Exercices Un monde multipolaire (2001 - ) : de nouveaux types de conflits
Prépare-toi à progresser en Histoire avec ces exercices niveau Terminale : "Un monde multipolaire (2001 - ) : de nouveaux types de conflits". Conçu pour renforcer les notions clés vues en cours, cet entraînement te permet de t’exercer à ton rythme. Idéal pour réviser efficacement et gagner en confiance. À toi de jouer !
Entrainement
Évaluation
- 1/5
Introduction du dossier :
Les attentats du 11 septembre 2001 perpétrés par Al-Qaïda sont un choc aux États-Unis et dans le monde. Les États-Unis sont touchés sur leur sol, leur modèle est violemment contesté par des extrémistes islamistes et ils n’apparaissent plus comme l’hyperpuissance des années 1990. Le monde bascule dans l’hyperterrorisme. Le gouvernement du président G. W. Bush décide alors de mener une guerre contre le terrorisme international.
Al-Qaïda :
En arabe, « la base », organisation terroriste islamiste fondée en 1987 en Afghanistan.Terrorisme :
Ensemble d’actes violents (attentats, assassinats, etc.) commis par des organisations politiques dans le but d’atteindre leurs objectifs en instaurant un climat de terreur et de peur au sein d’une population.
Hyperterrorisme :
Expression du diplomate François Heisbourg dans son ouvrage publié en 2001 Hyperterrorisme : la nouvelle guerre. Tout comme le terrorisme, on peut définir l’hyperterrorisme comme le recours à la violence pour imposer par la terreur des objectifs politiques, religieux ou idéologiques à des populations et des États ; mais l’hyperterrorisme utilise d’autres armes, outils de la mondialisation (transports aérien, Internet), et la méthode du surattentat, c’est-à-dire une succession d’attentats en quelques heures, afin de renforcer la panique et la confusion.Document 1 : L’attentat des « tours jumelles »
Le 11 septembre 2001, une série de quatre attentats-suicides, revendiqués par Ben Laden, chef d’Al-Qaïda, vise des cibles précises sur le territoire américain : deux avions sont projetés sur le World Trade Center, le plus important centre d’affaires de New York et un avion sur le Pentagone, le bâtiment du commandement militaire étatsunien à Arlington, près de Washington. Un quatrième avion, volant en direction de Washington DC, s’écrase en forêt de Pennsylvanie. Ces attentats font près de 3 000 morts. Les images, ci-dessous, ont fait le tour du monde. La médiatisation instantanée de l’événement a renforcé l’état de sidération causé par un tel évènement.
a. Les tours en feu percutées par deux avions de ligne
Les deux tours jumelles du World Trade Center, touchées par une attaque terroriste, NYC, 11 septembre 2001
b. L’attentat du World Trade Center : l’effondrement des tours
Document 2 : La riposte américaine
En réaction aux attentats qui sont un véritable traumatisme, George Bush, président républicain, durcit sa politique étrangère et déclare la guerre au terrorisme international. Convaincu que les États-Unis sont une nation d’exception, il exprime une vision très hégémonique du rôle des États-Unis.
