L’art baroque, expression de l’angoisse métaphysique

Introduction :

On comprend que la Renaissance ait pu désorienter les hommes. Entre guerres de Religion liées à la Réforme, découverte du lointain, de l’étrange et de l’étranger, tragédies liées à ces découvertes, théories scientifiques déroutantes, prise de conscience de notre petitesse et de notre impuissance, prise de conscience de la précarité de la vie et incertitude quant au salut de notre âme : autant d’inquiétudes qui prêtent à penser que l’Histoire a placé l’être humain devant de nouvelles orientations, des directions inhabituelles. Le désaxement est probablement l’état d’esprit qui pourrait qualifier cette époque. Se pose alors la question du sens – à la fois de la signification des choses et de la direction à prendre – et en particulier le sens de l’existence humaine : « Être ou ne pas être », se questionne le Hamlet de Shakespeare. L’art vient représenter cet état d’esprit et sublimer les nouvelles angoisses de l’époque. C’est le sens du « baroque ».

Le baroque est un mouvement artistique qui débute en Italie et s’étend dans d’autres pays européen du milieu du XVIe siècle jusqu’au XVIIIe siècle. Ce mouvement est représenté dans tous les domaines de l’art : dans le théâtre avec L’Illusion comique de Corneille ou le Dom Juan de Molière ; en littérature avec le Don Quichotte de Cervantès ; en peinture avec Rubens, Velasquez ou le Caravage ; en sculpture avec Le Bernin ; en architecture avec Michel-Ange pour la basilique Saint-Pierre ; ou encore en musique avec Purcell ou Bach.

Étymologiquement, « baroque » vient du portugais barroco qui désigne en joaillerie une perle irrégulière, une pierre qui n’est pas parfaitement ronde. Il s’agit d’un mot péjoratif exprimant la bizarrerie, l’étrangeté et ce que l’homme peut présenter, tout comme une perle, de défauts qui se sentent et qui se voient. Ainsi, le style baroque se caractérise par des effets inopinés d’exagération des mouvements et des couleurs (en peinture), de surcharge décorative ; des effets dramatiques de tension (dans le théâtre et la musique) ; la mise en avant des grandeurs parfois jusqu’au pompeux et au maniérisme.
Le but est de montrer des contrastes et des oppositions tragiques, parfois dans l’espoir d’une harmonie des contraires et d’une résolution des tensions exprimées, ou pour montrer comment les tensions se résolvent dans la mort. Le baroque n’est pas un effet ornemental de l’art mais une expression de l’angoisse de l’existence. Il faut préciser que le mot « baroque » n’existe pas au moment du baroque et que les artistes pouvaient alors se considérer comme « classiques ».

Nous nous demanderons donc dans ce cours comment l’esthétique baroque exprime la désorientation des hommes de la Renaissance et de l’époque moderne. Est-ce une réponse aux tragédies et bouleversements culturels propres à l’époque, ou au contraire un art en soi, expression de la nature humaine en général ?

La musique comme art baroque

Il est important d’écouter quelques exemples de musiques baroques pour s’imprégner de leur esprit.

La célèbre pièce de Bach Toccata et fugue en ré mineur, BWV 565, servira de guide dans les explications qui suivent.

Portrait de Jean-Sébastien Bach par Elias Gottlob Haussman, 1746 Portrait de Jean-Sébastien Bach par Elias Gottlob Haussman, 1746

Jean-Sébastien Bach (1685 à 1750) est un musicien allemand et compositeur baroque.

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À retenir

La musique baroque se définit d’abord par sa période de composition, du début du XVIIe siècle au milieu du XVIIIe siècle, située entre la musique de la Renaissance et celle du classicisme. La musique baroque est caractérisée par l’importance du contrepoint et de l’harmonie. C’est également à cette époque que la musique instrumentale prend son autonomie par rapport à la musique vocale, c’est-à-dire que la musique peut désormais se concevoir indépendamment du chant.

