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Les critiques de la société
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Pour le penseur politique Hobbes, l’Homme a un fond violent. Naturellement, il va se quereller avec ses semblables, chercher à s’accaparer des biens, ou entrer en rivalité avec d’autres. Sans État qui instaure des lois civiles pour régler les relations sociales, les hommes seraient donc toujours dans une situation de tension, voire de violence physique ou psychologique.
Selon Rousseau, philosophe du XVIIIe siècle, la société corrompt l’Homme et le rend mauvais. Dès le moment où un homme a dit « ceci est à moi », les inégalités ont vu le jour. Le droit de propriété est à l’origine des violences entre les hommes en société.
Par sa démarche provocatrice, Diogène souhaite que nous interrogions les interdits auxquels nous nous soumettons au point de les transformer en valeurs, sans nous poser de questions.
Finalement, il critique le processus même de socialisation. Il va très loin dans sa démonstration et ses successeurs, les cyniques, seront moins provocateurs. Mais son ambition est la même que celle de Socrate, son maître : réveiller les consciences endormies dans le « ronron » d’un confort social et moral. Diogène nous force à nous questionner sur la quantité de normes et de valeurs que la société nous inflige sous prétexte de nous socialiser. Si le but de ces valeurs est louable, elles ont aussi un effet pervers. Elles insistent pour que nous nous conformions à un modèle unique, en vue de mieux nous contrôler.
Au XIXe siècle, Schopenhauer a également une vision pessimiste de la société. Pour expliquer à quoi est due la création de la société, il crée un apologue où les hommes sont symbolisés par un troupeau de porcs-épics :
« Par une froide journée d’hiver, un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’éloigner les uns des autres. Quand le besoin de se chauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux souffrances, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur propre intérieur, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses qualités repoussantes et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières […] ».
Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse de la vie, 1851