre commerciale et d’influence qui fait rage entre la Chine et les États-Unis depuis 2016.
  • Le stockage et le traitement des données qui circulent sur le cyberespace sont un fondement majeur de l’économie d’aujourd’hui et le seront encore plus demain.

Un espace en proie aux tensions

  • L’organisation institutionnelle, économique et politique des États, ainsi que la vie quotidienne des populations, dépend en effet toujours plus des espaces numériques.
  • Les États s’efforcent donc de protéger au mieux les données qui transitent dans le cyberespace des menaces extérieures.
  • Depuis le début du XXIe siècle, la souveraineté des États fait l’objet d’un nombre grandissant de menaces dans le cyberespace. Ces menaces prennent trois formes :
  • le sabotage ;
  • l’espionnage ;
  • la subversion.
  • Ces menaces, laissent présager la possibilité pour certains États ou groupes terroristes de s’engager dans de véritables cyberguerres à brève échéance, lesquelles peuvent avoir pour but de porter un coup économique ou militaire à leurs adversaires sans pour autant employer de moyens militaires conventionnels.
  • Le cyberespace constitue une arme géopolitique pour les États qui leur permet d’influencer l’opinion publique nationale ou internationale
  • Des groupes d’activistes comme Anonymous utilisent également le cyberespace comme un instrument d’expression et de résistance face aux tentatives de censure de l’Internet.

La cyberdéfense entre coopération européenne et souveraineté nationale

Une gouvernance mondiale en construction

  • La multiplication des cyberattaques dans le monde et les liens troubles qui existent entre certains cybercriminels et des États, rendent difficile la coopération dans le domaine de la cyberdéfense.
  • Pendant de nombreuses années, seuls les États-Unis étaient en mesure, grâce aux GAFAM et à l’ICANN, de mettre en œuvre une politique coordonnée de cyberdéfense.
  • Aujourd’hui, de nombreux États et certaines FTN comme Siemens et Microsoft souhaitent voir émerger une gouvernance élargie dans les domaines de la cyberdéfense et de la protection des données.
  • Depuis 2006, le secrétaire général des Nations Unies a mis en place un Forum mondial sur la gouvernance de l’Internet.
  • En 2015, l’ONU a en effet réussi à faire adopter un rapport sur les comportements dans le cyberespace. Le rapport encourage le partage des informations dans le domaine de la cybersécurité et la coopération en cas d’attaque contre les infrastructures vitales d’un État.
  • En 2018, appel de Paris pour la confiance et la cybersécurité. 67 États et 497 organisations internationales et FTN ont soutenu cet appel.
  • Cependant, les entraves à la mise en place d’une gouvernance mondiale sont nombreuses :
  • les territoires sur lesquels sont situés les infrastructures qui permettent l’existence du cyberespace sont avantagés par rapport aux autres ;
  • il est impossible d’attribuer avec certitude une cyberattaque à un acteur défini, ce qui rend inopérant le principe de légitime défense ;
  • du point de vue juridique, le droit des conflits ne s’applique au cyberespace que si les cyberattaques interviennent dans le contexte d’une guerre conventionnelle.
  • Les efforts internationaux sont entravés par les réticences de certains États qui s’opposent à l’application du droit international dans le cyberespace et à l’émergence d’une véritable gouvernance mondiale.

La France et la coopération européenne dans le domaine de la cyberdéfense

  • Malgré ces entraves, les États européens saisissent l’urgence de construire une gouvernance commune en matière de cyberdéfense et se dotent progressivement de moyens en matière de cybersécurité.
  • L’OTAN joue un rôle prépondérant dans la cybercoopération en Europe.
  • En 2013, l’OTAN rédige le Manuel de Talinn qui propose de transposer le droit international aux cyberconflits. Il définit également la qualification d’une cyberattaque dans la conduite des hostilités lors d’un conflit armé international.
  • En 2016, l’OTAN a adopté une stratégie de cybersécurité destinée à protéger ses réseaux numériques et à former ses États membres à la cybersécurité. Cette coopération au sein de l’OTAN passe par la conclusion d’accords de coopération bilatérale entre États membres de l’Union européenne.
  • Depuis 2018, on assiste à la mise en place en Europe d’une politique commune de cyberdéfense.
  • En 2019, les États membres ont adopté un règlement nommé Cybersecurity Act qui pérennise l’ENISA, agence européenne pour la cybersécurité créée en 2004.
  • Malgré ces progrès récents, l’Union européenne demeure encore très dépendante des États-Unis et de leurs moyens matériels, notamment dans le cadre de l’OTAN, pour assurer sa cybersécurité.