Promouvoir l'égalité hommes-femmes

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Introduction :

Nous allons à présent aborder la question du rapport hommes-femmes au sein de notre société. De récents scandales ont mis en lumière le comportement indécent et parfois criminel de certains hommes à l’encontre des femmes. Ces faits divers nous rappellent que, au-delà des textes de lois et des déclarations publiques, l’égalité entre les hommes et les femmes est encore un but à atteindre plutôt qu’une réalité objective.

Ainsi, comment peut-on lutter contre ces comportements et mieux promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes au sein de la famille, dans le monde politique et à l’intérieur de l’entreprise ? Après avoir passé en revue dans une première partie les principales inégalités et discriminations dont peuvent souffrir les femmes dans notre société, une deuxième partie sera consacrée aux actions menées par certains acteurs de la société civile pour dénoncer ces comportements discriminatoires. Enfin, nous traiterons des mesures prises par les pouvoirs publics pour parvenir à l’égalité hommes-femmes.

Un monde organisé et dominé par les hommes ?

En 2015-2016, $54,5\,\%$ des étudiant·e·s inscrit·e·s à l’université étaient des femmes contre seulement $43\,\%$ en 1960. Sur le marché du travail, les femmes représentent $48,2\,\%$ de la population active contre $40\,\%$ en 1990. Des progrès sont donc observés depuis plusieurs années qui nous incitent à penser que notre société évolue vers plus d’égalité entre les hommes et les femmes.

Des inégalités dans le monde de l’entreprise

Ce premier constat n’est pas totalement faux mais mérite d’être nuancé car, en France, les femmes souffrent aujourd’hui de nombreuses discriminations sexistes plus importantes encore que dans d’autres pays au niveau de développement comparable. En effet, dans le monde de l’entreprise, une femme gagne en moyenne un salaire qui est inférieur de $25,7\,\%$ à celui d’un homme qui disposerait de la même expérience et des mêmes compétences professionnelles.

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Rappel

Les femmes sont également beaucoup plus nombreuses que les hommes à exercer un emploi à temps partiel sans l’avoir désiré. En effet, près de $80\,\%$ des temps partiels sont occupés par des femmes, dont une bonne partie élèvent seules leur(s) enfant(s). Par contre, elles sont à peu près aussi nombreuses que les hommes à être au chômage.

Des hommes plus présents dans la vie politique

Même si la situation semble s’améliorer, les femmes ne représentaient en 2017 que $38,7\,\%$ des député·e·s de l’Assemblée nationale et $32\,\%$ des sénateur·rice·s. Seules trois femmes sont à la tête d’une des $18$ régions françaises. La France est donc en retard par rapport à d’autres pays tels la Suède, la Finlande ou l’Espagne qui détiennent chacun plus de $40\,\%$ de députées dans leurs assemblées.

Les femmes peuvent être victimes de comportements machistes

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Définition

Machisme :

Ensemble de propos et de comportements qui visent à imposer l’autorité des hommes sur les femmes.

Le machisme, comme le racisme, est souvent conditionné par un réflexe de peur, de perte d’identité. Il s’apparente à un conservatisme social.

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Exemple

Quant au partage des tâches domestiques au sein du foyer, la situation n’est guère plus avantageuse pour les femmes qui y consacrent en moyenne $3,26$ heures par jour contre seulement $2$ heures pour les hommes.

Plus alarmant, les femmes sont parfois victimes d’incivilités, d’agressions ou de crimes commis par certains hommes. Ainsi, selon une récente étude, $12\,\%$ des femmes de plus de 18 ans ont déjà été violées et $43\,\%$ ont déjà subi des gestes sexuels sans leur consentement. Encore aujourd’hui, environ $70\,000$ jeunes femmes mineures seraient mariées de force en France chaque année. Pour finir, une femme meurt tous les trois jours des coups portés par son mari.

Les inégalités hommes-femmes Les inégalités hommes-femmes

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À retenir

Si ces inégalités sont encore trop nombreuses, du moins elles ne se creusent plus. Elles ont même tendance à diminuer avec le temps, mais à un rythme encore trop lent qu’il convient désormais d’accélérer.

La société civile s’engage pour dénoncer et réduire ces inégalités

L’engagement de femmes, à titre individuel ou dans le cadre d’associations féministes, a permis d’accélérer le cours de l’histoire.

