Exercices La France défaite et occupée
Prépare-toi à progresser en Histoire avec ces exercices niveau Terminale : "La France défaite et occupée". Conçu pour renforcer les notions clés vues en cours, cet entraînement te permet de t’exercer à ton rythme. Idéal pour réviser efficacement et gagner en confiance. À toi de jouer !
Entrainement
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Document 1 : De Gaulle et la poursuite des combats
De gauche à droite : le général de Gaulle, Philippe de Scitivaux (militaire de la marine), René Mouchotte (aviateur) et Martial Valin (général de l’armée aérienne française), photographie prise en 1943 © Service Historique de l'armée de l'air (CC BY-SA 4.0)
Document 2 : La Résistance intérieure
« En résumé, les mouvements [de résistance intérieure] demandent :
1. Un soutien moral
2. Des communications fréquentes, rapides et valables avec Londres
Des contacts doivent être établis avec le général de Gaulle, qui permettront de se mettre d’accord sur un plan d’action concertée et de le mettre à exécution.
3. Des fonds
Pour commencer, une somme de trois millions par mois pour les trois mouvements. Cette somme devrait être doublée à la fin de l’année.
4. Des armes :- premier stade : équipement très léger, revolvers, mitraillettes ;
- deuxième stade : équipement léger, fusils, fusils automatiques, mitrailleuses.
En tant que simple messager accrédité par les mouvements Liberté, Libération nationale et Libération à transmettre un SOS à Londres, puis-je me permettre de faire remarquer le magnifique esprit de sacrifice de leurs chefs et de leurs partisans ainsi que leur volonté inébranlable de libérer leur nation. Certains ont déjà payé de leur vie leur dévouement à la cause. D’innombrables autres encombrent les prisons françaises et allemandes. Ceux qui continuent le combat ne doivent pas rester sans aide. »
Rapport de Jean Moulin au général de Gaulle, octobre 1941
Document 3 : L’organisation et la réunion des résistances
© Gmandicourt (CC BY-SA 3.0)
D’après vos connaissances, contre quoi, ou qui, se mobilisent les résistants ? Quelles actions mènent-ils ?
Évaluation
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Document 1 : Affiche de propagande vantant le programme du régime de Vichy
Le programme de la Révolution nationale est porté par le régime de Vichy, qui met fin à la IIIe république.
Document 2 : Affiche de propagande dénonçant les résistants
Affiche dénonçant les actions d'un groupe de résistants des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée), ayant pour chef Missak Manouchian. Cette affiche a été produite par la propagande allemande pour la France lors des simulacres de procès de ces résistants, condamnés à mort en novembre 1943.
Document 3 : Le service du travail obligatoire (STO)
Départ des travailleurs français du STO pour l’Allemagne à la gare de Paris-Nord en mai 1943
Dans quelles circonstances la défaite de 1940 est-elle intervenue ?
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Introduction du dossier : À la suite de l’annonce par le maréchal Pétain de sa volonté de conclure la paix avec l’Allemagne nazie le 17 juin 1940, le général de Gaulle appelle, sur les ondes de la BBC, les Français à résister et à le rejoindre à Londres pour poursuivre la lutte. Après des débuts difficiles, le mouvement fondé par de Gaulle, la France libre, enregistre progressivement des succès considérables, en ralliant à lui une partie de l’empire colonial français, en unifiant la Résistance intérieure et en remportant des succès militaires importants.
France libre :
La France libre est un mouvement politique et militaire fondé par le général de Gaulle pour poursuivre les combats durant la Seconde Guerre mondiale.
Les Forces françaises libres (FFL) sont ainsi les forces armées (aériennes, navales et terrestres) ralliées à De Gaulle. Il s’agit de soldats volontaires dont la majorité sont issus des colonies françaises. Ces forces constituent la Résistance extérieure.
