Les responsabilités des États dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale

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Le déclenchement de la Grande Guerre

  • La perte de l’Alsace et de la Lorraine lors de la guerre de 1870 fait que l’esprit revanchard sur l’Allemagne est omniprésent dans la France de la IIIe République.
  • Le chancelier allemand Otto von Bismarck se rapproche de l’Autriche-Hongrie et de l’Italie.
  • La France devient, dans les années 1890, un allié solide de l’Empire russe et se rapproche du Royaume-Uni dans le cadre de l’Entente Cordiale de 1904.
  • La France et la Russie enserrent stratégiquement l’Allemagne sur deux fronts, et l’alliance franco-russe est perçue à Berlin comme une menace grave pour le pays.
  • L’Allemagne se rapproche donc de l’Empire austro-hongrois, qui craint également les ambitions russes, et de l’Empire ottoman. L’Italie rejoint l’alliance austro-allemande : les trois pays forment les empires centraux.
  • Les alliances qui se forment sont motivées par le choc des ambitions impériales et le sentiment d’être menacés par les autres puissances.
  • La région des Balkans présente une très grande diversité ethnolinguistique. De nombreuses révoltes se produisent, ce qui provoque l’apparition de nouveaux États nationaux qui sont vus, eux aussi, comme une menace.
  • La Serbie arrache son indépendance à l’Empire ottoman en 1882 et revendique le rattachement de la Bosnie-Herzégovine appartenant à l’Empire austro-hongrois. La Serbie est soutenue par l’Empire russe en tant que pays slave et orthodoxe.
  • Le 28 juin 1914, le nationaliste serbe Gavrilo Princip assassine l’archiduc François-Ferdinand, prince-héritier d’Autriche-Hongrie.
  • L’Autriche-Hongrie, soutenue par l’Allemagne, envoie un ultimatum à la Serbie qui le refuse, forte du soutien de l’Empire russe.
  • Au cours de l’été, les déclarations de guerre vont alors s’enchaîner.
  • La pensée militaire de l’époque met l’accent sur la surprise et l’élan vers l’avant pour bousculer l’ennemi. Ce culte de l’offensive pousse la plupart des armées à attaquer à tout prix.
  • Les premières semaines de la guerre sont ainsi celles d’une guerre de mouvement.
  • À l’Est, les Russes pénètrent en territoire austro-hongrois, mais ils sont repoussés par les Allemands.
  • À l’Ouest, le plan allemand prévoit d’encercler les forces françaises. Il est mis en échec par la bataille de la Marne. Les deux camps vont ensuite essayer de se contourner mutuellement avant de commencer à consolider leurs positions respectives. Un immense réseau de tranchées s’étend des Alpes à la mer du Nord.
  • La stabilisation des fronts amène les deux camps à impliquer d’autres pays pour faire pencher la balance.
  • France et Grande-Bretagne font appel à leurs empires coloniaux, à l’Italie et la Roumanie, qui déclarent la guerre aux Empires centraux en 1915.
  • La même année, la Bulgarie rejoint les empires centraux en attaquant la Roumanie et la Serbie.
  • En 1917, les États-Unis entrent en guerre et apportent un soutien matériel aux alliés avant d’envoyer des troupes au printemps 1918.
  • De nouvelles armes sont mises au point : développement de la grenade, du lance-flamme, du fusil à pompe ; mise au point de l’aviation et des chars d’assaut ; emploi de gaz toujours plus meurtriers.
  • L’évolution de la technique militaire et de la situation stratégique prolongent le conflit pendant quatre ans.
  • Le début du XXe siècle est une époque de fortes tensions entre puissances.
  • Les alliances deviennent un mécanisme d’engrenage qui entraîne l’Europe entière dans la Première Guerre mondiale.
  • La Première Guerre mondiale est une guerre totale.

