Fiche oeuvre
Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, Denis Diderot
Contexte

Diderot porte un intérêt majeur aux avancées de l’époque, notamment dans le domaine de la perception visuelle. Les opérations chirurgicales, comme celle de la cataracte, permettant de redonner la vue à des aveugles de naissance, connaissent un grand succès. C’est dans ce contexte que Diderot rédige sa Lettre sur les aveugles, véritable pamphlet contre l’Église et l’État, mais également réflexion profonde sur la cécité et l’aveuglement. La publication, audacieuse, impertinente et subversive à travers sa critique religieuse, fait scandale parmi les milieux dévots de la cour et vaut à Diderot une peine d’emprisonnement de trois mois dans le donjon de Vincennes.

Résumé

Dans cette lettre, Diderot propose une théorie de la connaissance. Il s’agit d’un essai sur la perception, inspiré d’une opération réalisée par Réaumur sur un aveugle de naissance. Il reprend la théorie de la vision de Berkeley mais en l’adaptant.

En effet Diderot s’interroge sur la manière dont nos idées nous renseignent sur la réalité. Pour cela, il interroge un aveugle-né afin de savoir quelle idée éveille en lui la notion de symétrie ou de beauté. La lettre se compose de deux parties : un dialogue entre un aveugle et un voyant, qui doit conduire le lecteur au relativisme et une seconde partie dans laquelle Diderot soutient l’hypothèse d’un grand désordre universel, incitant le lecteur à l’athéisme.

Pour Diderot, un aveugle qui, soudainement, se met à voir ne comprend pas immédiatement ce qui s’offre à sa vue, il va mettre du temps à établir un rapport entre ses sensations, son expérience des formes et les images perçues. De ce postulat, il en vient à la métaphysique, en affirmant que la morale dépend de la sensibilité de chacun et qu’elle n’est par conséquent pas universelle. La Lettre sur les aveugles met en avant le matérialisme de Diderot.

Citation

« Si vous voulez que je croie en Dieu, il faut que vous me le fassiez toucher. »