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La Petite Fadette, George Sand
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Fiche de lecture

Contexte

Avec La Mare au diable (1846) et François le champi (1847), La Petite Fadette appartient aux romans champêtres de George Sand, romans regroupés sous le titre Les Veillées du chanvreur.

Alors que Paris raisonne au son de la Révolution de 1848, notre auteure, après une participation active au gouvernement provisoire, s’est réfugiée à Nohant dans la maison familiale. La Petite Fadette, née sous les décombres de la Révolution, est une histoire de fée (« fade », « fée »), mais si George Sand donne l’impression d’écrire un roman naïf, elle y cache en fait, comme le rappelle Maurice Toesca « un tableau social, religieux, en tout cas moral de l’existence humaine ».

Aurore Dupin dit George Sand

1849

La Petite Fadette

Genre

Roman

Personnages

Fanchon Fadet : Surnommée Fadette, elle est amoureuse de Landry.

Landry Barbeau : Jumeau de Sylvain (ou Sylvinet), amoureux de Fadette.

Sylvinet Barbeau : Jumeau de Landry.

Thèmes

Le roman champêtre : Les romans champêtres ont été relégués en grande partie à la littérature pour enfant, pourtant il se trame, derrière ces écrits, de véritables idéaux politiques et sociaux. Dans La Petite Fadette, Sand met à l’honneur le Berry si cher à son cœur.

La magie et les superstitions : Fadette est un personnage « fée » par excellence. Elle manipule des herbes magiques aux pouvoirs guérisseurs, et entretient des rapports privilégiés avec les animaux. Elle guérit Sylvinet par une sorte de magnétisme. Sand, elle-même, avait appris la médecine douce par son précepteur. C’est une fée bénéfique, et si elle est longtemps rejetée, c’est tout de même grâce à ses dons et son aide qu’elle se fera accepter.

Une lecture « superficielle » fait de ce roman un joli conte pour enfant : histoire d’amour, superstitions et éléments merveilleux. Une lecture plus approfondie fait de lui un tableau des mœurs berrichonnes et paysannes mais aussi le reflet des idées politiques et sociales de George Sand.

Résumé

Le roman commence chez les Barbeau, famille dans laquelle naissent des jumeaux : Sylvain (Sylvinet) et Landry. Les deux frères, inséparables, grandissent ensemble, mais un jour le père, qui ne peut plus subvenir seul aux besoins de sa famille, souhaite que l’un des deux parte travailler à la ferme des Caillaud. Ils ont 14 ans, et c’est Landry qui part.

Il se fait à sa nouvelle vie, mais Sylvain, lui, sombre de plus en plus dans la tristesse. Il fugue. Landry part à sa recherche, visite tous les lieux où ils allaient enfants, mais rien à faire : il ne retrouve pas son frère. Le garçon finit par demander de l’aide à la vieille Fadet, réputée pour être une sorcière. Cette dernière refuse et le renvoie.

Landry fait alors la connaissance de la petite-fille de la vieille : Fanchon Fadet. Cette jeune fille, peu attirante et mal habillée, a plusieurs surnoms « la Petite Fadette », « Grelet », « Fanchon » : elle a aussi la réputation d’être une sorcière. Elle interpelle Landry et passe un marché avec lui : elle lui révèlera l’endroit où son frère se cache, et en retour, elle obtiendra ce qu’elle veut de Landry. Le garçon accepte et retrouve son frère.

Un an plus tard, Landry s’étant trompé de chemin manque de se noyer, car il a vu un feu follet. La petite Fadette lui apporte son aide pour passer la rivière. En récompense, la jeune fille demande à Landry de danser sept fois avec elle lors d’une fête qui a lieu le lendemain au village. Il réalise qu’il ne pourra pas danser avec Madelon, la nièce du père Caillaud. Pourtant Madelon danse avec d’autres garçons. Landry est bouleversé et se venge en dansant, comme promis, avec la petite Fadette. Les convives se moquent d’elle, mais Landry la défend.

Lorsqu’il raconte cette histoire à son frère qu’il est allé voir, ce dernier pense que la petite Fadette lui a fait un tour de sorcellerie pour l’humilier en le forçant à danser avec elle. Landry reprend le chemin pour rentrer à la ferme, et emprunte un autre chemin pour ne pas retomber nez à nez avec le feu follet. Sur cette nouvelle route, il tombe sur la petite Fadette qui pleure, car elle a honte de lui avoir causé du tord auprès de Madelon. Les deux jeunes gens discutent longuement, et Landry, pour lui apporter son aide, lui parle en toute franchise. Puis, il se rend compte qu’il n’a pas embrassé la petite Fadette à la fête comme le veut la tradition. La jeune fille refuse son baiser.

Le dimanche suivant, ils se revoient, et pendant un an, ils se voient secrètement. Un jour, Madelon les surprend et raconte à tout le monde que Landry et Fanchon sont amis. Les parents du garçon ne sont pas heureux de cette amitié et Sylvinet, jaloux, en tombe malade.

La petite Fadette part pour la ville se faire une autre réputation et une autre vie en espérant pouvoir revenir digne de l’amour qu’elle porte à Landry. Avant son départ, les deux jeunes gens s’avouent leur amour. Landry est envoyé dans une autre ferme. Trois mois après, Fadette revient pour soigner sa grand-mère qui meurt peu de temps après en lui laissant une immense fortune. La jeune fille demande au père Barbeau de gérer pour elle cet argent.

Le père Barbeau fait faire quelques enquêtes sur la petite Fadette et se rend compte que la jeune fille est sincère et honnête. Il donne son accord pour que son fils l’épouse.

Sylvinet tombe de nouveau malade. Fadette gagne la confiance et l’amitié du jumeau de son amoureux qui retrouvant la santé se réjouit du mariage. Les deux se marient et gardent près d’eux le frère de Fadette. Sylvinet, quant à lui, est toujours envieux et ressent pour sa belle-sœur des sentiments passionnés. Il décide de s’engager dans l’armée pour vivre loin de son frère et de Fadette.

Citation

« Prêcher l’union quand on s’égorge, c’est crier dans le désert. Il est des temps où les âmes sont si agitées qu’elles sont sourdes à toute exhortation directe »

« On reconnut bien vite que c’étaient deux bessons, c’est-à-dire deux jumeaux d’une parfaite ressemblance »

« Elle ne cachait point son aise, faisait reluire ses coquins d’yeux noirs, et relevait sa petite tête et sa grosse coiffe comme une poule huppée »

« C’est fort commode et fort doux de n’avoir qu’un mot à dire pour faire tout plier autour de soi. »