1989, une année de bouleversement géopolitique et économique

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La fin d’une époque

  • L’année 1989 marque un moment de rupture historique dans le XXe siècle, c’est à la fois la fin des logiques de la guerre froide et celle des idéologies qui ont construit les sociétés et façonné le cours du siècle.
  • Avec la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 et le démantèlement de ce dernier, c’est le symbole même de la guerre froide qui est mis à terre.
  • En réalité, on peut dire que la désescalade entre les États-Unis et l’URSS a commencé dès les accords SALT en 1972, voire au moment de la Détente, amorcée dès les années 1960.
  • Par ailleurs, la fin de la logique de la guerre froide prend forme avec le retrait soviétique de l’Afghanistan en 1989. Leur retrait du pays marque à la fois leur échec militaire mais aussi la fin de la logique des guerres par procuration.
  • Désormais, avec la fin de ces guerres, les pays tierces sont laissés loin des manipulations de puissances étrangères et des logiques de blocs.
  • En découvrant tous les revers des sociétés communistes du bloc de l’Est, les partis communistes occidentaux disparaissent, voire changent de nom. Les anciens pays de l’Est adoptent rapidement le système capitaliste et l’économie de marché.
  • Cela entraîne des conséquences brutales pour leurs sociétés, qui doivent faire face à un fort chômage et/ou une émigration massive.
  • En réalité, loin de marquer la fin des idéologies, le monde de l’après-guerre froide est avant tout celui du triomphe du capitalisme et du néolibéralisme.

Un monde bouleversé

  • Avec la fin de la guerre froide, les rapports géopolitiques sont complètement bouleversés. En réalité, si le monde se recentre vers d’autres régions du monde, cette dynamique s’amorce dès les années 1970.
  • Au cours du sommet de Malte, les 2 et 3 décembre 1989, le dirigeant soviétique Mikhail Gorbatchev et le président américain George Bush actent officiellement la fin de la guerre froide.
  • Le retrait soviétique de l’Afghanistan en 1989 s’accompagne, dans les années suivantes, de la démilitarisation de l’armée rouge et du bloc de l’Est. Exsangue, l’armée russe est alors incapable de reprendre le leadership mondial incarné par l’ancienne URSS et laisse désormais les Américains en position de superpuissance unique.
  • Jusqu’alors, le monde durant la guerre froide était polarisé surtout autour de l’Europe, cœur des tensions Est-Ouest. Or, l’année 1989 marque l’ouverture du monde à de nouveaux espaces, déjà en cours d’affirmation au cours des années 1970 et 1980.
  • Le Japon s’affirme ainsi comme une grande puissance économique mondiale, notamment grâce à sa domination dans le domaine automobile et celui de l’électronique grand public.
  • En effet, le tournant des années 1990 est aussi l’époque du développement de l’informatique et de nouvelles manières de produire, laissant peu d’espace aux pays ex-communistes qui cumulent un important retard technologique.
  • Dans cette dynamique technologique en cours, c’est l’Asie en plein décollage qui en tire principalement profit. Certains de ses pays, comme le Japon ou les Tigres Asiatiques, deviennent de vraies puissances économiques influentes.
  • La Chine populaire, désormais ouverte à l’économie de marché, s’insère dans l’économie mondiale suivant le modèle de l’atelier du monde, voulu par Deng Xiaoping.
  • En 1989, l’Afrique est en passe d’être complètement décolonisée. Le dernier pays à accéder à l’indépendance est la Namibie, en 1990.
  • Le mouvement de décolonisation ne met pourtant pas fin à une certaine dépendance à l’Occident, par le biais du néocolonialisme.

La fin ou le début de l’illusion ?

  • L’année 1989 marque indiscutablement la fin d’une époque. Pour certains, la fin des illusions, pour d’autres, au contraire, elle sanctionne la fin de l’Histoire, c’est-à-dire d’un monde où la puissance américaine ne pourrait plus être contestée (ni diplomatiquement, ni économiquement, ni militairement) et le début d’un monde de paix illusoire.
  • De nouveaux enjeux, tels que le développement humain, l’insertion des pays émergents dans la mondialisation ou l’écologie ont alors fait surface.
  • On s’intéresse aussi, dans les pays nouvellement décolonisés, aux enjeux de corruption, de néocolonialisme, et aux questions politiques dans des espaces où règnent souvent des dictatures, avec, parfois, le soutien des démocraties occidentales.
  • D’autre part, avec la conclusion de la guerre froide en 1989, certains, comme le politologue américain Francis Fukuyama, y ont vu la fin de l’Histoire du monde.
  • La fin de la guerre froide a donc fait entrer brutalement le monde vers une période d’incertitude, dans laquelle les repères de référence qui existaient depuis des décennies sont devenus obsolètes.
  • La répression des manifestations de la place Tian’anmen en Chine par le gouvernement de Deng Xiaoping, tout comme la défaite de la libérale Margaret Thatcher, qui a dominé le Royaume-Uni pendant dix ans et promu le néolibéralisme, montrent l’instabilité et l’incertitude du monde d’après 1989.