De la guerre entre États à de nouvelles formes de conflits

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La guerre entre États : l’exemple de la guerre de Sept Ans et des guerres napoléoniennes

La guerre de Sept Ans, une première guerre mondiale ?

  • Le 1er mai 1756, la France et l’Autriche s’allient dans le cadre du premier traité de Versailles, leurs ambitions :
  • Contrecarrer les ambitions territoriales de la Prusse de Frédéric II (1712-1786) ;
  • Lutter contre l’influence grandissante de l’Angleterre sur le continent.
  • La guerre de Sept Ans est à la fois :
  • continentale, puisqu’elle oppose la Prusse à ses adversaires dont l’Autriche et la Russie ;
  • maritime et coloniale, avec les affrontements entre France et Grande-Bretagne sur les mers et dans les colonies.
  • La Nouvelle-France (produit de la première colonisation) est un territoire mal défendu, théâtre d’opérations entre anglais et français.
  • Ce conflit fut adapté au cinéma dans Le dernier des Mohicans, de Michael Mann en 1992.
  • En 1760, la guerre continentale tourne à l’avantage de la France et de ses alliés : Frédéric II est battu mais est vite sauvé par Pierre III (nouveau tsar de Russie). Frédéric II reconstitue son armée, a recours à des manœuvres rapides et remporte donc une série de batailles contre les armées autrichiennes (elles vont donc engager des négociations de paix).
  • La guerre maritime et coloniale, elle, tourne rapidement à l’avantage des Anglais. Grande hostilité, nouveaux théâtres d’opérations et des finances au plus bas poussent Louis XV à faire la paix avec l’Angleterre.
  • En 1763, le traité de Paris – particulièrement défavorable à la France qui y perd une grande partie de son premier empire colonial – met fin à la guerre de Sept Ans.
  • Les conséquences de la guerre de Sept Ans seront particulièrement importantes :
  • En France, Louis XV (1715-1774) augmente taxes et impôts pour éviter la banqueroute (se rendant impopulaire) ;
  • En Angleterre, on décide de taxer les colons américains sans leur accorder de représentation au Parlement (cela sera la principale cause de la guerre d'indépendance des États-Unis).

Les guerres napoléoniennes

  • Les guerres napoléoniennes (illustrant le mieux le modèle de Clausewitz) peuvent se diviser en deux grandes périodes :
  • La première période, celle des succès, s’étend de 1800 à 1809 ;
  • La deuxième période, celle des résistances des peuples conquis, s’étend de 1809 à la première abdication de l’Empereur en avril 1814, précédent son exil sur l’île d’Elbe.
  • La bataille d’Austerlitz, surnommée « la bataille des Trois Empereurs », est considérée comme la victoire la plus aboutie de Napoléon :
  • En 1802, la France et l’Angleterre signent un traité de paix à Amiens, connu sous le nom de paix d’Amiens ;
  • William Pitt, Premier ministre anglais, ne respecte pas l’accord en refusant d’évacuer Malte ;
  • En 1803, le Premier consul Bonaparte décide d’envahir l’Angleterre ;
  • L’armée britannique n’étant pas assez forte, le gouvernement anglais décide donc de détourner l’attention de Napoléon (il forme une nouvelle coalition avec l’Autriche, la Russie et la Suède, contre la France) ;
  • La Bavière, alliée de la France, est menacée par les armées russes et autrichiennes, Napoléon donne l’ordre à la Grande Armée de quitter les campements du nord de la France le 25 août 1805.
  • La bataille d’Austerlitz a lieu le 2 décembre 1805 ;
  • Le lendemain, le 3 décembre, son armée anéantie, François II, empereur d’Autriche, rencontre Napoléon et demande la conclusion d’un traité de paix.
  • Jamais l’empereur des Français n’est apparu aussi puissant.
  • À partir de 1809, la puissance de Napoléon décline : la guérilla menée par les partisans espagnols contre l’armée française oblige à diviser les forces impériales.
  • C’est la campagne de Russie qui va définitivement condamner Napoléon.
  • La guerre de Sept Ans et les guerres napoléoniennes sont les premières illustrations de la guerre classique qui sera définie par Clausewitz. Or, dans certaines configuration on remarque l’insuffisance du schéma classique : le froid russe et le harcèlement incessant des cavaliers cosaques ont décimé la Grande Armée de Napoléon.

Le modèle de Clausewitz de la guerre : la « continuation de la politique par d’autres moyens »

Le modèle classique de la guerre selon Clausewitz

  • Né en 1780, Carl von Clausewitz participe à la réorganisation de l’armée prussienne sur le modèle de l’armée napoléonienne.
  • C’était un témoin privilégié des évolutions de la guerre moderne, dont il va devenir le principal théoricien (cf. De la guerre, traité de stratégie militaire dans lequel il expose sa théorie de la guerre moderne).
  • Pour Clausewitz :
  • La guerre constitue « un acte de violence dont l’objet est de contraindre l’adversaire à se plier à notre volonté. » Il ne conçoit donc la guerre que comme un « conflit absolu » entre États qui n’a pas d’autre but que l’anéantissement total de l’ennemi ;
  • La guerre n’est pas une fin en soi. Elle n’est qu’un instrument à disposition de l’autorité politique pour parvenir à ses fins (« la guerre est la poursuite de la politique par d’autres moyens »).
  • Clausewitz opère une stricte distinction entre la tactique (l’usage des forces militaires sur le champ de bataille) et la stratégie (les objectifs que le politique cherche à atteindre grâce au succès de cette tactique).

