Le politique et le religieux au Moyen Âge : les liens historiques entre le pouvoir et la religion

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La religion comme source de légitimité du pouvoir politique

  • Les héritages de l’Antiquité tardive influencent les relations entre le politique et le religieux au Moyen Âge.
  • Après la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, l’Empire romain d’Orient, appelé aussi Empire byzantin, se considère alors comme l’unique Empire chrétien.
  • En l’an 800, Charlemagne devient empereur de l’Empire carolingien et de nombreux ecclésiastiques occidentaux voient en lui le restaurateur de l’Empire romain d’Occident.
  • Le monde musulman, bien que porté par une religion différente (l’Islam), s’inspire aussi des structures et des visions politico-religieuses de l’Empire byzantin.
  • La religion est perçue comme un moyen de légitimer l’exercice du pouvoir.
  • La religion n’est pas séparée de l’État, mais la religion ne prime pas pour autant sur le pouvoir politique. Il s’agit surtout de légitimer l’action de l’empereur exerçant alors son pouvoir politique par la volonté de Dieu.
  • Les empereurs romains de l’Antiquité tardive considèrent que le politique prime sur le religieux.
  • Cette idée est reprise aussi bien par les empereurs byzantins que par Charlemagne ou les califes du monde musulman.

Des héritages ambivalents et spécifiques

  • Il existe une différence entre l’Orient grec et l’Occident latin dans la conception des liens entre religion et pouvoir.
    Si le pouvoir impérial intervient dans les affaires religieuses de l’Église dans l’Empire byzantin, la domination du pouvoir politique sur l’institution religieuse est contestée dans l’Occident latin.
  • Les papes du Moyen Âge proclament ainsi par la suite la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel.
  • Il existe aussi une différence entre l’Empire byzantin et l’Empire carolingien d’un côté et les dynasties omeyyades et abbassides de l’autre :
  • les deux premiers sont chrétiens et héritent directement des pratiques de l’Empire romain ;
  • les secondes sont musulmanes et se réfèrent donc aux idées portées par le Coran et le prophète Mahomet.
  • Les relations entre le politique et le religieux ne sont pas clairement définies dans l’islam, le prophète n’ayant pas un titre politique, mais uniquement religieux.

Des sociétés encadrées par les pouvoirs politiques et religieux

  • Au Moyen Âge, la laïcité et la liberté de conscience ne sont pas concevables.
  • Responsables de l’État, les monarques sont aussi responsables du salut de l’âme de leurs sujets.
  • La seule « vraie » religion est donc la religion d’État, et toutes les autres ne sont au mieux que tolérées, au pire interdites.
  • Dans l’Empire byzantin, seul le christianisme catholique encadré par les conciles de Nicée, d’Éphèse et de Chalcédoine est autorisé.
    Tous les autres chrétiens ainsi que les juifs sont exclus mais « tolérés » en attendant leur conversion.
  • Dans l’Empire abbasside, l’islam sunnite est la religion d’État.
    Le judaïsme, le christianisme, le zoroastrisme et l’hindouisme sont exclus mais « tolérés » en attendant leur conversion.
  • Dans l’Empire carolingien, Charlemagne est résolu de construire un État chrétien. Il étend la chrétienté par des conquêtes.
    Les juifs sont exclus mais « tolérés » en attendant leur conversion.
  • Dans l’Empire byzantin, dans l’Empire abbasside et dans l’Empire carolingien, le culte des religions polythéistes est interdit.