La découverte de l’autre

L’ethnocentrisme et l’histoire

  • L’exploration physique (et pas seulement intellectuelle) de la Terre a apporté la notion de rapport (rapport de l’occidental à l’oriental, du connu à l’inconnu, de la terre civilisée à la terre considérée comme vierge, de la culture à la nature).
  • Les voyages d’exploration ont amené la découverte et l’expérience de l’autre. Se pose alors la question de savoir si ces cultures sont égales en valeur ou si certaines cultures sont supérieures à d’autres. C’est la question de l’ethnocentrisme.
  • L’Occident a longtemps tenté d’imposer son modèle et affirmé sa prétendue suprématie sur les autres cultures.
  • Les voyages que nous appelons « d’exploration » ont été en réalité, pour la plupart, des voyages d’extermination.
  • À partir de la Renaissance, l’œuvre des penseurs (humanisme) devient très souvent une œuvre de dénonciation :
  • de l’action politique (guerres de conquête et colonisation) ;
  • et de l’action religieuse (évangélisation, inquisition).

Diversités culturelles et relativisme anthropologique

  • La connaissance de cette diversité a donné naissance à un esprit relativiste.
  • La question de la taille physique se fait alors le reflet de la question de la grandeur morale et de la grandeur d’esprit : il n’y a pas une civilisation supérieure à une autre (Les Voyages de Gulliver, Jonathan Swift ; Micromégas, Voltaire).
  • Le relativisme culturel apparaît très clairement dans un extrait des Essais sur les cannibales : Montaigne constate un renversement des valeurs.
  • Le vrai sauvage est celui qui se conduit chez l’autre comme il le fait chez lui.

Le nouvel universalisme

  • L’Homme est-il un ou multiple ? Ne sommes-nous pas tous dignes d’un respect strictement égal et inconditionnel (sans condition) – et donc absolu ? Existe-t-il une nature humaine universelle ?
  • Les philosophes, de Descartes à Kant, s’accordent pour dire que la raison est une faculté que la nature donne à tout être humain.
  • Rousseau dégage un autre critère : la sensibilité. Pour lui, l’idée d’une nature humaine universelle renvoie à « l’homme naturel » qui renvoie à l’hypothèse de « l’état de nature ».
  • L’homme est un être naturellement compatissant, capable, par une sensibilité partagée, de comprendre ce que son semblable éprouve. La sensibilité peut donc légitimer le « droit naturel ».
  • La morale ne se compose pas d’injonctions ou d’interdictions de la raison, mais, dans l’ordre chronologique de l’évolution de l’homme, d’une tendance innocente.
  • Cependant, l’homme devient moralement corrompu quand les sociétés, les cultures et la raison se développent.
  • Le critère de la raison n’est donc pas toujours celui que les philosophes retiennent pour définir notre universalité morale.