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La Puce à l'oreille, Georges Feydeau
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Fiche de lecture

Contexte

Né en 1862, Georges Feydeau fait jouer en public sa première pièce en 1882, à l’âge de 20 ans. C’est quelques années plus tard, en remettant au goût du jour le vaudeville, qu’il connaît le succès. À travers ce genre, il porte à la perfection la comédie d’intrigue : des pièces en trois actes telles que La Puce à l’oreille multiplient les quiproquos, les déguisements et les péripéties, au mépris parfois de toute vraisemblance. La Première Guerre mondiale marque la fin de la carrière de Feydeau. En 1919, il doit être interné pour troubles psychiques graves. Il meurt deux ans plus tard. Son théâtre est joué aujourd’hui dans le monde entier.

Georges Feydeau

1907

La Puce à l'oreille

Genre

Théâtre

Personnages

Victor-Emmanuel Chandebise  : Il est marié à Raymonde.

Raymonde Chandebise : Elle soupçonne son mari, Victor-Emmanuel, de la tromper.

Romain Tournel : C’est un collègue de Victor-Emmanuel Chandebise. Il est amoureux de Raymonde.

Lucienne  : Lucienne est une amie de Raymonde.

Carlos Homenidès de Histangua  : C’est le mari de Lucienne.

Docteur Finache : Il s’agit du médecin de Victor-Emmanuel Chandebise.

Étienne : Il est le valet de Victor-Emmanuel Chandebise.

Antoinette : C’est la cuisinière de Victor-Emmanuel Chandebise et l’épouse d’Étienne.

Camille : Il s’agit du neveu de Victor-Emmanuel Chandebise.

Auguste Ferraillon : Il dirige l’hôtel du Minet-Galant.

Olympe Ferraillon : Elle est l’épouse d’Auguste Ferraillon.

Poche : Sosie de Victor-Emmanuel Chandebise, il travaille à l’hôtel du Minet-Galant.

Rugby  : C’est un client anglais de l’hôtel du Minet-Galant.

Baptistin : Oncle d’Auguste Ferraillon, il travaille à l’hôtel du Minet-Galant.

Thèmes

Un vaudeville : Loin de prétendre à la profondeur psychologique, le vaudeville est fondé sur un comique de situations. C’est bien le cas dans cette pièce où mensonges, malchance, rendez-vous manqués, rebondissements et quiproquos entraînent des personnages stéréotypés dans une intrigue complexe, finalement résolue avec habileté.

Le comique de mots  : Le comique de mots tient une place privilégiée dans cette pièce, au service non seulement du rire mais aussi de la progression de l’intrigue. Les particularités de langage permettent en effet de différencier les personnages tout en portant les quiproquos. Ainsi Homenidès de Histangua s’exprime avec un fort accent hispanique, l’Anglais Rugby ne connaît pas un mot de français et Camille ne peut prononcer que les voyelles à cause d’une malformation du palais.

Résumé

Raymonde soupçonne son mari Victor-Emmanuel de lui être infidèle. Pour le piéger, elle lui fait parvenir une lettre anonyme lui donnant rendez-vous à l’hôtel du Minet-Galant où, d’après elle, il a l’habitude de retrouver ses maîtresses. Victor-Emmanuel, surpris, pense que c’est à Romain Tournel, son collègue que s’adresse la lettre. Ce dernier, amoureux de Raymonde, est ravi de trouver l’épouse de son ami dans la chambre de l’hôtel. Constatant que son mari ne la trompe pas, celle-ci fuit dans le couloir de l’établissement où se retrouvent tous les personnages, par un concours de circonstances complexe, jusqu’au dénouement heureux où tout rentre dans l’ordre.

Citation

« RAYMONDE :
Il y a des choses qui ne trompent pas.

LUCIENNE :
Justement ! ton mari est peut-être de celles-là !… »

Acte I, scène 4

« RUGBY, très soupe au lait.
Nobody called, I say ! (Ferraillon et Olympe se regardent ahuris. Voyant qu’on ne l’a pas compris, Rugby plus doucement à Olympe.) Did any body call for me, if you please ?

OLYMPE
Non !… Nobodé ! nobodé, monsieur !

[…]

FERRAILLON, après un temps.
Qu’est-ce qu’il a dit ?

OLYMPE :
Je crois qu’il a demandé si personne n’était venu.

FERRAILLON :
C’est extraordinaire cette manie qu’il a de vous parler en anglais. Est-ce que je ne lui parle pas en français, moi ?

OLYMPE :
Il ne sait pas notre langue.

FERRAILLON :
Ce n’est pas une raison pour que je comprenne la sienne. »

Acte II, scène 1

« TOURNEL :
[…] Oh ! mon rêve… mon rêve se réalise !… vous êtes là, devant moi, toute à moi !… vous voyez bien que le ciel se met de la partie !

Tout en parlant, il essaie de la prendre entre ses bras.

RAYMONDE, se dégageant et passant au 1.
Mais laissez-moi !…

TOURNEL :
Non ! Non !

RAYMONDE :
Ce n’est pas à vous qu’on a écrit !… c’est à mon mari. »

Acte II, scène 6

« RAYMONDE :
Qu’est-ce que tu veux, c’est bête ! Mais ça m’avait mis… la puce à l’oreille.

CHANDEBISE :

Sacrée puce, va !… (comme s’il relevait un défi.) C’est bien !… (Plus en sourdine.) Je la tuerai ce soir !

RAYMONDE, avec un peu d’ironie :
Toi ?

CHANDEBISE, avec un geste moins faraud.
Euh ! enfin… j’essaierai…

Acte III, scène 16