Exercices L’élargissement du monde au XVe siècle : de Constantinople à Istanbul
Entrainement
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« Selon les rapports, presque 4000 Romains et étrangers, aussi bien des hommes, des femmes que des enfants, sont morts durant le combat, et un peu plus de 50 000, dont 500 faisaient partie de l’armée, furent faits prisonniers. […] Après cela, le Sultan entra dans la Cité, et observant l’horizon, admira son ampleur, sa situation, sa grandeur et sa beauté, sa population abondante, son charme et la richesse de ses églises, de ses édifices publics, de ses maisons privées et publiques et de celles de ses fonctionnaires. Il considéra également la disposition du port et de ses arsenaux et à quel point toute la Cité avait été construite de façon ingénieuse et habile, aussi bien les bâtiments que leurs ornements. Quand il découvrit l’ampleur des massacres ainsi que les ruines des édifices et de la Cité dans son ensemble, son cœur s’emplit de compassion et il regretta la destruction et le pillage. Des larmes coulèrent de ses yeux pendant qu’il gémissait intensément et passionnément. ‟Quelle Cité avons-nous livrée pour qu’elle soit pillée et détruite !” […] En effet, ce fut un grand malheur pour nous, au sein de cette Cité unique, un désastre qui n’avait jamais eu lieu dans aucune des grandes villes renommées de l’histoire. »
Kritovoulos, Histoire de Mehmet le conquérant, traduit du grec par Charles T. Riggs, Princeton University Press, 1954. Traduit de l’anglais par Bérengère Fuoc
Quand Constantinople a-t-elle été prise par les Turcs ? Comment s’appelle leur sultan ?
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La ville est habitée principalement de Turcs, puis de juifs innombrables […] qui ont été chassés d’Espagne, Portugal et Allemagne […] et la plupart des boutiquiers sont juifs. Il y a aussi beaucoup de Grecs et plusieurs chrétiens marchands étrangers qui commercent par tout le pays du Levant : des Vénitiens, Florentins, Ragusois, et quelques Français, qui habitent tous en une petite ville qu’ils appellent Galata, séparée de Constantinople par un grand canal de la mer qui est le plus grand port de Constantinople, le plus sûr, le plus beau et le plus aisé qui soit au monde. […] Le patriarche paye chaque année trois mille ducats au Grand Seigneur et à d’autres petites églises où il y a certains prêtres grecs mariés. […] Et dans la ville de Pera, il y a un couvent de cordeliers et un autre de jacobins à la façon de ceux d’Italie ou de la France.
Jean Chesneau, Le voyage de monsieur d’Aramon, ambassadeur pour le roi en Levant, 1555
Quelle politique le sultan met-il en place ? En quoi consiste-t-elle ?
Évaluation
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Cette vaste région, cette grande et puissante ville […] autrefois repaire de l’erreur, devint la capitale de la gloire et de l’honneur. Par les nobles efforts du sultan mahométan, le fracas malfaisant des cloches des abominables infidèles fut remplacé par l’appel musulman à la prière, ce doux chant, cinq fois répété, de la Foi des rites glorieux dont la mélodie emplit alors les oreilles du peuple de la Guerre sainte. Les églises qui se trouvaient dans la ville furent vidées de leurs idoles infâmes et lavées de leurs impuretés immondes et idolâtres ; et nombre de monastères et de chapelles, par la défiguration de leurs images et l’érection de niches et de chaires pour la prière musulmane, excitèrent l’envie des Jardins du Paradis. Les temples des infidèles, ainsi transformés en mosquées des pieux, et les lueurs de l’oppression car, aussi implacable que le destin, la parole de l’heureux sultan devint suprême dans le gouvernement de cette nouvelle possession.
Sa’dü-d-Din (1536-1599), Tadjü-t-tevarih, dans Bernard Lewis, Comment l’islam a découvert l’Europe, trad. Annick Pélissier, Gallimard, 1984
Donnez quelques points de repère sur Constantinople (sa géographie, son histoire).