Le style est savant, sophistiqué et surtout fécond, artistiquement très ouvert à de nombreuses possibilités musicales. La construction est de type architecturale et donne lieu à différents types de pièces d’invention ou d’improvisation (préludes, toccatas ou fantaisies) et de pièces construites (fugues).

Le style musical baroque se caractérise par plusieurs techniques.

  • Le contrepoint : au clavecin ou à l’orgue, une main joue une mélodie et l’autre main juxtapose à la première une seconde mélodie (au lieu de se contenter d’un accompagnement dans les notes plus basses) : il y a donc plusieurs voix de même importance. De manière générale, le contrepoint est la superposition de lignes mélodiques. La mélodie devient dialogue (de 3:05 à 3:35 dans la vidéo).
  • L’harmonie : alors que le contrepoint réfléchit de façon horizontale (il s’agit de mêler plusieurs lignes mélodiques), l’harmonie est une approche verticale, celle de la simultanéité (plusieurs sons dans un même temps) et notamment des accords. Dans la musique baroque, elle s’enrichit en technique et en expressivité par l’importance donnée à de nouveaux effets (voir éléments suivants).
  • Les ornements : il s’agit de l’introduction de notes supplémentaires, en plus des notes nécessaires à une mélodie. Par exemple, la trille, succession de notes séparées d’un demi-ton ou d’un ton. Ce sont les trois premières notes la « Toccata et fugue » (par exemple à 00:09, 00:16 et 00:22 sur la vidéo).
  • La basse continue : il s’agit d’une technique d’improvisation et d’accompagnement réalisée à partir d’accords chiffrés (de 01:24 à 01:40 dans la vidéo).
  • Le contraste : il s’agit des oppositions entre notes tenues et notes courtes, entre les graves et les aiguës, ou encore l’enchaînement, en fin de phrase musicale, d’un accord mineur (sombre) vers un accord majeur (clair), comme si l’horizon se dégageait (de 00:36 à 00:42 dans la vidéo).
  • La possibilité de coupler des types de pièces : Toccata et fugue est une même pièce composée d’une toccata suivie d’une fugue puis d’une conclusion. La forme est proche de la fantaisie (forme libre, sans règle de construction, enchaînant à son gré les thèmes musicaux). La pièce alterne plusieurs procédés :
  • accords plaqués et dissonants (plusieurs notes jouées en même temps – de 00:35 à 00:37 ou de 01:06 à 01:13 dans la vidéo) ;
  • arpèges (plusieurs notes harmonieuses jouées successivement – de 00:43 à 00:56 dans la vidéo) ;
  • style rhapsodique (de forme assez libre) ;
  • tempos différents…

La toccata de Bach a été reprise un grand nombre de fois dans la culture populaire, notamment pour le générique du film de Norman Jewison Rollerball en 1975.

Comme toute musique instrumentale, elle « n’exprime rien » (elle n’imite rien de la réalité) mais possède un très fort pouvoir d’évocation et de suggestion.

La musique de Bach reste ancrée dans un contexte religieux et, à cet égard, peut évoquer la puissance divine. Elle peut aussi être l’évocation d’autres formes de puissances : son utilisation dans le film Rollerball suggère l’héroïsme d’un sport fictif, brutal et meurtrier. Elle peut également évoquer d’autres choses encore, souvent hétéroclites, par exemple dans la version symphonique et beaucoup moins puissante du Fantasia de Walt Disney.

La vanité

L’angoisse de la mort rôde autour du baroque. Le point de départ de cette idée est le « Memento mori » du Moyen Âge (« Souviens-toi que tu vas mourir »), rappel aux êtres vaniteux de notre finitude terrestre.
« Memento mori » est un échos à la critique de L’Ecclésiaste (livre de l’Ancien Testament) : « Vanitas vanitatum, et omnia vanitas » (« Vanité des vanités, et tout est vanité »).
La vanité, ou l’orgueil, c’est de se conduire comme si nous n’allions pas mourir.