Clausewitz à l’aune d’autres stratèges

  • C’est en étudiant Napoléon (qui est selon Clausewitz le modèle du stratège idéal) que le théoricien développe son schéma tactique révolutionnaire de la guerre.
  • Clausewitz rompt avec la vision d’Ancien Régime de la guerre en prônant la guerre absolue.
  • La pensée de Clausewitz s’inscrit dans la continuité de celle de Machiavel. L’auteur du Prince a rédigé un manuel des affaires militaires intitulé L’art de la guerre.
  • Le modèle de Clausewitz diffère par bien des aspects de celui de Sun Tzu (L’art de la guerre, Ve siècle av. J-C.), néanmoins les deux ouvrages présentent une certaine similitude :
  • Pour Clausewitz la guerre est un moyen de contraindre un adversaire à la volonté du vainqueur, chez Sun Tzu la guerre est le moyen qui doit permettre de contraindre un adversaire à abandonner la lutte.
  • Le modèle de Sun Tzu est plus viable, les moyens préconisés par son auteur doivent être employés afin de s’assurer une victoire au moindre coût humain comme matériel.

L’émergence de nouvelles formes de conflits

  • Plus récemment, les conflits classiques entre États sont rendus impossibles par la course aux armements, pilier de la dissuasion nucléaire au cœur de la guerre froide (1947-1991).
  • Dans ce contexte particulier, des mouvements terroristes, de guérilla, voire des insurrections viennent contester le monopole de l’usage de la violence légitime détenu par l’État.

Le modèle de Clausewitz à l’épreuve des « guerres irrégulières » : d’Al-Qaïda à Daesh

  • Le concept de guerre irrégulière s’oppose à la guerre régulière, ou réglée, c’est-à-dire à la guerre encadrée par des lois ou des règles et menée par des réguliers.
  • Des conventions édictent les règles de la guerre (cf. celles issues des 1er et 2de conférences de la Haye de 1899 et 1907) s’imposant normalement à tous les États en guerre afin de protéger les droits et d’assurer la sauvegarde des populations civiles.
  • La guerre irrégulière est une guerre sans frontières, elle est sans front distinct et sans armée clairement identifiée.
  • Au cours du XXe siècle, différents mouvements rebelles apparentés aux communistes vont élaborer une théorie et une stratégie de la guerre révolutionnaire.
  • Celle-ci est menée avec succès par Mao Zedong en Chine et Fidel Castro et Ernesto Guevara à Cuba.
  • Les penseurs de la guerre révolutionnaire mettent en avant la nécessité pour les combattants irréguliers de gagner le soutien de la population pour pouvoir s’y déplacer aisément.
  • À partir des années 1970, la lutte insurrectionnelle devient le moyen d’action privilégié d’organisations désireuses de combattre des États.
  • Le meilleur exemple est Al-Qaida : fondée en 1987, c’est une organisation terroriste islamiste créée par le Palestinien Abdallah Azam et le Saoudien Oussama Ben Laden.
  • Avec la fin de la guerre froide, l’organisation terroriste définit de nouvelles priorités :
  • Le renversement des dirigeants arabes non islamiques ;
  • La lutte contre les États-Unis et plus largement les sociétés occidentales.
  • À partir de cette époque, les membres d’Al-Qaïda commettent des attentats de plus en plus spectaculaires à travers le monde (cf. les attentats du 11 septembre 2001).
  • Daesh, est un groupe terroriste islamiste né de la fusion de cinq groupes djihadistes irakiens avec Al-Qaïda en Irak en 2006, cette organisation est un autre exemple de la difficulté de lutter contre les groupes irréguliers :
  • Autoproclamé État Islamique en Irak et au Levant, Daesh s’empare d’un important territoire et annonce le rétablissement du califat ;
  • De nombreux autres groupes terroristes islamistes lui ont fait allégeance dans le monde.

De la cyberguerre au cyberterrorisme

  • On peut définir la cyberguerre comme une confrontation entre États dans le cyberespace ayant des répercussions sur un théâtre d’opération réel.
  • En France, la cyberdéfense est principalement assurée par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) créée en 2009.
  • Une cyberguerre peut aboutir à une guerre conventionnelle, provoquant le chaos au sein d’un État en paralysant ses réseaux de communication et ses infrastructures.
  • Les États-Unis et la Chine sont soupçonnés d’avoir usé de cyberattaques contre d’autres États.
  • Comme dans le cas de la guerre conventionnelle, la cyberguerre laisse craindre le risque du cyberterrorisme :
  • Attaques graves des réseaux et des systèmes informatiques d’une société, d’une institution ou d’un État, commises par un mouvement terroriste dans le but d’entraîner une désorganisation générale susceptible de créer la panique.