Une longue marche menée par des personnalités marquantes

Dès 1791, Olympe de Gouges rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Il s’agit d’un texte satyrique qui n’aura toutefois aucune valeur juridique. Femme de lettres guillotinée sous la Terreur en place publique le 3 novembre 1793, Olympe de Gouges est considérée par certains spécialistes de l’histoire des femmes comme la première militante féministe. Elle va inspirer de nombreuses générations de femmes après elle, mais aussi des hommes qui vont soutenir la nécessité de parvenir à une égalité des sexes. Notons d’ailleurs que, dès le siècle des Lumières, des philosophes ont eux aussi dénoncé les inégalités entre les sexes, tels Voltaire dans plusieurs de ses écrits dont son pamphlet satirique Femmes, soyez soumises à vos maris, ou Choderlos de Laclos Dans De l’Éducation des femmes paru trois ans avant la Révolution française.

Olympe de Gouges Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne Extrait de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ©G.Garitan

Près d’un siècle plus tard, le mouvement des suffragettes, composé de femmes réclamant le droit de vote (jusqu’alors uniquement réservé aux hommes), marque une nouvelle étape. Cette mobilisation est née au Royaume-Uni mais, en France, Hubertine Auclert est une des personnalités les plus marquantes de cette époque. Elle fonde en 1881 le journal La Citoyenne pour appuyer son combat acharné en faveur du droit de vote des femmes. Elle mourra en 1914, trente ans avant que les femmes puissent participer à une élection.

Il existe différentes tendances féministes mais en France, Simone de Beauvoir constitue une référence incontournable. Dans son livre Le Deuxième Sexe, publié en 1949, la philosophe invite la femme moderne à « se tailler ses propres vêtement », c’est-à-dire à s’affranchir des codes de la société conservatrice, tout comme elle invitait les peuples colonisés à s’émanciper de leurs colonisateurs.

Des associations féministes au cœur du combat pour l’égalité des droits

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Définition

Féminisme :

Mouvement social dont l’objet est l’émancipation des femmes et qui vise, par ses actions, l’extension de leurs droits et statut dans le but d’égaler ceux des hommes.

À partir de la fin des années 1960, le mouvement féministe connaît un nouvel élan. Des associations comme le MLF (Mouvement de Libération des Femmes) sont créées : elles cherchent, par leurs actions militantes, à faire valoir le droit des femmes à disposer librement de leur corps et de leur sexualité. En 1974, Simone Veil permettra aux femmes d’obtenir un droit sur leur corps en promulguant la loi sur l’IVG.

De nos jours, des associations comme Osez le féminisme ou Ni putes ni soumises mènent des actions n’hésitant pas à solliciter les médias et à utiliser les réseaux sociaux afin de mieux faire connaître leur combat pour la défense des droits des femmes et la lutte contre les violences dont elles sont régulièrement victimes.

En 2008, le mouvement Femen est apparu en Ukraine. Depuis, ses militantes ont organisé des actions dans plusieurs pays. Mouvement féministe radical, leurs membres posent seins nus avec des slogans provocateurs destinés à marquer les esprits. Plus récemment, des femmes ont participé au mouvement des « gilets jaunes » en portant un gilet rose, faisant ainsi le lien entre sexisme et inégalités sociales.

Ni putes ni soumises ruban blanc Opération Ruban blanc ©Niputesnisoumises

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À retenir

Depuis 1975, le 8 mars est la journée internationale des droits des femmes. À cette occasion, de nombreuses associations sont mobilisées aux côtés des enseignant·e·s dans les écoles, les collèges et les lycées afin de sensibiliser les jeunes en faveur d’une plus grande égalité hommes-femmes.

Le mouvement #Metoo favorise une prise de conscience à l’échelle mondiale

L’affaire Harvey Weinstein, du nom d’un célèbre et puissant producteur hollywoodien qui utilisait son pouvoir dans le monde du cinéma pour abuser sexuellement de jeunes actrices, a bouleversé l’opinion en octobre 2017. Ce scandale a favorisé une libération de la parole des femmes. Il a entraîné à sa suite une prise de conscience à l’échelle internationale de la nécessité d’œuvrer en faveur d’un plus grande égalité et d’un plus grand respect entre les sexes. Né aux États-Unis et s’appuyant sur des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, le mouvement #Metoo, va alors permettre à de nombreuses femmes de raconter les violences dont elles ont pu être victimes. En France, le mouvement #Balance ton porc fonctionne de manière comparable et va connaître une large audience. Il permet en effet à d’autres femmes que des personnalités publiques connues de faire entendre leurs voix, et d’élargir le débat au-delà d’une médiatisation ponctuelle des violences morales et physiques faites aux femmes.