  • Il ne faut pas s’enorgueillir d’un succès car nous ne lui survivrons pas.
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À retenir

La « vanité », en tant que concept de morale, est devenue, dans l’ère baroque notamment, une représentation picturale allégorique de la mort et de la vacuité (le vide, l’inutilité) des passions humaines. La vanité, qui représente souvent de façon symbolique plusieurs activités humaines, met notamment très souvent en scène un crâne, symbole de la mort.

Il ne s’agit pas d’un crâne quelconque, mais de notre propre crâne lorsque nous serons mort. En peinture, l’objet de la « vanité » n’est ni la vie ni la mort, mais le passage de l’un à l’autre.

  • Mon crâne en face de moi : cette posture désigne le passage de la vie (ma vie) à la mort (mon crâne symbolique).

La vanité m’oblige à percevoir, en tant que vivant, ma propre mort ainsi représentée, et cette perception me rend humble.

Le Caravage (1571 à 1610) est un peintre italien baroque. Son œuvre est marquée par le réalisme dont le caractère tourmenté et brutal est techniquement produit par l’usage du clair-obscur et du ténébrisme.

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Définition

Ténébrisme :

Le ténébrisme est un procédé pictural dans lequel la lumière opère un trait direct, sans diffusion, sur ce qui doit être immédiatement visible, plaçant tout le reste dans l’ombre et créant ainsi un fort contraste entre des zones lumineuses et des zones obscures.

Caravage a rendu célèbre cette technique, et on parle de « caragavisme » pour désigner un courant pictural inspiré par ce peintre et marqué notamment par de forts contrastes d’ombre et de lumière.

Le Caravage a réalisé une « vanité » particulièrement célèbre intitulée Saint François en méditation.

Saint François en méditation, le Caravage, autour de 1606 Saint François en méditation, le Caravage, autour de 1606

  • En quoi ce tableau est-il « baroque » ?
  • Qu’est-ce qui est exagéré dans ce tableau alors que son principe esthétique est, au contraire, le dénuement ?

Ce qui y est excessif, c’est justement le dénuement, la simplicité poussée à l’extrême de la représentation matérielle, qui laisse ainsi place à la spiritualité.

Beaucoup d’autres « vanités » représentent le crâne entouré d’objets terrestres ayant contribué, de son vivant, à l’orgueil du défunt : fleurs non fanées (qui faneront), pièces de monnaie, coupes, ornements architecturaux, sablier pour rappeler le temps qui passe (mais qui, sur un tableau, est forcément bloqué), instruments de musique qui se sont tus, outils du savoir (livre, globe)…

Ars longa, vitta brevis (l’art est long, la vie est brève), Pieter van Stennwyck Ars longa, vitta brevis (l’art est long, la vie est brève), Pieter van Stennwyck

Vanité, nature morte, Jacques de Gheyn le jeune, 1603 Vanité, nature morte, Jacques de Gheyn le jeune, 1603

Vanité, Philippe de Champaigne, autour de 1671 Vanité, Philippe de Champaigne, autour de 1671

Dans le tableau du Caravage l’angoisse baroque et exacerbée du tableau est suscitée par plusieurs types de dénuements :

  • dénuement des couleurs : on ne trouve dans ce tableau que des tons marron ;
  • dénuement de la lumière : l’usage du ténébrisme met en lumière la mort (habituellement noire) et non la vie (habituellement rouge) ;
  • dénuement des objets : il y a juste une croix posée sur une pierre ;
  • dénuement des vêtements : François d’Assises s’impose la foi dans l’extrême pauvreté matérielle et une vie d’ermite pénitent ; il n’est vêtu que d’une bure légèrement serrée par une corde autour de la taille ;
  • dénuement de l’action : il s’agit d’une méditation sur son propre néant ;
  • dénuement du rapport avec le crâne : François d’Assises est absorbé par ce dernier, dans une contemplation silencieuse et simple de lui-même ;
  • dénuement du crâne : par définition, le crâne présente une absence de chair et symbolise l’absence de tentation, de plaisir et de biens matériels.
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À retenir

Le baroque est donc d’abord un sentiment amplifié du rapport à la mort. Son expression se dispense des artifices du maniérisme, couleurs vives, contours marqués, ornementation chargée ou encore naïveté dans le traitement du propos.

