Exercices De la guerre entre États à de nouvelles formes de conflits
Prépare-toi à progresser en Géopolitique et sciences politiques avec ces exercices niveau Terminale : "De la guerre entre États à de nouvelles formes de conflits". Conçu pour renforcer les notions clés vues en cours, cet entraînement te permet de t’exercer à ton rythme. Idéal pour réviser efficacement et gagner en confiance. À toi de jouer !
Entrainement
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Document : La définition de la guerre chez Clausewitz
« On ne peut considérer la guerre, c’est-à-dire les tensions et les actions hostiles, comme ayant atteint son terme aussi longtemps que la volonté de l’ennemi n’a pas été brisée, son gouvernement et ses alliés contraints de faire la paix, son peuple de se soumettre. Car il se peut que les hostilités reprennent, de l’intérieur du pays ou par l’entremise de ses alliés, quand bien même nous l’occupons tout entier. Bien entendu, cela peut avoir lieu aussi après que la paix a été conclue, ce qui ne prouve rien d’autre que ceci : toutes les guerres n’aboutissent pas à un verdict définitif et à un règlement parfait. Même si tel est le cas, cependant, la signature de la paix éteint toujours bien des étincelles qui auraient continué de couver […]. Mais dans le monde réel, cette fin de la guerre abstraite, cet ultime moyen de réaliser la fin politique auquel concourent tous les autres, à savoir la réduction de l’adversaire à l’impuissance, n’est pas à tout coup à portée de la main, et n’est pas non plus la condition sine qua non de la paix ; il ne peut donc en aucun cas être érigé en loi par la théorie. D’innombrables traités de paix furent signés sans que l’un des deux camps puisse être considéré comme réduit à l’impuissance, et même avant que l’équilibre des forces ait été visiblement rompu […]. Dans la réalité, avec l’incapacité à résister plus avant, il y a deux raisons de faire la paix. La première est l’invraisemblance de la victoire, la deuxième son coût trop élevé […]. La guerre n’a donc pas toujours besoin que les combats continuent jusqu’à l’anéantissement de l’un des antagonistes ; il peut suffire parfois d’une probabilité d’insuccès légère, peut-être à peine perceptible, pour décider un camp à abandonner la partie si ses motifs d’agir et les tensions qui l’animent sont de faible intensité. Si l’autre côté en est persuadé à l’avance, il est normal qu’il vise à réaliser cette probabilité au lieu d’emprunter le long chemin de l’anéantissement complet de l’adversaire. Le bilan de l’énergie dépensée et de celle qui reste à dépenser pèse d’un poids encore supérieur dans la décision de faire la paix. La guerre n’étant pas commise par passion aveugle, mais contrôlée par son objectif politique, c’est la valeur attribuée à ce dernier qui détermine l’ampleur des sacrifices requis par sa réalisation. »
Carl von Clausewitz, De la guerre, Livre I, Chapitre II, 1832, traduction française de 1999
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Document : L’émergence des guerres irrégulières
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Évaluation
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Document : La dimension politique de la guerre
« Les traités de Westphalie de 1648 consacrent le triomphe de l’État territorial et mettent en place les conditions d’un ordre européen fondé sur l’équilibre des puissances. Forcément instable, régulé par la guerre quasi permanente et scandé par des traités de paix nécessairement éphémères, cet ordre n’en organisera par moins l’Europe jusqu’à son remplacement par un ordre inédit, fondé non pas sur l’équilibre des puissances, mais sur l’équilibre de la terreur. […] Un petit XVIIIe siècle, entre la paix d’Utrecht de 1713 et la Révolution française, marque l’apogée de l’État dans cette première modernité. […] C’est le temps de ce que j’appelle la guerre rationnelle, autrement dit un affrontement dépouillé de toute idéologie autre que la raison d’État. C’est la guerre théorisée par Carl von Clausewitz, qui reste un homme des Lumières. Ce n’est pas un hasard si le général prussien définit la guerre comme un duel dont la finalité est d’imposer sa volonté à l’adversaire, ni s’il y voit, définition célèbre entre toutes, la poursuite de la politique par d’autres moyens. […] C’est la forme de guerre la plus civilisée de l’histoire militaire : une affaire de professionnels qui appartiennent au même monde, parlent la même langue, et obéissent aux mêmes codes sociaux. […] Pourtant, Clausewitz a été le témoin et acteur du début de la deuxième ère guerrière, inaugurée par la Révolution française. Conséquence logique de la souveraineté populaire, la levée en masse marque le passage d’un ordre militaire à la nation en armes – et bouleverse le champ de bataille. On ne se bat plus pour le roi, mais pour la nation, idée abstraite qui permet à l’État, un État entendu comme la chose de tous, de mobiliser toutes les ressources humaines et matérielles du territoire qu’il contrôle. Clausewitz comprend cela. Il voit bien pourquoi les armées professionnelles d’Ancien Régime étaient incapables de « montrer aux extrêmes » et comment la massification des armées nationales permettait désormais de mener une guerre « absolue », autrement dit libérée de toute entrave et bénéficiant d’une mobilisation sans précédent des ressources humaines et matérielles de la nation. […] En effet, […] la guerre vient de changer de nature. Elle devient un fait social total, […] et visera moins à établir un nouvel équilibre des puissances qu’à asseoir une domination définitive, ou du moins durable. »
Élie BARNAVI, Dix thèses sur la guerre, Paris, Flammarion, 2014
Consigne générale : Le but de l’exercice est de réaliser une étude critique de document. Il s’agira d’identifier les différentes formes de guerre que l’auteur mentionne et d’expliquer, à l’aide d’exemples, les modalités de ces conflits armés.
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À l’aide de vos connaissances, rappelez ce que sont les traités de Westphalie.