Les diabètes, des défauts de régulation de la glycémie
Introduction :
Ce cours portera sur les diabètes et la régulation de la glycémie dans le sang.
La glycémie qui est le taux de sucre dans le sang varie peu au cours d’une journée. À jeun, elle est comprise entre 0,7 et 1,1 g/L et n’excède pas 1,4 g/L après les repas. Lorsque la glycémie n’est pas comprise dans cette norme la personne est diabétique.
Le diabète est une maladie qui touche de plus en plus de monde dans l’ensemble des pays du monde. On dit que c’est une pandémie non contagieuse.
Dans la première partie de ce cours, nous allons voir quels sont les différents diabètes et leurs conséquences sur la santé des personnes atteintes.
Dans la deuxième partie, nous nous intéresserons au diabète de type 1, pour ensuite étudier le diabète de type 2.
Les diabètes et leurs conséquences
Les diabètes et leurs conséquences
Diabète :
Le diabète est une maladie diagnostiquée à l’aide d’une prise de sang. Si la valeur de glycémie est supérieure à 1,26 g/L à jeun à deux reprises, la maladie est avérée. La maladie peut aussi être diagnostiquée si la valeur de glycémie est supérieure à 2 g/L à n’importe quel moment de la journée.
Le diabète est une maladie caractérisée par une hyperglycémie qui est chronique, c’est-à-dire permanente.
Insulinémie :
Concentration d’insuline dans le sang. L’insuline étant l’hormone responsable de la baisse de la glycémie.
Il existe deux grands types de diabètes :
- Le diabète de type 1, appelé aussi DT1, est un diabète souvent diagnostiqué chez l’enfant ou chez l’adolescent. Le graphique montre qu’après ingestion du glucose, il y a une hausse de l’insulinémie qui permet de maintenir la glycémie en dessous de 1,5 g/L.
Chez le sujet atteint d’un diabète de type 1, l’insulinémie reste à 0 après ingestion de glucose ce qui a pour conséquence une hausse de la glycémie jusqu’à 3 g/L.
Comparaison de la glycémie et l’insulinémie chez un individu témoin et chez un individu atteint d’un diabète de type 1
- Le diabète de type 2 ou DT2, est une maladie qui apparaît généralement chez l’adulte. Sur le graphique, on observe qu’après ingestion de glucose, l’insulinémie du sujet augmente mais plus lentement et en plus faible proportion que celle du témoin. En revanche, la glycémie augmente très fortement pour atteindre la valeur de 4 g/L.
Comparaison de la glycémie et l’insulinémie chez un individu témoin et chez un individu atteint d’un diabète de type 2
- Pour les deux types de diabète, il y a une hyperglycémie mais les symptômes et les traitements ne sont pas les mêmes.
Diabète de type 1 (DT1) | Diabète de type 2 (DT2) | |
Symptômes au moment du diagnostic |
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* généralement, personne en surpoids ou obèse
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Traitements et surveillance |
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Le diabète entraîne des disfonctionnements des organes et des risques :
- d’accidents vasculaires cérébraux ;
- d’infarctus du myocarde ;
- d’insuffisance rénale.
Un des problèmes liés au diabète le plus connu est sans doute la rétinopathie. Elle peut causer la cécité.
Rétinopathie :
La rétinopathie est caractérisée par des obstructions ou des dilatations des vaisseaux de la rétine qui entrainent des troubles de la vision.
Le diabète entraine une mauvaise circulation sanguine car les vaisseaux sanguins sont en mauvais état. Le sang est acidifié car l’homéostasie est déréglée ce qui peut entrainer des comas.
Par ailleurs, le taux élevé de sucre dans le sang rend la peau et les muqueuses des diabétiques plus sensibles aux infections surtout au niveau des pieds ou les plaies qui s’infectent peuvent nécessiter une amputation.
Enfin, la maladie provoque des dommages aux nerfs qui deviennent insensibles.
Problèmes liés au diabète sur l’Homme
Le diabète de type 1
Le diabète de type 1
Le diabète de type 1 est une maladie qualifiée d’auto-immune.
Maladie auto-immune :
Une maladie auto-immune est une maladie due à une réaction du système immunitaire contre son propre organisme.
Le diabète de type 1 est une maladie caractérisée par peu ou pas du tout de sécrétion d’insuline du fait que les cellules $\beta$ des îlots de Langerhans ont été détruites. Les cellules $\beta$ sont détruites par les propres lymphocytes T de l’individu ce qui fait de cette maladie une maladie auto-immune.