La guerre au cœur de la société de son temps

  • Pour maintenir l’adhésion des populations à la guerre, il faut que les États la justifient tout en déshumanisant l’ennemi.
  • Il y a un phénomène d’union sacrée de quasiment toutes les forces politiques et sociales.
  • En France, le député socialiste Jean Jaurès est assassiné alors qu’il plaidait pour la paix. L’union sacrée s’organise autour du président de la République, Raymond Poincaré, puis à partir de 1916 autour du président du Conseil, Georges Clémenceau.
  • L’invasion allemande de la Belgique, en particulier, est dénoncée comme agression perpétrée sur un pays innocent.
  • Lorsque la marine allemande coule le paquebot américain Lusitania en 1915, le président Wilson convainc l’opinion américaine de s’impliquer dans le conflit en Europe.
  • Les quatre années de propagande qui marquent le quotidien des civils tout au long de la guerre créent une « culture de guerre », fondée sur la détestation de l’ennemi et la défense sacrée de la patrie. Elle reste présente dans toute l’Europe pendant l’entre-deux-guerres.
  • Automne 1918, l’armée allemande s’effondre et les désertions se multiplient.
  • Le 9 novembre, l’empereur abdique au profit d’une République, qui demande officiellement l’armistice le 11 novembre 1918.
  • Le traité de Versailles établit que l’Allemagne est seule responsable de la guerre et doit donc payer de très importantes réparations financières aux vainqueurs, tout en subissant une réduction de la taille, à la fois de son territoire et de son armée.
  • En France, la volonté générale est de faire payer l’Allemagne.
  • Jusqu’au milieu des années 1930, et à l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933, l’Allemagne n’ose pas remettre en cause le traité de Versailles par crainte des représailles de la France.
  • L’invasion de la France en 1940 met fin au traité de Versailles et rend caduque la reconnaissance de la responsabilité allemande.

Le déclenchement de la Première Guerre mondiale, une question mémorielle au cœur des relations franco-allemandes

  • Durant l’entre-deux guerres, les intellectuels allemands critiquent vivement la thèse du traité de Versailles.
  • Après 1945, la question de la responsabilité de l’Allemagne dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale est éclipsée par les questions liées à la Seconde Guerre mondiale.
  • Le travail mené par les historiens allemands a porté ses fruits et ces derniers s’accordent sur l’idée que la responsabilité est partagée entre les grandes puissances du début du XXe siècle.
  • À partir de 1961, l’historien Fritz Fischer publie Les buts de guerre de l’Allemagne impériale.
  • Il affirme que l’Allemagne considérait la guerre comme inévitable et aurait choisi de déclencher le conflit en pensant bénéficier de la supériorité militaire.
  • À l’occasion du centenaire de la guerre, de nouveaux travaux ont exploré la question de la responsabilité dans le déclenchement et ont mis en cause d’autres pays comme la France ou la Grande-Bretagne.
  • L’historien britannique Christopher Clarke publique Les Somnambules en 2014 et propose l’idée d’un glissement collectif vers la guerre sans en avoir conscience.
  • Le rapprochement franco-allemand qui s’est opéré après la Seconde Guerre mondiale s’est également joué sur le plan mémoriel.
  • Verdun est plus particulièrement devenu le lieu de partage de la mémoire entre France et Allemagne.
  • En 1966, le général de Gaulle y prononce un discours qui appelle au rapprochement des peuples.
  • En 1979, une statue de Notre-Dame de l’Europe y est construite.
  • Les cérémonies du 22 septembre 1984, sont un moment fort des relations franco-allemandes. Le chancelier allemand Helmut Kohl et le président français François Mitterrand se prennent la main en se recueillant devant l’ossuaire de Douaumont.
  • Le 29 mai 2016, François Hollande et Angela Merkel y ont réaffirmé l’amitié franco-allemande.
  • Depuis les années 1970, les historiens s’intéressent à d’autres aspects de la guerre, comme l’implication des troupes coloniales, la participation des femmes à l’effort de guerre ou les séquelles des soldats traumatisés.
  • Le centenaire de 2014-2018 a permis d’actualiser la mémoire de la Première Guerre mondiale en associant de nombreux pays aux commémorations.
  • La mémoire du conflit s’est élargie.