Auteur
Marguerite Yourcenar
Biographie

Crédit photo : Bernhard de Grendel, 1982 ©Bernhard de Grendel

Marguerite Yourcenar, de son vrai nom Marguerite de Crayencour, est née à Bruxelles le 8 juin 1903. Orpheline de mère, elle est élevée par un père aristocrate qui lui transmet le goût des voyages et de la culture antique. Il l’aidera également à trouver son pseudonyme, anagramme de son vrai nom.

Elle quitte la France pour se réfugier durant un an à Londres pendant la Première Guerre mondiale. En 1937, Marguerite Yourcenar rencontre une enseignante américaine, Grace Frick, qui demeurera sa compagne jusqu’à sa mort. La Seconde Guerre mondiale éclate alors qu’elle sillonne l’Europe. Elle se réfugie aux États-Unis où elle devient enseignante et obtient la naturalisation tout en choisissant de conserver la nationalité française. Elle s’installe sur l’île de Mount Desert en 1950 avec Grace Frick.

En 1971, elle est reçue à l’Académie royale de Belgique. Marguerite Yourcenar est la première femme élue à l’Académie française, le 6 mars 1980. Elle décède le 17 décembre 1987 à 84 ans, à Mount Desert, aux États-Unis.

Bibliographie sélective

Mémoires d’Hadrien - (1951)
Œuvre au noir - (1968)
Alexis ou Le traité du vain combat - (1929)
Denier du rêve - (1934)

Œuvre

Marguerite Yourcenar a marqué la littérature française. Première femme élue à l’Académie française, elle fait partie des rares auteurs publiés de leur vivant dans la prestigieuse collection de la Pléiade. Ses premiers textes sont deux recueils de poèmes, Le Jardin des Chimères (1921) et Les dieux ne sont pas morts (1922).

En 1932, elle publie une biographie de Pindare, ce qui témoigne d’un intérêt pour les sujets antiques qui ne la quittera plus. En 1951, elle atteint la notoriété grâce à son roman Mémoires d’Hadrien. Présenté sous la forme d’une longue lettre écrite par l’empereur Hadrien à son successeur Marc-Aurèle, ce roman méditatif lui apporte une notoriété mondiale.

Elle écrit aussi des pièces de théâtre (La Petite Sirène en 1943 ; Le Mystère d'Alceste et Qui n'a pas son Minotaure ? en 1963) et des poèmes.

Anglophone, elle traduit Henry James, Virginia Woolf et des negro spiritual. En 1968, elle signe un nouveau chef-d’œuvre, Œuvre au noir, qui obtient le prix Femina. Elle rédige dès 1974 une trilogie sur ses racines familiales, Le Labyrinthe du monde. Elle n’achève pas le dernier tome de ce cycle qui est publié à titre posthume en 1988.

L’œuvre de Marguerite Yourcenar témoigne d’une grande ouverture d’esprit liée à sa nature voyageuse et nomade. Son attachement et sa connaissance du passé alimentent ses écrits qui abordent des questions très modernes. Son style sobre servi par une langue épurée s’inspire des grands auteurs classiques.

Citations

« Notre grande erreur est d'essayer d'obtenir de chacun en particulier des vertus qu'il n'a pas et de négliger de cultiver celles qu'il possède. »
Mémoires d’Hadrien , 1951

« Quand on aime la vie, on aime le passé, parce que c’est le présent tel qu’il a survécu dans la mémoire humaine. »
Les Yeux ouverts , 1980

« Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'œil intelligent sur soi-même : mes premières patries ont été les livres. »
Mémoires d’Hadrien , 1951

« Tous nous serions transformés si nous avions le courage d’être ce que nous sommes. »
Alexis ou le traité du vain combat , 1929