Fiche oeuvre
Le Journal du séducteur, Søren Kierkegaard
Contexte

Élevé dans une éducation religieuse très rigoureuse, Kierkegaard renonce à une carrière de pasteur pour se consacrer à la philosophie. Il publie ensuite plusieurs ouvrages sous différents pseudonymes. Auteur de textes philosophiques, il s’essaye en 1843 à un roman philosophique, dans lequel il met en scène un séducteur qui cherche à séduire une jeune fille. Transparaissent à travers ce personnage les idées philosophiques de l’auteur, notamment celle de la subjectivité et de la liberté. Il est en effet considéré comme l’un des premiers auteurs existentialistes, c’est-à-dire qu’il place l’existence et les actions de l’homme au premier plan et refuse tout destin déjà écrit.

Résumé

L’ouvrage est un roman philosophique. Un homme expérimenté, qui a conquit le cœur de nombreuses femmes, tente de séduire une jeune fille innocente. C’est le journal de ce séducteur qui nous est donné à lire.

Ce personnage est le modèle d’un personnage typique en littérature : l’esthète. L’esthète est celui qui voue un véritable culte à l’esthétisme et à l’art. Il place au dessus de toute valeur le culte du Beau. Il vit au jour le jour, en savourant l’instant. Le séducteur ne cherche pas la possession physique, mais la domination morale et intellectuelle, la possession complète de la jeune fille.

Le personnage cherche à l’élever vers les plus hautes sphères de l’amour, et non à la perdre. En effet, il la veut entière, libre, épanouie. Il la veut non comme une « masse pesante », mais comme « un esprit gravitant vers un esprit ». Il ne faut pas qu’elle devienne une contrainte physique et morale mais une compagne dans la liberté.

Ainsi, on retrouve dans l’ouvrage les idées philosophiques de l’auteur. Ce roman est existentialiste. Le personnage est maître de ses actions et de ses choix, et n’est pas prédestiné par des doctrines philosophiques, morales ou religieuses. Il est le seul responsable de son destin. Il est libre, car seul juge de ce qui est, selon lui, juste et vrai. Il est ainsi seul juge devant lui-même, et donc responsable de ses actes.

Citation

« Il faut qu’elle ne me doive rien, il faut qu’elle soit libre. Il n’y a d’amour, il n’y a de passe-temps et d’éternel amusement que dans la liberté. »