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Attention

Au début de l’année 2019, le ministère de la justice signale que le nombre de femmes ayant porté plainte pour viol a augmenté de $17\,\%$ en un an. Cela ne signifie pas nécessairement que ces actes sont en forte augmentation mais atteste plutôt d’une plus grande libération de la parole, premier pas indispensable à la reconstruction des victimes.

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À retenir

L’engagement de femmes à titre individuel mais aussi au sein d’associations leur a permis de s’exprimer face aux discriminations subies tout en faisant pression sur les pouvoirs politiques, accélérant ainsi le rythme des réformes.

Les pouvoirs publics mènent des actions en faveur de l’égalité hommes-femmes

En France, les pouvoirs publics ont davantage tardé que certains pays européens à s’engager en faveur d’une plus grande égalité entre les sexes. D’importants progrès ont toutefois été réalisés depuis le début du XXe siècle.

La marche vers l’égalité des droits

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L’accès des femmes au droit de vote, en 1944, est particulièrement tardif en France en comparaison d’autres pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni qui ont accordé ce droit au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Curieusement, les partis de gauche français se sont longtemps opposés à cette idée craignant le vote féminin trop influencé par l’Église catholique, réputée orientée à droite lors des différents scrutins.

Des réformes et une volonté d’agir qui s’accélèrent depuis une vingtaine d’années

Au tout début du XXIe siècle, la pression exercée par l’opinion publique mais aussi par le monde associatif ont permis une accélération du rythme des réformes. Ainsi, la loi sur la parité votée au parlement en 2000, oblige les partis politiques sous peine d’amendes à mettre en œuvre l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électifs. En 2008, l’article 1 de la Constitution de la Ve République est modifié stipulant désormais que « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. »

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Attention

La loi ne s’accompagne pas nécessairement d’un changement des mentalités. On pensera entre autres au parti Les Républicains qui s’est vu infliger une retenue de $1,8$ million d’euros sur les subventions que l’État devait lui verser, pour n’avoir pas présenté suffisamment de femmes aux élections législatives de 2017.

L’égalité hommes-femmes, grande cause du quinquennat Macron

Dès son élection à la présidence de la République française en mai 2017, Emmanuel Macron affirme sa détermination sur le sujet. Marlène Schiappa issue du mouvement associatif, est alors nommée secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
Dans la foulée, l’égalité hommes-femmes est déclarée officiellement en octobre 2018 « grande cause du quinquennat ».

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À retenir

L’opinion publique est aujourd’hui beaucoup plus sensibilisée que par le passé à la question des rapports inégaux entre les hommes et les femmes. Cette prise de conscience contribue à faire évoluer les mentalités et à accélérer le rythme des réformes depuis une vingtaine d’années.

Conclusion :

La médiatisation de faits graves et quelquefois criminels portant atteinte à l’intégrité de certaines femmes ont mis en lumière, après de grands moments de silence, la nécessité de poursuivre une action forte et soutenue dans le temps en faveur d’une plus grande égalité entre les sexes. Notons par ailleurs que l’origine du mouvement remonte certes à plus de deux siècles, mais que de nombreux progrès restent encore à faire en matière d’égalité.

Pour atteindre cet objectif, l’action militante, dont les médias se font parfois l’écho, joue un rôle crucial. Nous avons d’ailleurs pu observer que d’importants progrès ont été réalisés depuis un siècle. Nous avons également pu constater qu’il ne suffisait pas de voter une loi en faveur de la parité ou de l’égalité salariale pour que celle-ci soit appliquée et respectée. D’importants efforts restent donc encore à fournir pour atteindre une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans notre société.

Cette question s’étend en outre à l’ensemble de la société qui doit s’unir pour lutter contre les inégalités. Pour y parvenir, il est nécessaire qu’hommes et femmes travaillent de concert, dans un respect mutuel. Comme le montrent les limites de la loi dans son application, le changement des mentalités reste essentiel, ce qui passe par une nouvelle approche éducative au sein de la famille, de l’école. L’égalité hommes-femmes concerne donc non seulement l’État mais également la société civile, les deux ayant tout intérêt à parvenir à une meilleure cohésion sociale.