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L’Adolescence clémentine, Clément Marot
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Fiche de lecture

Contexte

L’Adolescence clémentine rassemble les textes de jeunesse du poète Clément Marot. L’ouvrage connaît de nombreuses rééditions. Alors que la création poétique de son époque à tendance à la désorganisation des recueils, Marot tente de lui donner une cohérence au fur et à mesure, en classant par genre et par ordre ses poèmes. La préface insiste sur la nécessité de composer un livre organisé.

Héritier des grands rhétoriqueurs, contemporain des humanistes, poète de cour, Marot joue avec diversité du langage.

Clément Marot

1532

L’Adolescence clémentine

Genre

Poésie

Personnages

François Ier : Considéré comme l’un des plus grands rois de France et connu comme le « prince de la Renaissance ».

La « Belle Christine » : Elle est une allégorie de l’Église.

Maguelonne : Dans un style plus naïf et populaire, elle imite une « Héroïde » d’Ovide et de Virgile. Elle renonce à la violence de la passion et à l’amour.

Thèmes

L’amour : L’amour est évoqué par l’image des femmes à l’allure sensuelle, le plaisir sexuel qu’elles provoquent, l’inconstance et la légèreté. C’est aussi le rejet de l’amour ordinaire pour la recherche d’une passion amoureuse qui mène malheureusement à la désillusion et à la tristesse. Pour le poète, nostalgique d’un amour parfait et constant, l’amour est le don de soi à une seule personne.

Le rire : Il est gaillard, ou bien badin, ou encore, c’est le rire du fou. Il est aussi lié aux danses macabres (lorsque la douleur prend le masque de la joie, voir ballades X, XI, XXV).

La politique : La politique s’ordonne autour des guerres, des volontés de paix et de l’institution du prince. On note la pensée humaniste qui postule qu’un bon Prince, semblable au roi-philosophe de Platon, garantirait la paix et la prospérité du royaume. Finalement, la vertu l’emporte sur la valeur guerrière.

L’exil : C’est le motif de la fuite, du pèlerinage, d’une errance de lieu en lieu loin de la Patrie d’origine. On se réfère également, pour ce thème, au portrait du banni, pèlerin du monde.

Résumé

Les Opuscules

L’ouvrage s’ouvre sur Les Opuscules. Il s’agit de six pièces longues qui ne présentent pas d’homogénéité thématique. Ce premier classement compte quatre traductions : « La Première Églogue » (des Bucoliques de Virgile), le « Jugement de Minos » (traduction du 12e texte de Dialogue des morts de Lucien), les « Tristes vers de Philippe Béroalde » et « L’Oraison contemplative » (qui vient d’un poème latin). On trouve aussi un poème allégorique, « Le Temple de Cupidon », qui célèbre le mariage du futur François Ier.

Les Épîtres

Les Épîtres sont au nombre de dix et sont composées en intégrant une grande part autobiographique. « L’Épître de Maguelonne à son ami Pierre de Provence » (inspiré des Héroïdes d’Ovide et qui traite du ferme amour) ouvre le genre. « L’Épître du dépourvu » peint l’éthique et la situation du poète-artiste. « L’Épître en prose à ladite Dame touchant l’armée du roi en Hainaut » ferme le cycle. Il est dédié à sa maîtresse, Marguerite de Navarre.

Les Complaintes

La première complainte évoque la mort du baron de Malleville chez les Turcs. Immédiatement, elle contraste avec le ton de la dernière épître. Ces complaintes proposent des leçons sur la brièveté de la vie.

Les Épitaphes

Le genre progresse du ton le plus sérieux au plus léger dans une grande variété poétique. Marot observe des types sociaux et leurs différents comportements face à la mort. La dernière épitaphe porte en elle une réflexion sur le genre et rappelle l’esthétique des danses macabres.

Les Ballades

Elles sont au nombre de quatorze, c’est la section la plus riche du recueil, composée sous une forme fixe : un poème composé de trois strophes suivies d’un envoi d’une demi-strophe. La première ballade parle d’une jeunesse insouciante qui n’existe déjà plus. La deuxième et la troisième ballade renvoient au théâtre de rue. La quatrième évoque pour la première fois l’amour sensuel. La cinquième ballade est adressée à la duchesse d’Alençon, princesse du Ferme Amour, sous qui le poète est en autorité d’écriture. Les ballades suivantes parlent des guerres et appellent à la paix.

Les Rondeaux

Ils sont au nombre de soixante-sept. Le rondeau est un poème à forme fixe de treize vers de longueur variable, composé sur trois strophes dont les deux dernières reprennent le tout premier hémistiche. Les trois premiers rondeaux sont consacrés à la poésie. Du rondeau IV au rondeau XI, le poète évoque le désir sensuel et l’amour ardent. La douleur et la mort sont causées par un regard de la femme aimée.

Les Chansons

Elles sont au nombre de quarante-deux. Les chansons I à V traitent de la jouissance, et la chanson III traite plus particulièrement de l’amour courtois (une conception traditionnelle de l’amour). Les chansons X à XII abordent la thématique de l’envie et des envieux. La chanson XIII, elle, se consacre à l’amour malheureux.

Citation

« La nuit je pris d’elle un fruit savoureux :
Au point du jour vis son corps amoureux
Entre deux draps plus odorants que basme.
Mon Œil adonc, qui de plaisir se pâme,
Dit à mes Bras : “Vous êtes bien heureux
De nuit et jour.” »

« De celui qui entra de nuit chez s’amie »

« À mon désir, d’un fort singulier être
Nouveaux écrits on m’a fait apparaître,
Qui m’ont ravi, tant qu’il faut que par eux
Aie liesse ou ennui langoureux :
Pour l’un ou l’autre Amour si m’a fait naître. »

« De celui qui nouvellement a reçu lettres de s’amie »

« Bref, si dormir plus que veiller peut nuire,
Tu dois en los par sus Mercure bruire,
Car il endort l’œil de celui qui veille,
Et ton parler les endormis éveille,
Pour quelque jour à repos les conduire
Plus profitable. »

« Au seigneur Theocrenus, lisant à ses disciples »

« Elle a beau teint, un parler de bon zèle,
Et le tétin rond comme une groselle :
N’ai-je donc pas bien cause de songer
Toutes les nuits ?

Touchant son cœur, je l’ai en ma cordelle,
Et son mari n’a sinon le corps d’elle :
Mais toutefois, quand il voudra changer,
Prenne le cœur : et pour le soulager
J’aurai pour moi le gent corps de la belle
Toutes les nuits. »

« De celui qui ne pense qu’en s’amie »