« Le 11 septembre, les ennemis de la liberté ont commis un acte de guerre contre notre pays. […] Les Américains ont subi des pertes humaines causées par la guerre, mais non dans le centre d’une grande ville par un matin calme. Les Américains ont connu des attaques-surprises mais jamais auparavant contre des milliers de civils. Tout cela nous est arrivé en un seul jour, et la nuit est tombée sur un monde différent, un monde où la liberté elle-même fait l’objet d’une attaque. […]
Notre guerre contre la terreur commence par Al-Qaïda mais elle ne se termine pas par là. Elle ne se terminera que lorsque chaque groupe terroriste capable de frapper à l’échelle mondiale aura été repéré, arrêté et vaincu […]. Nous consacrerons toutes les ressources à notre disposition – tous les moyens diplomatiques, tous les outils de renseignement, tous les instruments des forces de l’ordre, toutes les influences financières et toute arme nécessaire de guerre – à la dislocation et à la défaite du réseau terroriste mondial […]. Nous poursuivrons les nations qui assurent une aide ou un asile au terrorisme. Chaque pays dans chaque région doit maintenant prendre une décision. Ou bien vous êtes avec nous, ou bien vous êtes avec les terroristes. À partir de maintenant, tout pays qui continue d’abriter ou de soutenir le terrorisme sera considéré par les États-Unis comme un régime hostile. […]
Ce combat n’est pas seulement celui de l’Amérique. Et ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la liberté de l’Amérique. Ce combat est celui du monde entier. Celui de la civilisation dans son ensemble. C’est le combat de tous ceux qui croient dans le progrès et le pluralisme, la tolérance et la liberté. »Extraits du discours de G. W. Bush an Congrès le 20 septembre 2001
Document 3 : Une guerre asymétrique et unilatérale : les budgets de la défense dans le monde en 2003-2005
Le président Bush peut compter sur le soutien du Congrès qui vote en 2001 un budget militaire colossal de 400 milliards de dollars. Deux guerres sont alors déclenchées. En 2001, les États-Unis entrent en guerre en Afghanistan contre le régime des talibans et à la recherche de Ben Laden. Les États-Unis démantèlent les camps d’entraînement d’Al-Qaïda tout en chassant les talibans du pouvoir. En 2003, les États-Unis entrent en guerre contre l’Irak.
Talibans :
Les talibans sont sont des fondamentalistes islamistes qui a pris le pouvoir en Afghanistan entre 1996 et 2001, puis en 2021.Document 4 : La position de la France contre la « guerre préventive »
La guerre contre l’Irak est une guerre préventive sans le soutien de l’ONU, certains pays s’y opposant, dont la France. Cette guerre est déclenchée sous le prétexte, avéré faux par la suite, que l’Irak de Saddam Hussein détiendrait des armes de destructions massives. Cette guerre aboutit au renversement du régime de Saddam Hussein mais déstabilise profondément le pays et toute la région. Le 11 septembre 2001 conduit donc à un conflit asymétrique, les États-Unis étant en position de force, mais aussi à une multiplication de guerres irrégulières.
« Faut-il un recours plus large et plus systématique à la force ? Nous avons plus que jamais le devoir, au nom de notre avenir à tous, de répondre à cette interrogation majeure : comment imposer le respect des libertés fondamentales à un État qui ne les respecte pas ? C’est vrai en Iraq, où votre Commission a dénoncé à juste titre, année après année, les violations des droits de l’homme. C’est vrai ailleurs.
Nous avons une conviction. On ne peut faire progresser le droit tout en le contournant. Si la force doit rester un dernier recours, elle ne peut s’ériger en principe d’action préventif et unilatéral. Cela ruinerait la confiance entre les États et conduirait à un engrenage de violence et de guerre. Cela nuirait avant tout au progrès des droits de l’homme eux-mêmes.
Notre devoir est d’ouvrir les portes de la liberté pour les peuples. Refusant catégoriquement toute complaisance à l’égard des dictatures, la France se veut porteuse d’un espoir au service de l’humanité. Elle veut tracer avec l’ensemble de la communauté internationale un chemin exigeant et lucide, afin de construire un monde meilleur. »Extrait du discours de Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères de la France, à l’ONU le 24 mars 2003
Guerre préventive :
Guerre déclenchée pour empêcher un possible risque de conflit futur. Ce n’est donc pas une guerre qui répond à une menace imminente, mais à une vision purement stratégique. C’est pourquoi la guerre préventive est illégale au regard du droit international.Conflit asymétrique :
Conflit caractérisé par un rapport de force inégal entre deux camps. Néanmoins, si l’invasion est facile pour la grande puissance, la pacification n’aboutit pas et le conflit asymétrique ne conduit pas toujours à une victoire du plus fort.Guerre irrégulière :
Guerre imprévisible, sans front, sans frontière et sans État. Contrairement à une guerre dite « régulière », il n’y a pas de déclaration de guerre et pas d’opposition entre deux armées nationales. C’est aussi une guerre sans fin, sans accord de paix.Document 5 : La critique de l’unilatéralisme étatsunien
a. Koffi Annan défend le multilatéralisme et le respect des droits de l’homme
Dès 2004, Koffi Annan, secrétaire général des Nations unies, affirme que la guerre déclenchée en Irak est « illégale ». Pour lui, la lutte contre le terrorisme mondiale doit s’appuyer sur une logique multilatérale. Il dénonce l’unilatéralisme des États-Unis et le non-respect des droits de l’homme. En 2006, à la suite de la publication d’un rapport d’experts de l’ONU dénonçant la pratique de la torture dans le centre de détention américain de Guantanamo, Koffi Annan se prononce pour sa fermeture. D’après lui, les États doivent rester fidèles aux droits de l’homme, même dans la lutte contre le terrorisme. Une grande puissance comme les États-Unis doit faire preuve d’un leadership éclairé, pour guider la paix dans le monde.
