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La Reine Margot, Alexandre Dumas
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Fiche de lecture

Contexte

Grâce à une œuvre éblouissante (plus de 30 000 personnages créés), Alexandre Dumas apparaît comme un monstre sacré de la littérature. À l’instar de Victor Hugo, il défend les valeurs de justice et de liberté et se montre un grand passionné d’Histoire, à laquelle il mêle intrigues amoureuses et faits d’armes dans ses romans.

La Reine Margot inaugure le cycle que Dumas lance sur les dernières années de la monarchie des Valois (avec son co-auteur Maquet) et que continuent La Dame de Monsoreau et Les Quarante-Cinq. La place est faite à l’une des figures féminines emblématiques de l’Histoire de France : Marguerite de Valois, dite la reine Margot. Sans pour autant faire œuvre d’historien, Alexandre Dumas restitue la période trouble des intrigues du vieux Louvre de la cour française du XVIe siècle et de ses fêtes.

Les vérités historiques restent romancées.

Alexandre Dumas

1845

La Reine Margot

Genre

Roman

Personnages

Marguerite de Valois : Reine de Navarre, dite Margot, femme de Henri IV, elle donne son nom au roman, bien qu’elle ne soit pas au centre du récit. En marge d’une histoire politique trouble, on suit ses amours avec La Mole. C’est une femme ambitieuse, instruite, courageuse, loyale qui aime aussi s’amuser. Sa beauté est longuement décrite et louée par les poètes et le monde entier.

Catherine de Médicis : Reine-mère, italienne, elle a dans le roman une réputation particulièrement sombre : ambitieuse, empoisonneuse, menteuse, hypocrite, espionne et superstitieuse. Elle hait Henry de Navarre qui remplace ses fils au pouvoir et cherche à le compromettre (jusqu’à tuer son propre fils par erreur). Elle connaît merveilleusement bien les passages secrets du Louvre, ce pour quoi elle est crainte.

Charles IX : Fils de Catherine de Médicis, roi de France, inconstant, impulsif et adorant la chasse, il assume peu ses responsabilités. Il permet le massacre de la Saint-Barthélémy et autorise le meurtre de Coligny qu’il considérait comme père et ami. Son amitié pour Henry de Navarre semble sincère.

François d’Alençon : Autre fils de Catherine de Médicis, cet homme mesquin, envieux, sournois et faible est présenté comme le personnage le plus déplaisant du roman. Avide de pouvoir, il essaie de tuer son frère lors d’une partie de chasse. C’est un échec : il ne possède pas le talent de complot de sa mère.

Henri de Navarre : Futur Henri IV, c’est le personnage principal de ce roman. Les défauts connus du roi (femmes, jurons, puanteur corporelle) sont ici discrets, Dumas préfère le peindre d’une manière plus flatteuse. Astucieux, il réussit à se sortir de (presque) tous les pièges qu’on lui tend.

La Mole et Coconnas : Ils reflètent une attachante histoire d’amitié entre un catholique et un protestant. Coconnas et La Mole apportent une belle humanité au roman, seul sentiment désintéressé de toute cette épopée. Hommes au grand cœur et grandes gueules, ils font parti de la jeunesse galante et batailleuse.

Thèmes

Le royaume et le pouvoir : Ces thèmes sont exprimés à travers les intrigues, les alliances, les mariages arrangés, les trahisons, les passages secrets, les manœuvres politiques, et les tentatives d’assassinats. En comparaison du règne, la vie n’a pas de prix. Beaucoup de stratagèmes sont employés pour accéder au pouvoir mais aussi pour y demeurer.

La violence : On la voit à travers le massacre de la Saint-Barthélémy, les coups de poignards, les vengeances et le poison. Elle semble un outil primordial pour garder le pouvoir ou pour y accéder. Elle est aussi le reflet d’une époque trouble et en guerre.

L’amour : L’amour est exprimé à travers la galanterie, l’amour loyal (Margot et la tête de son amant), les amours multiples (de Charlotte de Sauve notamment), et l’amour charnel de Coconnas et d’Henriette.

Résumé

La Reine Margot couvre la période de 1572 à 1574, et commence avec le massacre de la Saint-Barthélémy. Après deux ans d’intrigues, l’ouvrage se termine par la mort de Charles IX. Tout au long du roman, les personnages (pour la plupart rois et reines ou personnages historiques) se croisent dans les recoins du labyrinthe des passages secrets du Louvre et participent aux légendes qui entourent Catherine de Médicis et la chute des Valois. Intrigues, alliances, trahisons se succèdent, entre événements sanglants (massacres, poignards, empoisonnement) et plaisirs voluptueux (beauté de Margot, référence à ses amants, amour charnel de Coconnas et d’Henriette). Divisé en deux volumes (volume 1 : 31 chapitres ; volume 2 : 35 chapitres), ce premier roman de la trilogie raconte les intrigues politiques et familiales qui naissent autour de la terrifiante Catherine de Médicis, le tout sur fond de guerres de religion qui opposent catholiques et protestants (massacre de la Saint-Barthélémy) Le mariage de Marguerite de Valois (catholique) et Henri de Bourbon (protestant) ouvre d’ailleurs le récit.

