Les États-Unis, gendarmes du monde

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Les fondements de la superpuissance américaine

  • Les États-Unis ont construit leur modèle de puissance pendant deux siècles avant de devenir une des premières puissances mondiales au début du XXe siècle, puis d’être la toute première puissance mondiale en 1990.
  • Durant la majorité de leur histoire, les États-Unis se sont tenus à l’écart des enjeux géopolitiques entre les grandes puissances.
  • Après avoir consolidé leur territoire national à la fin du XIXe siècle, les États-Unis se sont finalement intéressés à leur voisinage proche : les Caraïbes, l’Amérique latine et la zone du Pacifique.
  • Les interventions des États-Unis au cours des deux guerres mondiales ont fait du pays une des principales puissances mondiales, leur permettant de développer une solide armée et un solide complexe militaro-industriel.
  • En développant la bombe atomique avant toutes les autres puissances, les États-Unis ont su prendre un vrai rôle d’hégémon du camp occidental pendant la guerre froide.
  • Cette puissance ne s’est pas seulement concrétisée par une présence militaire mais également par l’aide à la reconstruction, le Plan Marshall (1947) qui leur a permis de diffuser leur culture et leurs pratiques sociétales dans les États européens.
  • Avec le développement d’un solide soft-power attractif, les États-Unis ont donc développé une puissance à la fois culturelle, militaire et économique qui a dominé incontestablement tout l’Occident pendant la deuxième partie du XXe siècle.
  • L’effondrement de l’URSS facilite l’omniprésence des États-Unis sur la scène internationale : désormais seule superpuissance mondiale, le pays va se considérer comme le vainqueur de la guerre froide, intouchable et incontestable.
  • Dès lors, les gouvernements successifs de Washington vont favoriser l’unilatéralisme, bloquant le fonctionnement de l’ONU et des institutions internationales lorsque celles-ci n’adoptent pas de politiques allant dans le sens de leurs intérêts.
  • En 1990, la guerre du Golfe est la première intervention américaine de l’ère post-guerre froide. L’opération Tempête du désert, motivée par la défense des intérêts énergétiques américains dans la région, renforce l’idée que les Américains sont les gendarmes du monde.
  • S’estimant chargés de réguler les conflits et de favoriser la paix par tous les moyens, les États-Unis adoptent une politique très active dans les années 1990.

Les États-Unis et la régulation du monde

  • Au cours des années 1990, les États-Unis s’estiment chargés de la régulation du monde, afin d’y établir la paix et la démocratie. Deux moyens s’offrent à eux : la diplomatie et la force.
  • La régulation par la diplomatie
  • Les États-Unis mobilisent leur capacité de persuasion, notamment grâce à leur large réseau d’ambassades.
  • Bien que l’organisation des Nations unies doive se charger du rôle de médiateur dans les grands conflits, les États-Unis se chargent bien souvent de ces missions prestigieuses, comme ce fut le cas pour les accords de Camp David en 1978, puis des accords d’Oslo en 1993, sur la question israélo-palestinienne,
  • Les efforts diplomatiques américains, souvent liés à la menace armée, permettent aux États-Unis de façonner un monde selon leurs principes.
  • Ainsi, lors du démembrement de la Yougoslavie, ils permettent la naissance du Kosovo, selon le principe des nationalités déjà porté par le président Wilson en 1919.
  • Les États-Unis sont aussi parfois contestés pour leur diplomatie envahissante ou au contraire partiale, comme lors du génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994, au cours duquel l’inaction américaine reste un sujet de débat.
  • La régulation par la force
  • L’usage de la force leur permet de revendiquer l’établissement d’une Pax Americana. Grâce à l’OTAN, les États-Unis détiennent une force militaire sans rival, leur permettant de mettre en œuvre d’importantes opérations comme lors de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.
  • Ainsi, l’interventionnisme américain est motivé en interne par les faucons. Le plus célèbre d’entre eux est le président George W. Bush qui, en 2003, a cherché à inventer de fausses accusations contre l’Irak afin d’envahir le pays, et ce contre l’avis de l’ONU. Cet épisode a été appelé doctrine Bush.
  • En invoquant l’idée de guerres préventives, les États-Unis n’hésitent pas à attaquer d’autres pays pour y imposer la démocratie, comme en Irak (2003) ou encore en Libye (2011). Les résultats sont désastreux car cela favorise l’émergence de guerres civiles.
  • Le président George W. Bush désigne en 2003 un Axe du mal que les États-Unis doivent combattre par la force. Cet axe est constitué de dictatures antilibérales très différentes et sans réels liens, qui n’ont comme seul point commun que de contester l’ordre mondial américain (Cuba, Iran, Venezuela, Corée du Nord, etc.).

