Comme Socrate, Épictète n’a laissé aucun écrit. Mais l’un de ses disciples nommé Arrien a recueilli ses propos sous la forme de huit livres, dont quatre sont passés à la postérité. Il s’agit des Entretiens ou diatribes, dans lesquels se trouve exposée la morale stoïcienne. Comme la plupart des philosophes de l’Antiquité, Épictète s’est interrogé sur les conditions de réalisation du bonheur. « Que dois-je faire ? », « Comment être heureux ? », telles étaient les principales questions qu’Épictète posait à ses disciples, les invitant à la réflexion pour élaborer une éthique stoïcienne.
Épictète commence par établir une distinction dès le premier chapitre entre les choses qui dépendent de nous et celles qui n’en dépendent pas, telles la richesse, la santé, la beauté… Seules celles qui dépendent de nous, à savoir nos jugements, pensées, opinions doivent nous concerner, car elles ont trait au bien ou au mal, et ce sont des choses sur lesquelles nous pouvons agir. Pour le reste, il s’agit d’être indifférent.
Épictète se penche ensuite sur l’ordre du monde. Selon lui, il existe un ordre immuable que nous ne pouvons pas changer. Ainsi, le devoir de l’homme consiste uniquement à bien jouer son rôle en étant spectateur du monde. Seule la volonté peut nous aider à changer de perspective sur la succession des évènements qui se produisent. C’est en effet la façon de considérer la mort et les catastrophes qui va permettre à l’homme d’éprouver sa vraie liberté. Ainsi, le révolté peut accepter avec courage ce qui arrive et rester digne. L’homme qui, au contraire, se laisse affecter par les évènements tragiques, ne connaît que le malheur et la souffrance.
Par conséquent, Épictète en vient à élaborer la finalité de la morale : c’est nous qui décidons du bien et du mal de ce qui nous arrive. L’enseignement d’Épictète vise ainsi à accéder à l’ataraxie, à savoir la paix de l’âme, en adhérant au destin inexorable, en accomplissant son devoir avec loyauté et en se comportant avec bienveillance envers les autres hommes.
« La liberté consiste à vouloir que les choses arrivent non comme il te plaît, mais comme elles arrivent. »