Les usages sociaux et politiques du patrimoine

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Patrimoine et sociétés

  • S’intéresser aux usages sociaux du patrimoine implique d’analyser l’utilisation régulière et les rapports quotidiens que la société entretient avec le patrimoine.
  • Si ce dernier est protégé, c’est avant tout car il témoigne du passé des sociétés. Cela vaut pour les monuments comme pour les coutumes et les traditions folkloriques.
  • Le patrimoine matériel est également de plus en plus investi par les populations à travers le monde. La fréquentation des musées et des monuments patrimoniaux augmente sans cesse.
  • Depuis le début des années 2000, la mise en avant du patrimoine constitue un phénomène global.
  • La patrimonialisation cherche à créer, à préserver et à diffuser les formes matérielles et immatérielles du patrimoine : elle permet à un pays de témoigner de son histoire et d’affirmer son identité dans une perspective intergénérationnelle.
  • Le processus de patrimonialisation joue également un grand rôle économique qui peut se révéler impactant dans l’économie d’un pays.
  • Au Moyen-Orient la préservation du patrimoine fait parfois l’objet d’inquiétudes dans les pays en guerre incitant les différents acteurs de la scène internationale à s’unir pour tenter de protéger ces éléments de la mémoire collective.
  • La massification de la fréquentation des musées est en partie liée à la création d’événements pour susciter l’intérêt du public et attirer ainsi un nombre sans cesse croissant de visiteurs.
  • Le patrimoine s’ouvre aussi aux usages numériques avec des monuments ou musées pouvant être visités virtuellement.
  • Le recours au virtuel permet, entre autres, de reconstituer des monuments – ou parties de monuments – aujourd’hui disparus.
  • La numérisation du patrimoine permet de le faire découvrir à une large audience d’internautes et ainsi stimuler leur curiosité.
  • Avec la mondialisation, on assiste à une réappropriation par les sociétés de leur patrimoine, notamment du patrimoine culturel qui témoigne de l’attachement de ces sociétés aux cultures et identités locales et nationales.
  • Le patrimoine participe de la mémoire collective dans le sens où il est un élément des représentations qu’un groupe partage de son passé.

Les conflits liés au patrimoine

  • À l’échelle nationale ou internationale, le patrimoine peut être instrumentalisé à des fins politiques.
  • À l’échelle locale, on observe également des conflits liés au patrimoine. Le tourisme de masse menace certains sites patrimoniaux et perturbe la vie des habitants. Ces derniers combattent alors pour protéger le patrimone de leur ville :
  • certains par la mise en place de mesures visant à sauvegarder le patrimoine tout en permettant le tourisme de masse ;
  • d’autres en s’inscrivant dans une démarche radicalement opposée et en s’élevant contre toute transformation de leur ville ou de leur quartier, essayant d’en préserver l’aspect historique.
  • Ces habitants combattent notamment les grands projets urbains – souvent associés à des phénomènes de spéculation immobilière visant à développer le tourisme de masse – ou les activités résidentielles.
  • Les usages politiques du patrimoine entraînent souvent son instrumentalisation. En tant que trace du passé, le patrimoine matériel est en effet souvent associé à des revendications politiques et est instrumentalisé dans des conflits politiques.
  • Les usages liés au patrimoine, en particulier le tourisme de masse, sont de vraies sources de conflits politiques, comme à Venise, où s’opposent intérêts économiques et volonté des habitants de préserver leur cadre de vie historique.
  • La frise du Parthénon ou frise des Panathénées est une frise en marbre de 160 mètres de long sur un mètre de large représentant la procession lors des grandes Panathénées. À l’origine, la frise, sculptée entre 442 et 438 av. J.-C., entourait la partie intérieure du Parthénon.
  • En 1801, l’ambassadeur britannique à Constantinople obtient une autorisation l’autorisant à prélever sur les monuments d’Athènes toute sculpture qu’il désire.
  • 60 % de la frise du Parthénon fut arrachée au Parthénon et transportée en Angleterre, où le gouvernement britannique les racheta en 1816 pour les faire exposer au British Museum à Londres.
  • Après l’indépendance du pays, Otton Ier mena une politique active pour rendre à la Grèce sa gloire antique et essaya, vainement, de racheter au British Museum les marbres de la frise des Panathénées entre 1834 et 1842.
  • En 1992, l’État grec demanda officiellement au Royaume-Uni le retour de la frise du Parthénon et en 2009, la ville d’Athènes a inauguré le nouveau musée de l’Acropole, qui expose une réplique de la frise dans l’attente du retour espéré des fragments détenus par le Royaume-Uni.
  • La notion de patrimoine d’intérêt culturel majeur demeure très subjective et les autorités grecques ont essuyé un refus catégorique à leurs demandes de restitution de la part du British Museum. En 2020, une campagne internationale pour le retour de la frise en Grèce a été lancée sur Internet sous le mot d’ordre « bring them back » (« rapportez les »).
  • De nombreux États, notamment des États issus de la décolonisation, réclament le retour d’objets aujourd’hui exposés dans des musées, majoritairement européens.
  • Le déplacement forcé d’œuvres patrimoniales au cours de l’histoire est l’objet de tensions diplomatiques entre États depuis le XIXe siècle. Ces tensions se sont accrues avec la décolonisation. Il s’agit pour ces États de renforcer leur identité postcoloniale en récupérant leur patrimoine culturel.
  • La complexité de certains cas est telle qu’une notion spécifique, la translocation patrimoniale, a été inventée. Elle désigne les problèmes issus des cas de déplacements forcés d’œuvres patrimoniales et ceux générés par leur éventuelle restitution.