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Introduction :
On ne travaille pas de la même façon au XIXe siècle et au début du XXIe siècle. Nous allons voir que les différents secteurs de l’économie, le temps de travail, mais aussi le travail lui-même, ont profondément changé. Ces évolutions économiques et sociétales entraînent des mutations démographiques profondes auxquelles nous nous intéresserons également.
Les secteurs économiques
Les mutations économiques s’accompagnent de mutations profondes des sociétés, notamment dans les différents secteurs où travaillent la population active.
Population active :
La population active correspond aux personnes ayant un emploi ou en cherchant un. Sont donc exclus de la population active les retraités et les étudiants par exemple.
Définitions
Traditionnellement, on distingue trois secteurs d’activités :
Évolutions et mutations
D’un point de vue historique, le secteur primaire a vu sa population active s’effondrer. Avant la révolution industrielle, 85 % des Français travaillaient dans ce secteur. Mais les transformations opérées par la révolution industrielle sur la société ont fait reculer ce secteur, qui ne crée désormais que peu d’emplois.
Dès la première révolution industrielle, l’exode rural a débuté. Après 1945, avec la généralisation de la mécanisation et le développement des technologies, l’agriculture se met à produire sur le même modèle que l’industrie. Le monde paysan disparaît progressivement, faisant place à une agriculture productiviste fortement assistée par la technologie.
Mais l’agriculture n’est pas le seul secteur à avoir subi de lourdes transformations :
La part de la population active travaillant dans le secteur secondaire s’est accentuée jusqu’aux années 1970. Depuis, ce secteur est en déclin, et on parle aujourd’hui de désindustrialisation de la France. Cette désindustrialisation s’explique en partie par les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979, les délocalisations et les nouvelles techniques de production.
En revanche, le secteur tertiaire connait la plus forte progression, et est à la source des grandes mutations de la société française. Depuis le milieu du XIXe siècle, le niveau de vie des Français a progressé. L’éducation, la culture, le tourisme et l’accès aux transports se sont démocratisés. La société de consommation de masse est née en France après 1945 pendant les Trente Glorieuses.
Le travail des femmes a également été l’objet de mutations importantes. Elles sont devenues plus présentes dans le monde du travail grâce au développement du salariat féminin dans l’industrie et le tertiaire. Le nombre de femmes dans la population active ne cesse de croître.
Évolutions du travail
Le temps de travail
Le temps de travail a largement diminué depuis le milieu du XIXe siècle. De 15 heures par jour, nous sommes passés à 35 heures par semaine en 2000. Le temps des congés s’est allongé. Les premiers congés payés en France datent de 1936. À cette époque, les quinze jours de congés accordés aux ouvriers ont constitué une grande révolution. Aujourd’hui, nous avons 5 semaines de congés payés.
Les métiers
Les métiers en eux-mêmes se sont également transformés. Par exemple, le développement du taylorisme dans l’industrie a multiplié le nombre de personnes intervenant sur une seule pièce.
Jusqu’aux années 1970, les emplois étaient relativement stables, le chômage assez rare, et plutôt de courte durée. Les périodes de crise, elles, étaient sévères mais relativement courtes.
Les années 1970 ont vu l’apparition et l’augmentation d’un chômage de masse et de longue durée. Ce phénomène s’est accompagné du développement de l’usage de contrats de travail à durée déterminée, du travail temporaire, à mi-temps voire à quart temps. C’est la flexibilité de l’emploi : elle est due à l’ouverture des frontières et à la mondialisation. Plusieurs activités sont délocalisées, et certains biens ne sont plus consommés, donc plus produits. Évidemment, l’arrêt des activités est très problématique pour les salariés.
La pauvreté
Toutes ces mutations ont eu de grands impacts sur l’évolution de la pauvreté en France. Sur le long terme, la pauvreté n’a cessé de reculer jusqu’aux années 1980. Les Trente Glorieuses l’ont notamment fait baisser de manière conséquente. Mais, depuis les années 1980, on assiste à sa recrudescence : plus de 8 millions de personnes vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté. Alors que les « Restos du cœur » ne devaient ouvrir que pour un hiver en 1986, plus de 30 ans plus tard, les associations caritatives ne peuvent plus faire face à toutes les demandes d’aide.
Face à l’absence totale de revenus de certaines personnes, les députés ont voté en 1988 la loi du RMI, le revenu minimum d’insertion, remplacé en 2009 par le RSA, le revenu de solidarité active.
Mutations démographiques
La France, depuis le milieu du XIXe siècle et jusqu’en 1945, a connu des difficultés démographiques par rapport à ses voisins. On parle de la France malthusienne. Malthus, un économiste anglais du XIXe siècle, prédisait que si l’on continuait à progresser sur le plan démographique, on allait à la catastrophe car il n’y aurait jamais assez de production alimentaire pour nourrir ces nouvelles populations. La solution était donc de restreindre les naissances.
Mais à partir de 1945, et jusqu’au milieu des années 1970, a lieu le baby-boom, une période de très forte croissance démographique. Le baby-boom a néanmoins été suivi d’un déclin jusqu’au début des années 2000. Depuis, la France a retrouvé une croissance de 2 enfants par femme en âge de procréer, et possède la meilleure démographie européenne. Mais cela reste insuffisant pour assurer le renouvellement des générations, puisqu’il faut un indice de 2,1 enfants par femme en âge de procréer.
Le chômage de masse et de longue durée, les crises économiques à répétition, l’espérance de vie qui s’allonge, toutes ces mutations se répercutent sur l’édifice social français. L’équilibre du système des retraites devient ainsi un problème majeur car sans croissance économique, les cotisations ont du mal à compenser les pensions des retraités qui seront de plus en plus nombreux avec le départ des baby-boomers à la retraite.
Conclusion :
Le secteur primaire (agriculture, pêche, exploitation forestière…) n’est plus pourvoyeur d’activité depuis les exodes ruraux massifs et la fin du monde paysan. Seul 3 % de la population active travaille dans ce secteur, qui se gère désormais comme l’industrie.
Le secteur secondaire, qui a dominé en France à l’époque de la révolution industrielle, est désormais marginalisé, entraînant une désindustrialisation de tous les pays riches et de la France en particulier. C’est alors l’essor du tertiaire et l’émergence du concept de société postindustrielle.
Le monde ouvrier tel qu’on le concevait il y a 50 ans n’existe plus, et les personnes peu qualifiées sont de plus en plus en proie au chômage de longue durée. En parallèle, la place des femmes dans la société a largement évoluée, et plus de 50 % de la population active est féminine.
L’arrivée des congés payés a fortement modifié la société : les temps de repos et de loisirs n’ont rien à voir avec ceux des précédentes générations. Ces mutations ont été très rapides. Il faut pourtant réfléchir au paradoxe de la pauvreté qui progresse, alors même que la société crée toujours plus de richesses.