Newton a introduit la méthode expérimentale dans les sciences. Selon lui, les phénomènes naturels sont visibles et concrets. En revanche, ce sont les principes de ces phénomènes qu’il faut chercher et abstraire. Si la science physique consiste en l’énonciation de lois régissant les rapports entre les phénomènes, n’est-il dès lors pas envisageable de mettre au point une science de l’homme qui consisterait en la détermination des principes qui règlent les opérations de notre pensée ? C’est le point de départ de Hume pour élaborer sa théorie de la connaissance.
Le Traité a pour ambition de repenser trois domaines de la connaissance : l’entendement et les limites de la connaissance, la nature des passions et des émotions et une nouvelle éthique.
L’ouvrage est structuré en trois livres : « De l’entendement », « Des Passions », et « De la Morale » qui révèlent clairement les objectifs de Hume. Hume développe sa théorie de l’empirisme, selon laquelle toute notre connaissance se trouve fondée sur notre expérience et nos sens. À partir de ce postulat, le philosophe explore et analyse plusieurs concepts philosophiques. Il démontre que les idées complexes sont formées d’idées simples, dérivées elles-mêmes d’impressions reçues par nos sens.
Dans le livre II, Hume s’intéresse aux passions directes (désir, amour, chagrin) et indirectes (fierté, amour, haine). Pour lui, la morale ne doit pas être fondée sur la raison mais sur les passions. Ce qui le conduit à s’interroger sur cette notion de morale. La morale n’est ni universelle ni éternelle. Le jugement moral est affaire de sentiment et de sens commun. Il est en partie relatif aux normes d’une société.
« Puisque rien ne peut être contraire à la vérité ou à la raison sinon ce qui s’y rapporte et que, seuls les jugements de notre entendement s’y rapportent ainsi, il doit en résulter que les passions ne peuvent être contraires à la raison que dans la mesure où elles s’accompagnent d’un jugement ou d’une opinion. »