Auteur
Fénelon
Biographie

Crédit image : François de Salignac de La Mothe-Fénelon, Archevêque De Cambrai (1651-1715), Joseph Vivien, XVIIIe siècle

Fénelon naît en 1651 en Dordogne. Étant le deuxième fils de la fratrie, on le destine très tôt à entrer dans les ordres. En 1667, il part à l’université de Cahors pour y étudier la rhétorique et la philosophie. Il étudie la théologie au collège du Plessis, où il se lie d’amitié avec Louis-Antoine de Noailles, futur archevêque de Paris. En 1677, il obtient son doctorat de théologie et est ordonné prêtre. Bossuet le recommande pour une mission de conversion des protestants.

Il fait la connaissance de Mme de Maintenon, épouse de Louis XIV, et de Mme Guyon, à qui il voue une grande admiration. En 1689, Mme de Maintenon lui propose de devenir le précepteur du duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV et fils du dauphin. En 1693, il entre à l’Académie française. L’année suivante voit éclater la polémique du quiétisme. Ce courant de pensée religieux défend l’idée que Dieu est accessible par l’intermédiaire d’un cheminement spirituel individuel. Bossuet s’oppose alors violemment à l’homme qu’il avait soutenu. Fénelon finit par renier le quiétisme, mais il est banni de la cour en 1699 après la publication des Aventures de Télémaque, un roman considéré par le roi comme une critique de la monarchie.

Il meurt en 1715 à Cambrai où il s’était retiré pour y mener une vie exemplaire.

Bibliographie sélective

Traité de l’éducation des filles - (1687)
Lettre à Louis XIV - (1693)
Explication des maximes des saints sur la vie intérieure - (1697)
Les Aventures de Télémaque - (1699)

Œuvre

L’œuvre de Fénelon est aujourd’hui assez méconnue, et pourtant son roman Les Aventures de Télémaque était un classique du XVIIIe et du XIXe siècle. Ce roman didactique a été rédigé à l’intention du duc de Bourgogne, et rassemble diverses considérations morales et historiques en mettant en scène les aventures du jeune Télémaque, le fils d’Ulysse, et de Mentor, un avatar de la déesse Athéna. Ce roman, jugé subversif par la monarchie, inspira beaucoup les écrivains des Lumières et notamment Montesquieu, qui utilisa le même procédé de distanciation pour mieux faire passer la critique du pouvoir en place dans ses Lettres persanes.

Citations

« Les hommes sont tous frères et ils s’entredéchirent : les bêtes farouches sont moins cruelles qu’eux. Les lions ne font point la guerre aux lions, ni les tigres aux tigres ; ils n’attaquent que les animaux d’espèce différente : l’homme seul, malgré sa raison, fait ce que les animaux sans raison ne firent jamais. »
Les Aventures de Télémaque , 1699

« Ô que les rois doivent prendre garde aux guerres qu’ils entreprennent ! Elles doivent être justes : ce n’est pas assez ; il faut qu’elles soient nécessaires pour le bien public. Le sang d’un peuple ne doit être versé que pour sauver ce peuple dans les besoins extrêmes. Mais les conseils flatteurs, les fausses idées de gloire, les vaines jalousies, l’injuste avidité qui se couvre de beaux prétextes, enfin les engagements insensibles entraînent presque toujours les rois dans des guerres où ils se rendent malheureux, où ils hasardent tout sans nécessité, où ils font autant de mal à leurs sujets qu’à leurs ennemis. »
Les Aventures de Télémaque , 1699

« Chacun doit infiniment plus au genre humain, qui est la grande patrie, qu'à la patrie particulière dans laquelle il est né. »
Dialogues des morts , 1700

« La curiosité des enfants est un penchant de la nature, qui va comme au-devant de l’instruction ; ne manquez pas d’en profiter. »
Traité de l’éducation des filles , 1687