Une hégémonie contestée

  • La domination exercée par les États-Unis est sujette à nombreuses controverses, qui motivent le développement d’un anti-impérialisme virulent envers les USA.
  • Les pays qui ont été l’objet d’interventions armées américaines ont souvent été, par la suite, plongés dans des cycles de guerre civile sans fin (l’Irak, l’Afghanistan, la Libye).
  • La méconnaissance de ces pays par l’administration américaine la pousse à s’appuyer sur des oligarchies corrompues ou sans réelle prise sur la population, rendant la gestion des pays difficile, voire impossible.
  • Dans sa gestion de l’épineux dossier israélo-palestinien, les États-Unis favorisent toujours la position israélienne au détriment des accords internationaux établis sous l’égide de l’ONU.
  • En 2003, malgré le veto français au Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis ont tout de même décidé d’envahir l’Irak pour de fausses raisons.
  • En effet, les interventions militaires américaines sont souvent plus motivées par la géopolitique énergétique et la question des approvisionnements pétroliers que par une sincère volonté de diffuser un modèle démocratique dans les pays visés.
  • La rhétorique idéologique américaine, qui présente les États-Unis comme le pays de la liberté, contraste avec les conditions de détention inhumaine des prisonniers de guerre dans le camp de Guantanamo.
  • L’absence du pays dans les principales conventions internationales pour les droits de l’homme ou concernant les questions climatiques montre le manque de crédibilité de cette rhétorique.
  • À l’intérieur même de l’Occident, les États-Unis sont concurrencés par l’Union européenne, qui essaye d’offrir un modèle de développement alternatif à celui des américains, plus durable et plus humain.
  • L’excessif interventionnisme américain favorise l’unification d’un front anti-impérialiste, constitué de pays opposés à l’hégémonie américaine pour différentes raisons et suivant des approches idéologiques très différentes :
  • l’Iran (depuis le soutien américain apporté à Israël) ;
  • la Corée du Nord (depuis la guerre de Corée) ;
  • le Venezuela (depuis l’élection du président Hugo Chavez) ;
  • et Cuba (depuis la révolution cubaine).
  • En Amérique latine, l’anti-américanisme est ancien et directement lié à l’application de la doctrine Monroe depuis le XIXe siècle.
  • Depuis la fin des années 1990, cette rhétorique anti-américaine a été reprise par le président vénézuélien Hugo Chavez qui a accusé les États-Unis d’avoir orchestré un coup d’état à son encontre.
  • La Corée du Nord est un autre antagoniste de l’impérialisme américain. C’est en effet un régime communiste fortement opposé aux États-Unis depuis la guerre froide et la guerre de Corée.
  • Au Moyen-Orient, les positions pro-israéliennes des États-Unis et l’excessif interventionnisme américain ont favorisé l’émergence d’une opposition menée par les islamistes. Cette dernière est incarnée par le régime de la république islamique en Iran ou par les groupes terroristes comme Al-Qaïda ou Daech.
  • Cette nouvelle menace s’est illustrée par les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles du World Trade Center de New York.
  • Les États-Unis, touchés en leur cœur, partent en guerre contre le terrorisme et adoptent une attitude encore plus agressive en envahissant l’Afghanistan (2001) puis l’Irak (2003).
  • Ces invasions ont finalement renforcé les groupes islamistes qui ont su profiter du chaos politique, de la pauvreté et de la violence ainsi engendrés pour prospérer.
  • L’attitude martiale des États-Unis renforce aussi la course au nucléaire du régime nord-coréen. Cette position est également partagée par l’Iran, qui a lancé son propre programme nucléaire.
  • L’intransigeance idéologique américaine et ses positions belliqueuses renforcent aussi les régimes qui s’opposent à son hégémonie, comme en Syrie et en Iran. Ceux-ci n’hésitent pas à s’allier entre eux ou à trouver la protection d’autres puissances, comme la Russie. Cette alliance est appelée l’axe Syrie-Iran-Russie.