La société et les échanges

Problématiques

  • Comment l’Homme vivait-il avant l’apparition des sociétés ?
  • Pourquoi et comment l’Homme est-il passé de la nature à la société, pour quelles raisons et par quels moyens ?
  • D’où vient la nécessité des échanges et sont-ils naturels ?

Définitions à connaître : association, pacte social.

  • Aristote et la théorie naturaliste de la société

Dans son livre intitulé La Politique, Aristote définit la société comme une association.
L’Homme a des besoins : se nourrir et se protéger. Ces besoins sont naturels et relèvent du souci de conservation de soi. Puisqu’il est plus commode d’être plusieurs pour se nourrir et se protéger et puisque la conservation des êtres humains a plus de chance d’avoir lieu dans le regroupement que dans la solitude, dès lors, la société est une association naturelle. Elle est inscrite dans la nature de l’Homme.

  • Aristote et les « échanges artificiels »

En revanche Aristote signale et condamne un autre type d’échange qui, lui, n’est pas naturel et devient donc condamnable. C’est ce qu’Aristote nomme les « échanges artificiels » ou encore la « chrématistique ». L’échange est artificiel quand il ne répond pas à un besoin naturel mais à un désir artificiel, comme le désir de l’argent pour l’argent. La spéculation financière n’est pas une pratique naturelle : elle consiste à acheter une matière pour la revendre plus cher, sans aucun travail de transformation. Ou encore, vendre de l’argent pour en tirer un bénéfice n’est pas naturel : ainsi, Aristote condamne le prêt bancaire à intérêts, qu’il considère comme un échange injuste. Ce qu’il nomme « la monnaie » est un moyen et non une fin : elle ne doit servir qu’à faciliter les échanges naturels.

  • Hobbes et l’état de nature

Hobbes a mis en place une hypothèse devenue classique en philosophie politique : « l’état de nature ». Ici, le mot « état » s’écrit avec un « e » minuscule car il ne désigne pas l’État en tant qu’institution. L’hypothèse de « l’état de nature » permet de concevoir la situation de l’Homme avant l’apparition des premières sociétés.
Il ne s’agit pas d’un moment historique et réel, mais d’une supposition sur les raisons logiques du passage de la nature vers la société.

Pour Hobbes, dans cet état de nature, l’Homme est donc foncièrement mauvais. Pour exprimer cette idée, il reprend la célèbre phrase antique : « L’homme est un loup pour l’homme ».

  • La nature est un état de guerre de tous contre tous.
  • Hobbes et le pacte social

L’objectif premier de ce pacte social est la sécurité. Moins de liberté, mais davantage de sécurité : tel est le principe sur lequel repose la société selon Hobbes.

Mais dans la mesure où l’Homme, malgré cet accord, reste naturellement mauvais, alors il lui faut un chef, une puissance politique forte, afin de faire respecter le pacte. Hobbes nomme ce chef « Léviathan », en référence à un monstre biblique. Il faut un monstre puissant pour que l’Homme vive dans un ordre social.

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À retenir

  • Pour Aristote, la société est une association naturelle, inscrite dans la nature de l’Homme.
  • Selon Hobbes, la société repose sur un pacte social ayant pour objectif premier la sécurité.
  • Cependant, dans un cas comme dans l’autre, la violence légale est-elle moralement acceptable ?