La France libre cède sa place en juin 1943 au Conseil français de libération nationale (CFLN) qui se présente comme le véritable gouvernement de la France contre le régime de Vichy considéré comme illégitime.Emblème de la France libre puis du CFLN
Document 1 : Des débuts difficiles
Le 14 juillet 1940, c’est-à-dire moins d’un mois après l’appel du général de Gaulle, seuls quelques milliers de volontaires l’ont rejoint à Londres. En dépit du manque de moyens matériels, la fête nationale du 14 Juillet constitue l’occasion d’une première manifestation publique. À cette occasion, moins de 500 hommes, dont seulement un quart est armé, défilent entre White Hall et la statue du maréchal Foch, située près de Victoria Station. Néanmoins, grâce aux moyens matériels alloués à son mouvement par les Britanniques et au libre accès aux ondes de la BBC, le général de Gaulle pourra faire entendre la voix de la France libre bien au-delà de Londres.
Document 2 : Le ralliement d’une partie de l’Empire à la France libre : une étape décisive
Félix Éboué recevant le général de Gaulle au Tchad, en 1940. À la suite de cette rencontre, Charles de Gaulle nomme Félix Éboué gouverneur général de l’Afrique-Équatoriale française (AEF).
En octobre 1940, le général de Gaulle est accueilli par le gouverneur général Félix Éboué1 au Tchad après le ralliement de ce territoire de l’empire français au mouvement de la France libre le 26 août 1940, entraînant à sa suite la majeure partie de l’Afrique équatoriale française. Ce ralliement des colonies peut être considéré comme décisif pour la France libre puisqu’il lui apporte une assise territoriale et humaine conséquente, renforçant du même coup le poids du général de Gaulle et son mouvement auprès des Alliés.
1. Félix Éboué (1884-1944) est une figure historique importante dans l’histoire de France, qui a notamment œuvré au ralliement d’une grande partie de l’Afrique noire à la France libre durant la Seconde Guerre mondiale, et qui a réfléchi à certaines modifications de la politique coloniale, appelant notamment à respecter davantage les traditions et coutumes des autochtones.
Document 3 : Le retour de la France dans la guerre lors de la bataille de Bir Hakeim
Du 27 mai au 11 juin 1942, les soldats de la première brigade française libre résistent avec succès aux assauts des armées allemande et italienne (commandées par le général de la Wehrmacht, Rommel) à Bir Hakeim, en Libye, en dépit de leur infériorité numérique et matérielle. Leur résistance permettra aux Britanniques de s’organiser afin de repousser les Allemands à El Alamein (Égypte) et de conserver le contrôle du canal de Suez. Très médiatisé, l’événement suscite l’admiration des Alliés et consolide la position de De Gaulle et de la France libre auprès des Alliés. André Malraux1 écrit à ce sujet : « Nous ne tenons pas Bir Hakeim pour Austerlitz. Mais, comme le premier combat de Jeanne d’Arc à Orléans, Bir Hakeim a été la preuve que la France n’était pas morte. »
Voici le texte de récompense reçu par le bataillon de marche n°2 de l’Afrique-Équatoriale française (AEF) :« Belle unité indigène constituée en Oubangui-Chari par le chef de bataillon de Roux dès le ralliement aux combats des troupes de l’AEF. Sous le commandement de cet officier supérieur, puis du chef de bataillon Amiel, encadrée par des militaires, fonctionnaires et colons de l’Oubangui [colonie française d’Afrique centrale depuis 1903] animés d’un esprit magnifique, a pris une part glorieuse à toutes les actions militaires des Forces françaises libres dans le Moyen-Orient de mai 1941 à juin 1942. À Bir Hakeim, du 26 mai au 11 juin, a défendu avec acharnement un des secteurs les plus violemment attaqués, a maintenu ses positions malgré des pertes très lourdes et a réussi finalement à percer les lignes ennemies et à ramener 60 % de ses effectifs, lorsque l’ordre de repli a été donné. Blancs et Noirs de l’Oubangui, étroitement unis, ont donné dans la campagne 1941-1942 un bel exemple de patriotisme et de valeur militaire. »
Citation à l’ordre de l’Armée du bataillon de marche n°2, Charles de Gaulle
1. André Malraux (1901-1976) est un écrivain et un homme politique antifasciste et anticolonialiste. Pendant la guerre d’Espagne, il participe à l’organisation de la défense aérienne du camp républicain. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans la Résistance. Il devient par la suite ministre dans le gouvernement de De Gaulle.
