Le Proche-Orient au coeur de la nouvelle géopolitique mondiale

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Chronologie : le Moyen-Orient et le Proche Orient, foyer de conflits depuis 1945 Chronologie : le Moyen-Orient et le Proche Orient, foyer de conflits depuis 1945

La question israélo-arabe et ses répercussions

  • Le Proche-Orient est un terme qui apparait autour de la fin du XIXe siècle et qui est une notion européo-centrée. L’actuel Proche-Orient fut largement dessiné lors des accords Sykes-Picot du 16 mai 1916 entre la France et l’Angleterre, découpant la région en zones d’influence.
  • La création de l’État d’Israël en 1948, sous l’égide de l’ONU, entraîne des conflits avec l’ensemble des États arabes qui se solidarisent à la cause palestinienne.
  • Cela entraîne alors une première guerre en 1948 qui se solde par la défaite des États arabes et l’impossibilité pour les Palestiniens de créer leur État.
  • Entre 1948 et 1967, pas moins de trois conflits ont opposé l’État d’Israël à ses voisins arabes, fermement opposés à l’existence d’un État hébreux en Palestine :
  • la guerre de 1948, issue du refus d’accepter la création de l’État d’Israël par les puissances arabes voisines ;
  • la crise du canal de Suez en 1956 ;
  • et la guerre des Six Jours en 1967.
  • Cependant, les trois guerres ont toujours tourné en faveur des Israéliens, leur permettant d’étendre leur territoire à toute la Palestine, de conquérir Jérusalem, le désert du Sinaï – jusqu’alors égyptien – et le plateau du Golan syrien.
  • La guerre des Six Jours, est un événement fondateur de la géopolitique moderne du Proche-Orient. Elle s’est déroulée du 5 au 10 juin 1967.
  • La victoire d’Israël lors de ce conflit débouche sur le pacte de Khartoum en septembre 1967 entre les pays arabes opposés à Israël et qui prévoit notamment les « trois non » :
  • non à la paix avec Israël ;
  • non à la reconnaissance de l’État d’Israël ;
  • non à la négociation avec Israël.
  • Les tensions vont croissantes entre les pays arabes et Israël durant cette période pour exploser une nouvelle fois lors de la guerre du Kippour, en 1973.
  • La principale conséquence de cette guerre, c’est le fameux choc pétrolier.
  • La résolution du conflit aboutit à une certaine normalisation des relations entre Israël et l’Égypte avec les premiers accords de paix de Camp David le 17 septembre 1978 où l’Égypte reconnaît officiellement l’existence de l’État d’Israël, en échange de quoi elle récupère la péninsule du Sinaï et le contrôle du canal de Suez.
  • À la création de l’État d’Israël, en 1948, et la débâcle des États arabes, les Palestiniens connaissent un exode massif qu’ils appellent la Nakba.
  • Du fait de la Nakba, les Palestiniens sont désormais installés dans les pays voisins et leur poids démographique et politique prend une importance considérable dans leur terre d’accueil.
  • Par exemple, en Jordanie, à la fin des années 1960, l’OLP, dirigée par Yasser Arafat, est si présente qu’elle appelle au renversement de la monarchie hachémite (jordanienne).
  • Au sein du territoire palestinien occupé par l’armée israélienne, les populations protestent contre la politique israélienne par la guerre des pierres, ou Intifada, en 1987.
  • À la suite de l’Intifada, Israël entame des négociations avec l’OLP de Yasser Arafat. En 1993, un accord est signé à Oslo, scellé par la poignée de mains historique entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat. Cet accord prévoit l’installation d’une autorité palestinienne (composée d’un président, d’un gouvernement et d’un parlement) en Cisjordanie et à Gaza.
  • Cependant, l’assassinat de Rabin par un extrémiste israélien en 1995, et la dégradation des relations diplomatiques qui s’ensuit entraîne l’échec des accords d’Oslo.
  • Le Hamas se démarque de l’OLP en qualifiant de trahison les accords de paix signés par Arafat, ce qui lui vaut de gagner en popularité et de conquérir progressivement la population de Gaza, moins favorable à l’OLP que d’autres régions comme la Cisjordanie.
  • Au sein de l’État d’Israël, certains sont également opposés aux accords d’Oslo. Le 28 septembre 2000, le leader de l’extrême droite israélienne Ariel Sharon déclenche par ses provocations une seconde Intifada en se rendant sur l’esplanade des mosquées, dans Jérusalem-Est, lieu jusqu’alors interdit aux juifs.
  • Le mouvement islamiste radical du Hamas ne cesse de gagner en influence. En juin 2007, le Hamas organise une opération de prise du contrôle de la bande de Gaza (jusqu’alors gouvernée par l’Autorité palestinienne aux mains de l’OLP) en y installant son propre pouvoir. Le territoire est fréquemment depuis le théâtre d’opérations militaires israéliennes.

