Un monde multipolaire (2001 - ) : de nouveaux types de conflits

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De nouveau types de conflits

  • Dans l’après 1945, les guerres traditionnelles disparaissent progressivement au profit de guerres par procuration. Pourtant, à partir des années 1990, de nouvelles règles d’engagement entre différents États se généralisent. Par ailleurs, dans ce nouveau monde en mouvement, arrive une nouvelle forme de conflit : le terrorisme.
  • La présence de l’ONU et les logiques géostratégiques de la guerre froide favorisent plutôt l’emploi de la guerre par procuration et des proxies locaux.
  • Cet usage va progressivement se généraliser jusqu’à marginaliser complètement les guerres traditionnelles dès la fin du XXe siècle, la dernière datant de la guerre des Malouines en 1982.
  • Les nouveaux conflits utilisent une règle d’engagement différente, ceux-ci étant fondés avant tout sur des logiques de guerres civiles opposant une partie du peuple à l’État.
  • Bien souvent, ces nouveaux conflits dits de basse intensité favorisent l’établissement d’une situation d’entre-deux, avec des régions entières passant aux mains d’un groupe armé, sous l’égide de seigneurs de la guerre.
  • Ces situations prolongent les guerres civiles et entrainent un large affaiblissement de l’État : les territoires concernés par les conflits sont balkanisés, fractionnés par les différents seigneurs de la guerre.
  • Quand un de ces groupes armés s’oppose à une armée traditionnelle, on parle de guerre asymétrique, qui oppose donc une armée officielle (disposant d’un ensemble de moyens considérables) à un groupe modeste (profitant du terrain et des complicités d’une partie de la population pour prolonger la guerre).
  • D’autres groupes ne souhaitent pas établir d’armée à proprement parler et choisissent un autre moyen pour faire avancer leur cause : le terrorisme. C’est un moyen d’action et non une finalité.
  • L’objectif recherché par un groupe terroriste est de provoquer la terreur dans l’ensemble de la population ciblée pour que l’État prenne des mesures liberticides et brutales qui précipiteront sa chute.
  • Les groupes terroristes opèrent de différentes façons : prise d’otage, attentat à la bombe ou massacre de masse.
  • Depuis les années 1990, le monde est touché par une vague d’attentats terroristes islamistes sans précédent. Cette pratique du terrorisme islamiste est née au début des années 1980 au Liban, avec des attentats-suicide au cours desquels les terroristes cherchaient à faire un maximum de morts en se faisant eux-mêmes exploser.
  • Petit à petit, le terrorisme gagne les milieux djihadistes sunnites menant à la fondation du groupe terroriste Al-Qaïda par Abdullah Yusuf Azzam, et son élève Oussama Ben Laden, en 1987.
  • Pour se faire entendre, Al-Qaïda mène des attaques à la bombe contre les ambassades américaines en Afrique en 1998 et surtout choque le monde avec les attentats du 11 septembre 2001 à New York .
  • Par la suite, d’autres groupes terroristes reprendront les moyens d’action d’Al-Qaïda, comme le groupe islamiste Daech. Celui-ci commet une série d’attentats terroristes particulièrement meurtrière en France entre 2015 et 2016.