Le theatrum mundi

À côté de la méditation tournée vers son propre sort et sa finitude, le baroque réfléchit aussi sur le monde, celui-ci étant dépeint non plus comme nature mais comme théâtre. C’est ce qui a donné le concept de theatrum mundi.

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Définition

Theatrum mundi :

En français le « grand théâtre du monde », concept baroque selon lequel la terre est une vaste scène et les êtres humains des personnages jouant consciemment ou inconsciemment un rôle.

L’Illusion comique de Corneille est un exemple de cette tendance, de même que Le Grand théâtre du monde de Pedro Calderon ou encore le Don Quichotte de Cervantès.

Portrait (imaginaire) de Miguel de Cervantès attribué à Juan de Jáuregui, autour de 1600 Portrait (imaginaire) de Miguel de Cervantès attribué à Juan de Jáuregui, autour de 1600

Miguel de Cervantès (1547 à 1616) est un romancier espagnol, poète, dramaturge, auteur de L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, considéré comme l’un des premiers romans modernes.

Le livre de Cervantès est un roman de chevalerie parodiant les mœurs médiévales et l’idéal chevaleresque, tout en faisant une critique sociale de la rigidité morale de la société espagnole.
Le personnage est en réalité un hidalgo (un gentilhomme) nommé Alonso Quichano. Il collectionne de façon obsessionnelle et compulsive les romans de chevalerie, jusqu’à se prendre lui-même pour un chevalier : le chevalier Don Quichotte. Il se croit investi d’une mission : parcourir l’Espagne à cheval afin de combattre le mal et de protéger les opprimés. Il est accompagné par un paysan naïf, Sancho Panza, et son âne.

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À retenir

Le monde devient pour lui un théâtre et il se prend pour un héros. Sa perception du réel est déformée : les auberges sont des châteaux enchantés, les paysannes de belles princesses (Dulcinée est sa bien-aimée fantasmée qu’il ne verra jamais) et les moulins à vent des géants qu’il faut combattre.

Dans l’extrait qui suit, il veut combattre des moulins à vent, et le bons sens de Sancho Panza ne parvient pas à l’en dissuader.

« En ce moment ils découvrirent trente ou quarante moulins à vent qu’il y a dans cette plaine, et, dès que Don Quichotte les vit, il dit à son écuyer :
“La fortune conduit nos affaires mieux que ne pourrait y réussir notre désir même. Regarde, ami Sancho ; voilà devant nous au moins trente démesurés géants, auxquels je pense livrer bataille et ôter la vie à tous tant qu’ils sont. Avec leurs dépouilles, nous commencerons à nous enrichir ; car c’est prise de bonne guerre, et c’est grandement servir Dieu que de faire disparaître si mauvaise engeance de la face de la terre.
– Quels géants ? demanda Sancho Panza.
– Ceux que tu vois là-bas, lui répondit son maître, avec leurs grands bras, car il y en a qui les ont de presque deux lieues de long.
– Prenez donc garde, répliqua Sancho ; ce que nous voyons là-bas ne sont pas des géants, mais des moulins à vent, et ce qui paraît leurs bras, ce sont leurs ailes, qui, tournées par le vent, font tourner à leur tour la meule du moulin.
– On voit bien, répondit Don Quichotte, que tu n’es pas expert en fait d’aventures : ce sont des géants, te dis-je ; si tu as peur, ôte-toi de là, et va te mettre en oraison pendant que je leur livrerai une inégale et terrible bataille.”