Le développement de l’islamisme

  • Dans les années 1970, l’islamisme connaît un nouveau souffle après la révolution iranienne. Après s’être réinventé, il se diffuse dans le Proche-Orient.
  • En septembre 1978, en Iran, c’est une véritable révolution populaire qui secoue le pays. Si la gauche laïque et même communiste y joue un certain rôle, c’est la faction ultra religieuse dirigée par l’ayatollah Khomeini qui finit par triompher.
  • L’ayatollah Khomeini impose alors un régime théocratique : la République islamique, dirigée exclusivement par des religieux, fermement opposée à l’ingérence américaine dans la politique de l’Iran et surtout anti israélienne (pour fédérer les masses arabes et musulmanes, unies dans le rejet de l’État juif d’Israël).
  • L’Iran renforce donc sa position de puissance régionale en jouant de son prestige « anti-impérialiste » et en usant de sa position de leader du monde chiite.
  • L’Iran finance et organise des groupes politico-militaires d’obédience islamiste : en Palestine avec le Hamas qui prendra le pouvoir dans la bande de Gaza et surtout au Liban avec la création du Hezbollah (le parti de dieu) en 1982.
  • Dans la croyance sunnite, courant religieux majoritaire de l’islam (à opposer aux chiites), deux courants islamistes connaissent un essor important à partir des années 1980 : les Frères musulmans et les salafistes.
  • À partir de la guerre du Kippour, les pays producteurs de pétrole prennent conscience de leur rôle fondamental dans l’économie du monde, faisant de la question énergétique un enjeu majeur de la géopolitique mondiale.
  • En 1960, la création de l’OPEP (Organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole) montre la volonté des États arabes de s’organiser pour peser davantage sur les cours du pétrole. Il en résulte le premier choc pétrolier suite à la guerre du Kippour en 1973.
  • Les pétromonarchies arabes du Golfe persique s’enrichissent considérablement et deviennent de vrais acteurs économiques et politiques au Moyen et Proche-Orient.
  • En parallèle, en quête de stabilité économique et de reconnaissance internationale, les monarchies arabes vont abandonner la cause palestinienne, coûteuse et sujette à polémique avec la diplomatie américaine.
  • Le lien entre ces pétromonarchies et les États-Unis se renforce à partir de la révolution islamique en Iran car elle exalte les minorités chiites de leurs pays contre l’hégémonie sunnite.
  • La forte concentration des hydrocarbures au Moyen-Orient concentre progressivement les tensions internationales autour de cette région dont dépend la stabilité de l’économie mondiale.
  • La révolution islamique en Iran provoque en 1979 un second choc pétrolier et fait plonger à nouveau les économies mondiales.
  • En 1980, décidé à étouffer la République islamique naissante mais également à s’approprier des régions pétrolifères stratégiques, le dictateur irakien Saddam Hussein décide d’envahir l’Iran, son voisin. La guerre entre l’Iran et l’Irak plonge la région entière dans des guerres successives jusque dans les années 1990.
  • Le 2 aout 1990, quelques mois après avoir mis fin au conflit avec l’Iran, Saddam Hussein décide d’envahir le Koweït voisin, entraînant la première guerre du Golfe (ou guerre Irak-Koweït) qui durera jusqu’au 28 février 1991.
  • Déterminés à protéger leurs alliés et partenaires commerciaux, les États-Unis mettent sur pied l’opération Tempête du désert, entre janvier et février 1991 et chassent les troupes de Saddam Hussein du Koweït, tout en sécurisant les intérêts stratégiques américains dans la région.
  • La seconde guerre du Golfe (ou guerre d’Irak) ne dure que quelques semaines. Du 20 mars 2003 au 1er mai 2003, une coalition menée par les États-Unis et la Grande Bretagne permet de renverser le régime de Saddam Hussein.
  • La disparition du régime autoritaire de Saddam Hussein provoque l’instabilité politique dans la région.
  • Le conflit réveille également d’autres problématiques ethniques, comme la question kurde. Cette minorité iranophone à la frontière avec l’Iran fait l’objet d’un nettoyage ethnique de la part du dictateur irakien.
  • À la suite de la première guerre du Golfe, une zone autonome kurde est établie au nord de l’Irak et sert de base arrière aux Américains pendant les guerres du Golfe.