S’imposer par la parole

La parole comme forme détournée de la force physique

  • La parole peut-être une forme détournée de la violence comme dans la fable antique « Le loup et l’agneau » d’Ésope. Le dominant a le dernier mot.
  • C’est la raison du plus fort.
  • La parole est alors une justification intellectuelle (biaisée) de la violence.
  • On parle de sublimation de la violence.
  • Kant, dans Qu’est-ce que les Lumières ?, donne des exemples de la parole comme injonction permettant d’imposer son pouvoir social (militaire, administratif ou religieux).

L’autorité de la parole politique comme contrat

  • La parole peut également être un moyen mis en œuvre pour l’intérêt général.
  • La diplomatie met l’autorité de la parole au service de la paix quand celle-ci est préférable à la guerre (discours de Dominique de Villepin contre l’engagement de la France dans la guerre en Iraq devant l’ONU).
  • Le discours utilise alors le logos et l’ethos plutôt que le pathos.
  • En philosophie politique, la notion d’accord entre citoyens se fonde sur l’autorité d’une parole implicite, à laquelle normalement tous adhèrent.
  • Cet accord revoie à la notion de contrat social (Rousseau, Contrat social).
  • Le contrat social d’une démocratie est le pilier de la parole publique, censée porter la légitimité politique des démocraties délibératives.

« Encourager ses troupes »

  • La parole politique cherche à mobiliser et motiver les citoyens autour d’une cause générale (« C’est notre projet », Emmanuel Macron ; « Come together, right now, over me », The Beatles).
  • On peut encourager ses troupes et imposer sa propre motivation dans plusieurs domaines (politique, défense, sport).
  • Un leader est là pour mobiliser l’attention et la capacité d’action du public.
  • Démosthène exhorte les Athéniens à réagir contre Philippe II de Macédoine qui menace la paix.
  • Aimé Jacquet donne un discours de motivation à son équipe à la mi-temps d'un match de demi-finale.
  • Ils construisent leur propos sur une même base oratoire : l’intention de piquer la fierté d’hommes qui subissent les événements plus qu’ils ne les prennent en main.
  • L’autorité du leader repose sur deux principes :
  • la compétence technique,
  • et la compétence oratoire.
  • Sans qualification ni expérience de la pratique dont on parle, on n’est pas crédible aux yeux de ceux qui écoutent. Mais la pure connaissance technique de la pratique dont on parle, sans une maîtrise et sans un charisme de la parole, ne permettra pas d’être convaincant, de « faire passer le message ».