En parlant ainsi, il donne de l’éperon à son cheval Rossinante, sans prendre garde aux avis de son écuyer Sancho, qui lui criait qu’à coup sûr c’étaient des moulins à vent et non des géants qu’il allait attaquer. Pour lui, il s’était si bien mis dans la tête que c’étaient des géants, que non seulement il n’entendait point les cris de son écuyer Sancho, mais qu’il ne parvenait pas, même en approchant tout près, à reconnaître la vérité. Au contraire, et tout en courant, il disait à grands cris :
“Ne fuyez pas, lâches et viles créatures, c’est un seul chevalier qui vous attaque.”

Un peu de vent s’étant alors levé, les grandes ailes commencèrent à se mouvoir ; ce que voyant Don Quichotte, il s’écria :
“Quand même vous remueriez plus de bras que le géant Briarée, vous allez me le payer.”

En disant ces mots, il se recommande du profond de son cœur à sa dame Dulcinée, la priant de le secourir en un tel péril ; puis, bien couvert de son écu, et la lance en arrêt, il se précipite, au plus grand galop de Rossinante, contre le premier moulin qui se trouvait devant lui ; mais, au moment où il perçait l’aile d’un grand coup de lance, le vent la chasse avec tant de furie qu’elle met la lance en pièces, et qu’elle emporte après elle le cheval et le chevalier, qui s’en alla rouler sur la poussière en fort mauvais état.

Sancho Panza accourut à son secours de tout le trot de son âne, et trouva, en arrivant près de lui, qu’il ne pouvait plus remuer, tant le coup et la chute avaient été rudes.

“Miséricorde ! s’écria Sancho, n’avais-je pas bien dit à votre grâce qu’elle prît garde à ce qu’elle faisait, que ce n’était pas autre chose que des moulins à vent, et qu’il fallait, pour s’y tromper, en avoir d’autres dans la tête ?
– Paix, paix ! ami Sancho, répondit Don Quichotte : les choses de la guerre sont plus que toute autre sujettes à des chances continuelles ; d’autant plus que je pense, et ce doit être la vérité, que ce sage Freston, qui m’a volé les livres et le cabinet, a changé ces géants en moulins pour m’enlever la gloire de les vaincre : tant est grande l’inimitié qu’il me porte ! Mais en fin de compte son art maudit ne prévaudra pas contre la bonté de mon épée.
– Dieu le veuille, comme il le peut”, répondit Sancho Panza.

Et il aida son maître à remonter sur Rossinante, qui avait les épaules à demi déboîtées. »

Cervantès, L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, Ch. VIII.

Sur le plan psychiatrique, on pourrait soulever l’hypothèse d’un personnage mythomane (il se prend pour ce qu’il n’est pas), paranoïaque (il voir des dangers là où il n’y en a pas) et maniaco-dépressif.
La représentation du monde n’est plus, cette fois, scientifique ou porteuse d’intentions politiques ou économiques. Il s’agit d’une représentation pathologique.

Dans ce roman, il y a deux mondes : le monde réel, tel qu’il est, et le monde tel que Don Quichotte le voit et voudrait qu’il soit.

Conclusion :

Le baroque est-il l’écho des tragédies et des bouleversements culturels de son époque ? Si le baroque est profondément lié à l’époque qui a vu et permis son apparition, et qu’à son tour le baroque vient refléter, il n’en est pas moins un courant valant pour lui-même, indépendamment de son contexte historique et culturel, et capable de rendre compte de la nature humaine en général. Qu’est-ce que l’homme et son monde ? Comme le fait dire Shakespeare dans Le Marchand de Venise :

« Je tiens ce monde pour ce qu’il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle. »

Cette tendance est de tout temps. Le baroque l’a révélée.