Pour Descartes, l’animal est comme une machine (concept d’« animal machine »).
Cette idée relève d’une conception mécaniste du corps, qu’il s’agisse du corps humain ou du corps animal.
La différence entre l’homme et l’animal, selon Descartes, est qu’au corps humain est joint un esprit, ce qui n’est pas le cas pour l’animal.
Pour Descartes, les animaux peuvent même parler (Lettre au marquis de Newcastle), mais ils agissent mécaniquement, sans conscience.
Descartes parle, non pas de conditionnement mais de « passion », c’est-à-dire ici de mouvement non pensé et passif.
Le langage comme expression de la pensée serait donc le propre de l’homme.
Communication et proximité
Si les animaux ne « parlent » pas, ils communiquent tout de même (travaux de Karl von Frisch sur le langage comportemental des abeilles ou de Konrad Lorenz sur la communication chez les oies).
L’homme communique avec l’animal. Cette proximité rend dès lors possible l’idée que la connaissance de l’homme puisse passer par la connaissance de l’animal.
La Rochefoucauld affirme que, dans le registre de la communication par le son ou par le geste, il y a autant de modalités chez les animaux qu’il en existe dans l’humanité (Maximes).
Machiavel, pour désigner ce que doivent être les deux armes du pouvoir, utilise la métaphore animale.
Les animaux nous permettent de mieux comprendre qui nous sommes car leur communication n’est pas si éloignée de la nôtre.
Miroir et anthropomorphismes : faire parler l’animal
Notre rapport à l’animal se fait par des effets de reflet. L’animal reste le miroir qui nous permet de nous mettre à distance de nous-même, d’avoir sur notre humanité – ou notre inhumanité – un regard quelque peu objectif.
L’anthropomorphisme se retrouve dans les Fables de La Fontaine ou encore dans La Ferme des animaux de George Orwell, et est souvent utilisé pour dénoncer nos travers.
Un autre renversement est effectué dans La Planète des singes de Pierre Boulle..
Les rapports et les rôles sont inversés, et l’exploitation de l’animal par l’homme devient exploitation de l’homme (devenu bête) par l’animal (devenu évolué).