Des inégalités multiformes et cumulatives

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Les nombreuses sources d’inégalités au sein des sociétés contemporaines

  • L’inégalité est une différence qui se traduit par une hiérarchisation entre les individus (avantage ou désavantage).
  • Les inégalités débouchent sur la stratification sociale (représentation de la société sous forme de groupes sociaux hiérarchisés) qui découle de ce qui est socialement valorisé ou pas.
  • Les inégalités économiques, en augmentation, sont multiples :
  • les inégalités de salaire (revenu du travail) dépendent de la valeur donnée au poste occupé et du rapport de force entre les salariés et les employeurs ;
  • Les différences de rémunération ne sont plus légitimées quand on regarde les évolutions : les plus hauts salaires continuent de beaucoup augmenter, alors que les autres ne connaissent qu’une faible évolution.
  • les inégalités de revenu (revenu du capital, aussi appelé revenu de la propriété ou du patrimoine) concernent les revenus des biens immobiliers, des investissements, de l’épargne ;
  • Les inégalités en termes de revenu du capital sont plus importantes qu’en termes de salaire.
  • les inégalités de patrimoine concernent le revenu accumulé au cours d’une vie (héritage, biens immobiliers, etc.).
  • Les inégalités de patrimoine sont plus importantes que les inégalités de revenu : si le revenu du capital augmente plus vite que le revenu du travail, le patrimoine de ceux qui détiennent des revenus du capital augmentera plus vite, que ceux qui n’ont que leur revenu du travail.
  • Les inégalités sociales et culturelles s’expriment par un avantage ou un désavantage dans l’accès aux ressources symboliques (le prestige, le pouvoir).
    On les constate à travers :
  • les pratiques des individus (pratiques culturelles, comportements de consommation) ;
  • l’école qui, malgré sa volonté d’égalité des chances, reste discriminante ;
  • la santé (accès au soins, rapport à la santé, espérance de vie) ;
  • l’emploi (inégalité devant le risque de chômage) ;
  • le genre (inégalités hommes/femmes notamment sur le marché du travail).
  • Les inégalités sont plurielles et multiformes.

Des inégalités cumulatives, sources de pauvreté et d’exclusion sociale

  • Les inégalités forment un système. Elles s’engendrent les unes les autres (interdépendance) et créent un processus cumulatif :
  • les inégalités économiques se cumulent : les inégalités en termes de revenu du travail entraînent ainsi des inégalités en termes de revenu du capital et du patrimoine ;
  • les inégalités économiques entraînent des inégalités sociales : les conditions d’emploi (précarité, chômage), les conditions de vie ou d’accès aux soins sont liées aux revenus des individus ;
  • les inégalités sociales se cumulent elles aussi et entraînent à leur tour des inégalités économiques.
  • Les inégalités économiques et sociales se reproduisent de génération en génération : Pierre Bourdieu a mis en avant ce phénomène de reproduction sociale à travers la dotation différenciée de familles en capitaux économiques, culturels et sociaux.
    La dotation différente en ces capitaux fait que les enfants des catégories défavorisées commencent l’école avec un désavantage.
  • Le cumul des inégalités est un vecteur de pauvreté et d’exclusion sociale.
  • D’après le sociologue Serge Paugam, trois facteurs ont une influence particulière sur la pauvreté :
  • la situation sur le marché du travail ;
  • le lien social ;
  • le niveau de protection sociale.
  • Serge Paugam détermine alors trois types de pauvreté :
  • la pauvreté intégrée (pays en développement) avec une large partie de la population considérée comme pauvre mais un lien social fort ;
  • la pauvreté marginale (pays développés au cours des Trente Glorieuses) avec une faible part de la population considérée comme pauvre ;
  • la pauvreté disqualifiante (sociétés modernes) avec une fragilisation du marché du travail et du lien social pouvant conduire à l’exclusion sociale.
  • Le processus de disqualification se fait en trois phases :
  • la fragilité (sentiment d’échec qui engendre des tensions et un repli sur soi) ;
  • la dépendance (nécessité d’être aidé par la société) ;
  • la rupture (marginalisation de l’individu suite à un cumul des difficultés).
  • Le phénomène d’exclusion sociale est le résultat d’un processus : l’exclusion n’est pas immédiate et la pauvreté peut apparaître comme un échelon de ce processus, car elle fragilise l’individu qui a de ce fait plus de risques de connaître des ruptures de liens.