Un monde plus complexe

  • Au cours des années 2000, l’émergence de nouveaux pays sur la scène internationale permet de diversifier les relations internationales, jusqu’alors polarisées sur un acteur unique : les États-Unis.
  • Bien que dominante au cours des années 1990, la puissance américaine va progressivement s’affaiblir au cours des années 2000, du fait de son interventionnisme à outrance qui déstabilise le Moyen-Orient.
  • Ainsi, la crise de puissance américaine permet à de nouveaux acteurs d’émerger sur la scène mondiale, en particulier les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
  • Ils profitent de la croissance des marchés internationaux pour devenir des acteurs crédibles sur la scène mondiale.
  • Certains de ces grands pays, comme l’Inde ou le Brésil, réclament un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, souhaitant s’investir plus activement dans la gestion du monde.
  • Les revendications des BRICS favorisent ainsi l’émergence d’un monde multipolaire, basé sur plusieurs pôles rivaux, ce qui bouleverse la gouvernance mondiale.
  • De ce fait, les réunions des chefs d’État des grandes puissances s’étendent progressivement pour être plus inclusives : si elles comptaient sept membres en 1976 (G7), elles finissent par inclure la Russie en 1997 (pour devenir le G8) et deviennent même le G20 en 1999.
  • À partir de 1999, la Russie est dirigée par Vladimir Poutine qui œuvre pour faire revenir son pays dans le concert des nations : l’inclusion de la Russie dans ces réunions entre grandes puissances marque la fin de l’époque de transition post-soviétique qu’avait connu le pays.
  • Enfin, à la fin des années 2010 la croissance de la Chine est si importante qu’elle parvient à rivaliser avec les États-Unis dans de très nombreux domaines : elle est même en passe de les dépasser et de devenir la première puissance économique mondiale.
  • Si de nouvelles puissances mondiales font leur arrivée et que d’anciennes restaurent leur puissance passée, de nouveaux acteurs émergent aussi à un échelon inférieur.
  • Les puissances régionales connaissent ainsi un nouveau souffle au cours des années 2010. Elles se développent en Amérique du Sud, au Maghreb, en Asie du Sud-Est et surtout au Moyen-Orient.
  • Favorisées par la multipolarisation du monde et le retrait des États-Unis vis-à-vis d’une partie des affaires du monde, les puissances régionales vont collaborer entre elles pour faire avancer leurs propres intérêts régionaux.
  • Le Moyen-Orient est une région considérée comme étant la poudrière du monde : c’est actuellement le lieu le plus susceptible d’engendrer incidents et conflits, du fait de son importance culturelle et religieuse, mais surtout du fait des enjeux énergétiques qui lui sont attachés.
  • L’économie mondiale dépendant de ces extractions de ressources (notamment d’énergie fossile), les régions et pays en tirant le profit détiennent un très grand pouvoir sur les autres.
  • Les pétromonarchies du Golfe persique développent une politique de plus en plus autonome vis-à-vis des États-Unis et tentent d’opposer un modèle de développement opposé à la République islamique en Iran.
  • Sur fond de conflit entre chiites et sunnites, de prestige et de conflits énergétiques, la rivalité entre Arabie Saoudite et Iran tourne depuis 2014 à une guerre froide régionale.
  • D’autres puissances au Moyen-Orient autonomisent leurs politiques et tentent de tirer leur épingle du jeu en influençant leurs voisins ou les acteurs locaux : la Turquie, le Qatar et Israël.

De nouveaux terrains de rivalités

  • Avec l’apparition d’un monde multipolaire, de nouveaux terrains de rivalité apparaissent entre puissances émergentes. Lorsque l’usage des armes est évité, les puissances se concurrencent sur d’autres terrains : économiques, diplomatiques et culturels.
  • Les anciennes puissances européennes et les deux grands de la guerre froide ne sont plus les seuls acteurs à intervenir dans les différents conflits ni à pratiquer l’ingérence et les politiques de pressions économiques.
  • Dans le contexte moyen-oriental, les puissances régionales (Iran, Israël, Turquie, Arabie Saoudite, Qatar) agissent activement et influencent leurs groupes de proxies respectifs, pour étendre leur influence dans la région.
  • Ces puissances régionales n’hésitent pas à s’allier entre elles ou à recourir au patronage d’une puissance mondiale (États-Unis, Russie ou Chine) quand elles se sentent menacées.
  • La multiplication des acteurs, des intérêts et des alliances de circonstances rend plus trouble la compréhension des conflits locaux.
  • C’est le cas notamment en Afrique, où la Chine déploie une grande partie de ses efforts d’influence politique, culturelle et économique. L’implantation chinoise donne lieu à la création d’un grand réseau d’influence politico-économique, appelé Chinafrique.
  • Concurrençant la Françafrique, ce réseau est le résultat de la politique néocoloniale de la Chine, qui, en s’inspirant des pratiques des anciennes puissances coloniales européennes, développe son propre réseau en Afrique pour servir ses intérêts.
  • Pour augmenter leur pouvoir d’influence, les puissances développent à la fois une politique culturelle et une politique médiatique importantes.
  • Aspirant à diversifier leurs activités, à améliorer leur image sur la scène internationale et à faire de leurs capitales des villes importantes du XXIe siècle, les pétromonarchies du Golfe persique investissent ainsi le domaine de l’art, de la culture et du sport.
  • Cette politique s’illustre, par exemple, par la création de grands musées comme l’antenne du Louvre à Abou Dhabi, ou de la construction de bâtiments somptueux faisant appel aux architectes les plus renommés.
  • Pour résumer, cette politique culturelle s’inscrit plus largement dans le soft-power développé par les différentes puissances.