Auteur
Georges Feydeau
Biographie

Crédit photo : Georges Feydeau, par Carolus-Duran, musée des Beaux-Arts de Lille Crédit photo : ©Vassil

Georges Feydeau passe une enfance heureuse et insouciante jusqu’à ce que son père devienne hémiplégique en 1869. Celui-ci encourage son fils dans son intérêt grandissant pour le théâtre. Feydeau entreprend alors une carrière d’acteur et fonde une compagnie de théâtre, mais sans succès. Sa première pièce est jouée en 1882, alors qu’il a 19 ans. Peu à peu, ses pièces sont remarquées et appréciées.
Il se marie en 1889 avec Marie-Anne Carolus-Duran, la fille du peintre du même nom. Feydeau se met alors à peindre et s’intéresse beaucoup à la peinture expressionniste. Le couple aura quatre enfants mais se sépare en 1909.
Au tournant du siècle, les pièces de Feydeau connaissent un grand succès. Puis, atteint par des troubles psychiques dus à la syphilis, il meurt dans une clinique à 58 ans.

Bibliographie sélective

Monsieur chasse - (1892)
Un fil à la patte - (1884)
La Dame de chez Maxim - (1899)
Mais n’te promène donc pas toute nue  ! - (1911)

Œuvre

Feydeau écrit principalement des comédies et se fait connaître dans le genre de vaudeville, mettant en scène des couples rongés par l’ennui. Bien que drôles et légères, ses pièces font une peinture critique de l’univers bourgeois, décrit comme essentiellement médiocre et mesquin. L’amour est représenté par l’adultère, lequel est d’abord une façon de se distraire d’une existence confortable mais ennuyeuse. À travers ces situations amusantes ou grivoises, c’est l’institution du mariage que Feydeau questionne et dont, implicitement, il fait la critique. Ses pièces furent très populaires de son vivant. Bien qu’elles décrivent une société et des mœurs en partie disparus aujourd’hui, elles continuent à être jouées grâce à leur humour et leur sens théâtral : Feydeau est en effet un maître du comique de situation, des quiproquos et des retournements abruptes.

Citations

« LUCIENNE :
Mais enfin, monsieur, je ne vous connais pas.

PONTAGNAC :
Mais moi non plus, madame, et je le regrette tellement que je veux faire cesser cet état de choses… »
Le Dindon , 1896

« Pourquoi désire t-on une chose  ? C’est parce que les autres la désirent.
[…]
Ça devient comme une espèce de Légion d’honneur et l’on est doublement fier de l’obtenir : d’abord pour la distinction dont on est l’objet et puis…. parce que ça fait rager les autres ! »
Un fil à la patte , 1884

« LA BARONNE :
[…] Et la maternité qu’est-ce que tu en fais  ?…

VIVIANNE : Ah  ! oui, la maternité, ça c’est gentil  ! … mais… qu’est-ce que le mari a à faire là-dedans  ?

LA BARONNE :
Comment "ce qu’il a à faire"  ?

VIVIANE : (très logique)
Mais dame  ! est-ce qu’il n’y a pas un tas de demoiselles qui ont des enfants et un tas de femmes mariées qui n’en ont pas  !… Par conséquent, si c’était le mari… n’est-ce pas  ?… »
Un fil à la patte , 1884

« Sécurité et discrétion ! Hôtel du Libre-Échange, 220, rue de Provence ! Recommandé aux gens mariés… ensemble ou séparément !… »
L’hôtel du libre échange , 1894