« Dans le monde d’aujourd’hui la sécurité de chacun d’entre nous est liée à celle de tous […] dans un monde ouvert, un monde où des armes meurtrières peuvent être obtenues non seulement par des États hors-la-loi, mais aussi par des groupes extrémistes ; un monde où le SRAS, ou grippe aviaire, peut franchir des océans, à plus forte raison des frontières nationales, en quelques heures ; un monde où des États faillis au cœur de l’Asie ou de l’Afrique peuvent devenir le refuge de terroristes ; un monde où même le climat change de telle manière que la vie de tous les habitants de la planète en pâtira.
Contre ce type de menaces, aucun pays ne peut assurer sa sécurité en cherchant à dominer tous les autres. Nous partageons tous la responsabilité de la sécurité de l’autre et ce n’est qu’en collaborant pour assurer la sécurité des uns et des autres que nous pouvons espérer instaurer une sécurité durable pour nous-mêmes. […]
En bref, les droits de l’homme et la primauté du droit sont indispensables à la sécurité et à la prospérité mondiales. Comme l’a dit Truman, nous devons, une fois pour toutes et de façon incontestable, prouver par nos actes que le droit règne. C’est la raison pour laquelle, par le passé, l’Amérique a été à l’avant-garde du mouvement mondial pour les droits de l’homme. Mais, pour ce pays, la seule manière de rester en tête sera de se montrer fidèle à ses principes, jusque dans la lutte contre le terrorisme. Lorsque l’Amérique semble abandonner ses propres idéaux et objectifs, ses amis étrangers sont, naturellement, troublés et déconcertés. »Extraits de l’allocution du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, le 11 décembre 2006 à la bibliothèque Harry Truman, dans le Missouri
b. Les conditions de détention au camp de Guantanamo
Détenus dans le camp de Guantanamo en janvier 2002, photographie prise par un officier américain
Les États-Unis possèdent un camp de détention, nommé Guantanamo, situé sur une base militaire américaine à Cuba. C’est là que sont incarcérés les terroristes capturés par l’armée américaine. Comme le camp est situé en-dehors du territoire des États-Unis, il n’est pas soumis au système fédéral américain. Les conditions de détention sont difficiles, et les techniques d’interrogatoires assimilables à de la torture. Sur cette photo, on voit des détenus agenouillés. Leurs mains sont menottées, ils portent un bandeau sur les yeux, un casque sur les oreilles, un masque sur le nez et la bouche, et des moufles aux mains. Le but de tout cet attirail est d’annihiler les sensations. Mais les tortures peuvent être encore plus violentes (humiliations, isolement dans l’obscurité, privation de sommeil, simulacre de noyade, menace de mort…).
QUESTION
Lorsque Oussama Ben Laden revendique les attentats du 11 septembre 2001 dans une vidéo diffusée par la chaîne de télévision du Qatar Al-Jazeera, il prononce la phrase suivante :
« Voilà l’Amérique frappée par Allah dans son point le plus vulnérable ».
Expliquez ce que cette phrase signifie à l’aide des documents 1 et 2.