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Par-delà bien et mal, Friedrich Nietzsche
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Fiche oeuvre

Contexte

Par-delà bien et mal a été écrit très rapidement, comme la plupart des livres de Nietzsche, pendant l’été 1885 et l’hiver 1886. Il se présente comme un recueil d’aphorismes, forme récurrente chez Nietzsche et adaptée à sa pensée perspectiviste : il n’y a pas de vérité en soi, et un discours linéaire et argumentatif est donc inutile. Chaque aphorisme explore une perspective possible.

Le titre de ce livre annonce sa démarche immoraliste : la morale y est décrite comme un préjugé à dépasser. L’objectif de Nietzsche est de philosopher « par-delà bien et mal », c’est-à-dire en évaluant les valeurs de bien et de mal elles-mêmes, pour ensuite en forger de nouvelles.

Friedrich Nietzsche

1886

Par-delà bien et mal

Thèmes associés

Vérité

Morale

Religion

Résumé

Par-delà bien et mal est avant tout une enquête sur les valeurs qui fondent la morale, et que Nietzsche dénonce comme des préjugés. Le premier de ces préjugés qu’il démasque est la volonté de vérité : il ne va pas de soi de vouloir la vérité plutôt que l’absence de vérité. En effet, le monde est un monde d’apparences et d’illusions, dans lequel la vérité n’a pas de place.

Nietzsche dénonce également comme illusoire la quête d’universalité propre aux philosophes. Les idées et les valeurs sont valables pour un individu, une subjectivité et non pour l’ensemble de l’humanité, et il ne faut donc pas juger en fonction d’une pseudo nature humaine. Nietzsche adopte ainsi une perspective psychologique.

Allant plus loin dans son analyse de la morale, Nietzsche décortique l’essence du phénomène religieux, dont il voit l’origine dans le sacrifice. Les sacrifices matériels des religions primitives, par exemple les sacrifices humains, se sont peu à peu transformés en sacrifices spirituels : la religion exige le sacrifice de nos désirs et de nos instincts. Les valeurs religieuses sont donc opposées à celles de la vie ; plus encore, elles sont par essences cruelles. Ainsi, la caractéristique du christianisme est l’ascétisme, c’est-à-dire un sacrifice des pulsions de vie en l’homme.

Par cette démarche généalogique, c’est-à-dire qui cherche l’origine d’un phénomène, Nietzsche a montré que les racines de la morale sont en fait immorales : la morale est désormais considérée comme un problème. Le rôle des philosophes de l’avenir sera de dépasser ces valeurs et d’en introduire de nouvelles, afin de forger l’avenir.

Citation

« C’est un simple préjugé moral que de croire que la vérité vaille mieux que l’apparence ».