1945-1949 : Un monde bipolaire

information-icon

Si tu es un lycéen en terminale, tu dois déjà avoir planifié tes révisions pour ton baccalauréat 2024. Si ce n’est pas le cas, tu peux te baser sur notre programme de révision en le planifiant en fonction des dates du bac 2024 ou des coefficients des matières … 💪

La fin de la Seconde Guerre mondiale et le début des tensions

  • En tant que pays vaincu, l’Allemagne est divisée en quatre zones d’occupation réparties entre les Alliés occidentaux (France, États-Unis, Royaume-Uni) et l’URSS.
  • En 1945, les États-Unis deviennent les architectes d’un nouvel ordre mondial :
  • territoires libérés ou occupés : Japon, sud de la Corée et majeure partie de l’Allemagne, de l’Italie, de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg et de la France.
  • plan économique : les accords de Bretton Woods permettent la mise en place du FMI et du GATT (objectifs : stabilité monétaire et liberté de commerce). Le dollar devient la monnaie de référence ;
  • plan politique : création de l’ONU qui succède à la SDN (objectif : assurer la sécurité du monde) ;
  • l’objectif est d’éviter le retour d’un conflit en développant la coopération internationale, de fournir des débouchés à l’économie américaine et d’enrayer la progression des idées communistes dans l’Europe dévastée.
  • L’Union Soviétique occupe la plupart de l’Europe de l’Est mais aussi le Nord de la Corée et de l’Iran :
  • dans les territoires occupés, abolition de la propriété privée et collectivisation des terres et des industries, en conformité avec les idéaux marxistes qui fondent l’URSS ;
  • l’URSS favorise la prise de pouvoir par les partis communistes locaux et écarte les autres forces politiques, tout en refusant de participer aux institutions internationales fondées sur le libéralisme (GATT ou Accords de Bretton Woods) violant ainsi les accords de Yalta ;
  • objectif de Staline : faire progresser le communisme dans le monde et l’URSS en l’entourant d’un « glacis défensif » de pays satellites.
  • Si les deux « Grands » évitent d’intervenir directement dans leurs sphères d’influence respectives, certains pays voient se produire des guerres civiles entre forces communistes et anti-communistes (Grèce, Yougoslavie, Iran, etc.), accentuant les tensions entre les superpuissances.
  • L’opposition croissante amène les Grands et les blocs qu’ils constituent à s’isoler les uns des autres.
  • Les frontières des États sous influence soviétique sont fermées et surveillées pour éviter la fuite de populations vers l’Ouest et lutter contre la propagande et le sabotage soi-disant pratiqué par les États-Unis.
  • 5 mars 1946, Winston Churchill constate :  de Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer est tombé sur l’Europe ».

Expansion et théorisation des idéologies

  • En 1948, l’Europe orientale est entièrement sous le contrôle soviétique via la proclamation des démocraties populaires.
  • La poussée des communistes vers le pouvoir concerne aussi la Grèce, l’Iran, et l’État d’Israël (proclamé en mai 1948), que Staline espère attirer dans le camp de l’Est.
  • En Chine, les nationalistes soutenus par les États-Unis affrontent depuis les années 1920 les communistes de Mao Zedong, qui l’emportent et proclament la République Populaire de Chine le 1er octobre 1949.
  • 12 mars 1947 : Harry Truman (1945-1953) expose la Doctrine Truman. Les États-Unis déclarent assumer le leadership d’un monde fondé sur la démocratie, la liberté et la prospérité et visent à pratiquer l’endiguement (containment) du communisme.
  • Cette conception sert à partir de là de base idéologique aux États-Unis pour aider les gouvernements qui luttent contre l’influence et les mouvements communistes (aide financière importante, constitution d’un réseau d’alliances visant à encercler l’URSS).
  • Juin 1947 : le Plan Marshall est mis en place. Il consiste en un ensemble de prêts et de dons pour 16 milliards de dollars de l’époque et doit accélérer la reconstruction des économies européenne. Objectif : combattre l’influence communiste et garantir l’accès des Américains au marché ouest-européen.
  • Le Plan Marshall est proposé par les États-Unis à tous les pays d’Europe mais accepté seulement par les États hors influence soviétique.
  • 22 septembre 1947 : fondation du Kominform (permet à l’URSS de contrôler plus étroitement les partis communistes européens). Andreï Jdanov y expose la Doctrine Jdanov et sa mission : lutter contre l’impérialisme américain.

La formation de deux Blocs antagonistes

  • 1948 : Staline souhaite réagir face à la fusion des zones d’occupation occidentales et protester contre la création du Deutsche Mark. Il réclame le rattachement de la totalité de Berlin à la zone soviétique.
  • 24 juin 1948 – 12 mai 1949 : blocus de Berlin-Ouest, obligeant les États-Unis à mettre en place un gigantesque pont aérien pour ravitailler la ville.
  • L’échec du blocus marque la fin de la première crise de Berlin et accélère la partition de l’Allemagne en deux États aux modèles politiques et économiques opposés :
  • les Occidentaux créent le 8 mai 1949 la République fédérale d’Allemagne (RFA) ;
  • les Soviétiques fondent le 7 octobre 1949 la République démocratique allemande (RDA).
  • Les rapports avec le camp occidental sont ainsi devenus nettement plus hostiles (exemple : exclusion des communistes des gouvernements d’Europe occidentale).
  • Cependant, la plupart des dirigeants souhaitent éviter un affrontement direct entre les deux armées les plus puissantes du monde (1949 : l’URSS se dote de l’arme nucléaire).
  • La stratégie du containment est réalisée par la mise en place d’un réseau d’alliances destiné à encercler l’URSS :
  • traité de l’Atlantique Nord (ou Pacte Atlantique) en avril 1949 : alliance militaire défensive entre les États-Unis et les pays d’Europe de l’Ouest qui y adhèrent ;
  • création de l’OTAN : rassemble des troupes des différents membres sous un commandement intégré.
  • En réaction, le pacte de Varsovie est signé entre l’URSS et ses alliés en 1955. Il assure la défense collective du bloc de l’Est, et permet à l’URSS d’intervenir dans les démocraties populaires pour protéger le communisme