Les relations logiques dans le discours

Que sont les relations logiques ?

Dans un discours ou texte, les idées s’enchaînent selon une progression logique. Une relation logique est ce qui lie les phrases ou les idées entre elles.
Les relations entre les phrases ou les paragraphes diffèrent selon le contenu du message et le type de texte (argumentatif, descriptif, narratif).

  • Par exemple si, dans une liste de courses, la logique est celle de l’accumulation, dans une recette de cuisine la logique sera plutôt celle de la succession temporelle (d’abord, puis…).
  • Dans un texte dont la finalité est de justifier une action, la logique sera celle de la causalité.

Ces relations logiques peuvent être implicites ou explicites : elles sont alors exprimées à l’aide de mots de liaison ou connecteurs logiques. Les propositions subordonnées dans les phrases complexes sont introduites par des conjonctions qui indiquent elles aussi un certain rapport logique. Tous ces termes permettent de structurer le propos et donc de le rendre clair et intelligible.

Les différentes relations logiques

La cause J’ai déménagé parce que je ne supportais pas le climat du nord.
La conséquence Je ne supportais pas le climat du Nord. J’ai donc déménagé.
Le but Il faut parler vite afin d’arriver avant la réponse. (Jules Renard)
La concession Malgré tous mes efforts, je n’ai pas réussi à le convaincre.
L’opposition Elle réussit dans tout alors que son frère échoue continuellement.
La condition/hypothèse Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes. (proverbe arménien)
La comparaison Elle est rapide comme l’éclair.
L’addition Il pratique l’équitation ainsi que l’escrime.

Les mots pour exprimer les relations logiques

Les mots exprimant les relations logiques peuvent appartenir à différentes catégories grammaticales. Les plus fréquents se répartissent en 5 catégories :

  Prépositions ou locutions prépositives Adverbes ou locutions adverbiales Conjonctions de coordination Conjonctions de subordination Pronoms ou adjectifs
La cause grâce à, à cause de, en raison de, pour en effet car parce que, puisque, comme, vu que, sous prétexte que  
La conséquence à, jusqu'à, pour (annoncées par assez, trop, suffisamment), au point de, de manière à, de façon à, + infinitif ainsi, alors, par conséquent donc au point que, si bien que, de (telle) façon que, de (telle) manière que, de (telle) sorte que, sans que, de peur que/de  
Le but pour, afin de     pour que  
La concession/ L’opposition malgré, en dépit de, sans, loin de loin de cependant, pourtant, néanmoins mais, or bien que, alors que, sans que quel/le(s)…que /quelque….que
La condition/ L’hypothèse   sinon   Si, au cas où, dans l’hypothèse où, quand, à condition que, à supposer que, pour peu que…  
La comparaison   comme, ainsi que     tel… que
L’addition   de plus, en outre, aussi, d’abord, ensuite, enfin et    

Les relations logiques implicites

Il peut exister une logique implicite entre deux idées, deux propositions ou deux paragraphes d’un texte, sans qu’aucun mot de liaison soit forcément exprimé. Dans ce cas, même si les phrases sont juxtaposées, le contexte et l’organisation des idées permettent de comprendre ce lien.
Le vocabulaire employé et certaines formes verbales jouent un rôle d’indicateurs.

Le lexique et le gérondif

Les textes dépourvus de marqueurs logiques peuvent s’appuyer sur certains mots ou formes verbales pour faire ressentir les liens logiques.

bannière citation

Citation

« Pour profiter de cette douce liberté, j’annonce un écrit périodique, et, croyant n’aller sur les brisées d’aucun autre, je le nomme “journal inutile”. Pouou ! je vois s’élever contre moi mille pauvres diables à la feuille, on me supprime, et me voilà derechef sans emploi ! »

Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, Acte V, Scène 3

Dans cet extrait, les phrases sont juxtaposées. Elles ne comportent que le groupe infinitif « pour profiter » qui exprime de manière explicite le but et l’adverbe de temps « derechef » (aussitôt) qui est un marqueur temporel. Cependant, d’autres relations logiques sont sous-entendues. On pourrait réécrire le passage de cette manière :

  • Pour profiter de cette douce liberté, j’annonce un écrit périodique, et, comme je croyais n’aller sur les brisées d’aucun autre, je le nomme “journal inutile“. Pouou ! je vois pourtant s’élever contre moi mille pauvres diables à la feuille, on me supprime donc, et me voilà (donc) derechef sans emploi !

Le gérondif « croyant » exprime la cause ; l’onomatopée « pouou » exprime la surprise, donc sous-entend un rapport de concession entre le fait que Figaro croyait ne faire concurrence à personne et la réalité tout autre : il s’est en fait attiré beaucoup d’ennemis. La suppression de son journal est une conséquence de cette animosité ; le tour « et me voilà » exprime lui aussi, grâce notamment à la conjonction de coordination « et » une seconde conséquence : la perte de son emploi.

La ponctuation

Si le point est plus neutre et peut être interprété de différentes manières selon le contexte, les deux points ont eux une fonction logique plus marquée.

Ils marquent un rapport de cause à effet.

  • Il a dû rentrer chez lui précipitamment : il ne se sentait pas bien.
  • Ici, les deux points annoncent l’explication du fait énoncé, sa cause.

Ils marquent une conséquence.

  • Il a raté son année : il devra repasser son examen.
  • Ici, la seconde proposition indique la conséquence de la première.
bannière à retenir

À retenir

Pour rendre un texte clair dans sa progression sans trop l’alourdir par une quantité excessive de connecteurs ou conjonctions, il est nécessaire de savoir utiliser les différentes manières de rendre les liens logiques en alliant l’explicite et l’implicite et en jouant sur toutes les ressources du vocabulaire et de la ponctuation.

Ce contenu est réservé à nos inscrits. Il reste 50% à lire.
Inscrivez-vous gratuitement pour lire la suite
Inscrivez-vous pour lire la suite et accéder à nos vidéos, quiz, exercices, méthodes… Tout ce qu’il faut pour augmenter sa moyenne. 😉