- L’organisme de la personne atteinte se bat donc contre lui-même.
Cette maladie a une prédisposition génétique. En effet, le risque de développer cette maladie sans qu’il y ait de diabétique dans la famille est de 0,5 % alors qu’il est de 3 % si un des parents est diabétique et supérieur à 50 % si son vrai jumeau est malade.
- On parle d’allèle de susceptibilité.
Allèle de susceptibilité :
Un allèle de susceptibilité est un allèle d’un gène dont la présence augmente la probabilité d’être porteur d’une maladie donnée.
Néanmoins il ne suffit pas d’avoir le gène de prédisposition pour développer un diabète de type 1 car les facteurs environnementaux associés au déclenchement de la maladie sont nombreux.
- On dit que c’est une maladie multifactorielle.
Maladie multifactorielle :
Une maladie multifactorielle est une maladie dont l’apparition dépend de facteurs génétiques et environnementaux.
Parmi les facteurs environnementaux qui favorisent le développement de la maladie il y a :
- un poids trop important du bébé pendant la grossesse. Cela entrainerait une trop forte demande en insuline et peut provoquer un développement d’anticorps anti-îlots de Langerhans qui sont alors très actifs ;
- une inflammation ou une infection qui là aussi augmente la quantité d’anticorps qui prennent pour cible les cellules pancréatiques ;
- une alimentation infantile trop riche en produits laitiers. En effet, les protéines des produits laitiers entraineraient une réaction immunitaire qui peut toucher le pancréas ;
- les infections virales.
Le diabète de type 2
Le diabète de type 2
Dans le cas du diabète de type 2, il y a production d’insuline.
Ce sont les cellules cibles qui ne réagissent pas, on dit qu’elles sont insulinorésistantes.
Insulinorésistance :
L’insulinorésistance est la diminution de l’efficacité biologique de l’insuline sur ses cellules cibles.
Les cellules ciblées par l’insuline sont les cellules du foie, des muscles et du tissu adipeux. Lorsqu’elles fonctionnent normalement, ces cellules stockent le glucose sous l’effet de l’insuline ce qui provoque une chute de la glycémie dans le sang.
Les personnes atteintes du diabète de type 2 ont donc une hyperglycémie chronique, ce qui entraine une augmentation de la masse des cellules $\beta$ qui produisent plus d’insuline car elles ont comme message que la glycémie est trop élevée.
Avec le temps, l’activité des cellules $\beta$ diminue et il s’en suit une baisse puis une chute de la production d’insuline.
Ici encore, la maladie a des prédispositions génétiques. En effet, le risque de développer un diabète de type 2 est de 2 % à 4 % pour une personne qui n’a pas de diabétique dans sa famille, de 50 % si un des parents est diabétique et de 99 % si son vrai jumeau présente la maladie.
Cependant, le diabète, qu’il soit de type 1 ou de type 2 est multifactoriel et n’est pas seulement une maladie génétique.
Les facteurs environnementaux les plus importants dans la prévalence du diabète de type 2 sont l’alimentation trop riche en sucres et en graisses, le manque d’activité physique et l’obésité.
80 % des malades sont obèses et le diabète de type 2 est de plus en plus présent partout dans le monde.
Carte de prévalence des diabètes dans le monde en 2011 et projections pour 2030
Conclusion :
Pour conclure, le diabète est une maladie caractérisée par une hyperglycémie chronique. Il existe deux types de diabètes qui sont tous les deux des maladies multifactorielles.
Le diabète de type 1 est appelé également diabète insulinodépendant. Il survient lorsque les cellules b des îlots de Langerhans ont été détruites par les propres lymphocytes T de la personne. C’est une maladie qualifiée d’auto-immune. Les cellules b détruites, il n’y a plus d’insuline sécrétée par la personne qui ne peut donc plus réguler sa glycémie.
Le diabète de type 2 est caractérisé par le fait que les cellules cibles de l’insuline deviennent insulinorésistantes : elles ne réagissent plus au message donné par l’insuline.
Dans les deux cas, il y a des prédispositions génétiques. Cependant, les facteurs environnementaux entrent en jeux comme l’alimentation. En effet, 80 % des personnes atteintes du diabète de type 2 sont obèses.