Document 4 : Le regard des Américains sur le général de Gaulle en 1940
« Que représente en effet le Général à cette époque [à l’automne 1940] ? Il n’est en possession d’aucune des bases stratégiques auxquelles le président, toujours passionné des questions navales, accorde une importance primordiale : Bizerte, Mers-el-Kébir, Casablanca et surtout Dakar ; et puis, la presse américaine ne se soucie guère du chef de la France libre : Newsweek parle d’un général “condamné à n’être au mieux que d’une utilité limitée”, Time affirme que “le preux chevalier qui rendra sa vigueur à la France ne s’est pas encore présenté” et Life décrit Charles de Gaulle comme “un royaliste ambitieux” – ce qui n’a rien d’un compliment aux États-Unis… Du reste, aucun des politiciens français connus aux États-Unis n’a rallié de Gaulle, pas plus d’ailleurs que les intellectuels en vue – Jules Romains, André Maurois, Paul Morand, Jacques Maritain, Pierre Lazareff… »
F. Kersaudy, De Gaulle et Roosevelt, Perrin, 2004, p. 81
Document 5 : Unifier la Résistance
En 1941, le général de Gaulle charge Jean Moulin de se rendre en zone sud, non occupée par les Allemands, afin d’unifier les différents mouvements de la Résistance intérieure sous son autorité. À l’issue d’un long travail, Jean Moulin et les autres représentants du général de Gaulle en France parviennent à unir les trois grands mouvements de résistance en zone sud (Combat, Libération, Franc-Tireur) et les cinq principaux mouvements de la zone nord occupée. Le 27 mai 1943, leurs responsables se réunissent pour la première fois. C’est la naissance du Conseil national de la Résistance (CNR), qui reconnaît l’autorité du général de Gaulle, ce qui contribue à renforcer son crédit auprès des Alliés. Unifiés au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI) le 1er juin 1944, les éléments combattants de la Résistance contribuent activement à la libération du territoire (soutien des débarquements sur le sol français, participation à la libération de la capitale).
« Mission M.
4/5 novembre 1941
[I. …]
II. Dès l’arrivée de Monsieur M. en France, une liaison sera établie entre lui-même et Dok. […] III. Monsieur M. reprendra contact avec les trois mouvements par l’intermédiaire de “Libération nationale”.
IV. Monsieur M. rendra compte de son voyage à ces mouvements et leur exposera l’idée du général de Gaulle, c’est-à-dire la division à maintenir aux échelons élevés entre l’organisation proprement politique et l’organisation militaire.
[…]
V. 3. La centralisation et la coordination se feront à Londres. […]
VI. Budget : à étudier par la suite, suivant les besoins. Une somme de 1 500 000 francs est remise à Monsieur M. pour couvrir les besoins urgents des trois mouvements. […]
VII. Matériel : Question à étudier par la suite suivant les besoins correspondant aux forces qui pourront être organisées (contrôle de Londres).
Le Général de Gaulle. »Ordre de mission de Jean Moulin rédigé par le général de Gaulle
Document 6 : La France libre devient la France combattante
Le 14 juillet 1942, la France libre prend le nom de France combattante. À cette occasion, le général de Gaulle prononce un discours à la BBC diffusé vers les États-Unis et publié en France dans les journaux clandestins édités par la Résistance. Dans ce discours, le général de Gaulle énonce les objectifs militaires et politiques poursuivis par le mouvement qu’il dirige en vue de la Libération de la France.
Nous voulons
Que tout ce qui appartient à la Nation française revienne en sa possession.
Que le peuple français soit seul maître chez lui.
Quel toutes nos libertés intérieures nous soient rendues.
Que tout ce qui porte atteinte aux droits, aux intérêts, à l’honneur de la Nation soit châtié et aboli.
Que l’idéal séculaire de Liberté-Égalité-Fraternité soit mis en pratique.
Que cette guerre ait pour conséquence une organisation du monde établissant la solidarité et l’aide mutuelle des nations.
Qu’une fois l’ennemi chassé du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous élisent l’Assemblée nationale qui décidera souverainement des destinées du pays.Extrait du texte de la déclaration de Charles de Gaulle publiée dans les journaux clandestins en France, été 1942
QUESTION
Dans quelle mesure peut-on dire que le ralliement de l’empire colonial à la France libre a été décisif ? (doc. 1 et 2)