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Encyclopédie, « Discours sur l’économie politique », Jean-Jacques Rousseau
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Fiche oeuvre

Contexte

Ce texte constitue un article de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Le terme d’économie a alors un sens bien plus général qu’aujourd’hui : il désigne une conduite sage et prudente, les règles d’organisation d’un foyer, ou le système régissant un corps politique. Ici, c’est d’économie publique qu’il va être question, au sens de système de gouvernement des hommes et non d’économie monétaire.

Jean-Jacques Rousseau

1755

Encyclopédie, « Discours sur l’économie politique »

Thèmes associés

Société

Échanges

Culture

Résumé

Rousseau commence par montrer les différences qui opposent l’économie familiale et l’économie politique. La première est naturelle et provient de la nécessité, puisque les enfants dépendent de leurs parents pour survivre. La deuxième, au contraire, est une création de la société. L’argumentation de Rousseau repose sur cette distinction entre ce qui relève de la nature et ce qui provient de la société.

Pour Rousseau, la société est orientée par une volonté générale, concept qui sera repris dans le Contrat social. La société forme un tout, qui est plus que la somme de ses parties, de même que le corps est plus que la somme de ses organes. C’est de cette totalité qu’émane la volonté générale, qui a pour but la conservation et le bien-être du tout et de chacune de ses parties. Pour cette raison, les lois écrites par la volonté générale sont forcément justes et légitimes.

L’État, qui est la traduction de la volonté générale, doit assurer la subsistance des citoyens et veiller à ses propres ressources. Pour cela, il doit garantir la propriété privée, droit primordial des citoyens. Cependant, Rousseau propose quelques mesures visant à limiter le droit de propriété et ainsi d’éviter une trop grande inégalité entre les citoyens. Par ailleurs, les revenus de l’État devraient reposer davantage sur la valorisation de ses ressources propres, et moins sur les impôts des citoyens. Rousseau privilégie le développement agricole au détriment de l’industrie et du commerce, qu’il accuse d’appauvrir les campagnes. L’économie n’est donc pas pour lui une expansion des ressources par l’extension de son territoire et de ses marchés ou par l’investissement industriel, mais plutôt la gestion sage et raisonnable des possessions que l’on a déjà. C’est donc l’économie agraire qui est privilégiée plutôt que l’économie monétaire. De même, le citoyen idéal selon Rousseau est l’agriculteur qui, ayant l’amour de sa terre, l’a également de sa patrie.

Ces considérations économiques sont étroitement liées au système politique idéal de Rousseau, ce qui explique qu’elles soient très éloignées des préceptes des sciences économiques de son époque.

Citation

« Le corps politique est donc aussi un être moral qui a une volonté ; et cette volonté générale, qui tend toujours à la conservation et au bien-être du tout et de chaque partie, et qui est la source des lois, est, pour tous les membres de l’État, par rapport à eux et à lui, la règle du juste et de l’injuste ».