La France est déchirée, en 1572, par une guerre de religion entre catholiques et protestants. Bien que le jeune Charles IX soit sur le trône, c’est sa mère, Catherine de Médicis qui prend essentiellement les décisions. Pour calmer les troubles, elle unit sa fille Marguerite de Valois (la reine Margot) au prince protestant Henri de Bourbon, roi de Navarre. Le roman s’ouvre sur cette grande fête du mariage.

Loin d’amener la paix, cette union est propice à la naissance de sombres complots qui veulent évincer le protestantisme et ses grands chefs par la même occasion. Les intrigues se multiplient et soutenu par Margot, Henri de Navarre tente de survivre en terrain hostile. La Saint-Barthélémy a lieu avec le massacre des huguenots, rendant les incessantes luttes de pouvoir plus sanglantes encore. Margot défend son époux mais aussi son amant La Mole (un gentilhomme protestant pourchassé). Accusé à tort d’avoir empoisonné le roi Charles IX, il est torturé et exécuté. En consolation, Margot emporte sa tête embaumée avec elle lors de sa fuite hors de la capitale.

Dans le même temps, Henri de Navarre entretient une relation houleuse avec Charlotte de Sauve, dame de compagnie de Catherine de Médicis. Il devient aussi l’ami du roi qu’il sauve de la charge d’un sanglier pendant une partie de chasse.

Empoisonné par erreur par sa mère, Charles IX se met à dépérir et n’offre plus sa protection à Henri de Navarre. À sa mort, Catherine de Médicis reprend le trône et menace Henri de Navarre qu’elle ne veut pas voir accéder au pouvoir, inquiète de la prédiction de l’astrologue René le Florentin (qui lui fournit également les poisons). Ce dernier sauve Henri de Navarre en lui révélant un passage secret par lequel s’enfuir pour échapper au complot qui se trame contre lui.

Un an plus tard, en rendant visite à sa maîtresse Charlotte de Sauve, Henri de Navarre tombe dans un nouveau piège dont il sort indemne. Sa maîtresse mourra cependant, poignardée, dans ses bras. René le Florentin lui prédit pourtant un ciel favorable et une destinée royale.

Citation

« Marguerite à cette époque avait vingt ans à peine, et déjà elle était l’objet des louanges de tous les poètes, qui la comparaient les uns à l’Aurore, les autres à Cythérée. C’était en effet la beauté sans rivale de cette cour où Catherine de Médicis avait réuni, pour en faire ses sirènes, les plus belles femmes qu’elle avait pu trouver. Elle avait les cheveux noirs, le teint brillant, l’œil voluptueux et voilé de longs cils, la bouche vermeille et fine, le cou élégant, la taille riche et souple, et, perdu dans une mule de satin, un pied d’enfant. »

Chapitre I, Le latin de M. de Guise

« Au milieu de ces groupes allait et venait, la tête légèrement inclinée et l’oreille ouverte à tous les propos, un jeune homme de dix-neuf ans, à l’œil fin, aux cheveux noirs coupés très court, aux sourcils épais, au nez recourbé comme un bec d’aigle, au sourire narquois, à la moustache et à la barbe naissantes. Ce jeune homme, qui ne s’était fait remarquer encore qu’au combat d’Arnay-le-Duc, où il avait bravement payé de sa personne, et qui recevait compliments sur compliments, était l’élève bien-aimé de Coligny et le héros du jour ; trois mois auparavant, on l’avait appelé le prince de Béarn ; on l’appelait maintenant le roi de Navarre, en attendant qu’on l’appelât Henri IV ».

Chapitre I, Le latin de M. de Guise

« Mais cet observateur qui manquait aux galeries intérieures du Louvre, continuait dans la rue à regarder de ses yeux flamboyants et à gronder de sa voix menaçante : cet observateur c’était le peuple, qui, avec son instinct merveilleusement aiguisé par la haine, suivait de loin les ombres de ses ennemis implacables et traduisait leurs impressions aussi nettement que peut le faire le curieux devant les fenêtres d’une salle de bal hermétiquement fermée. »

Chapitre I, Le latin de M. de Guise

« Le duc de Guise reconduisit sa belle-sœur, la duchesse de Nevers, en son hôtel qui était situé rue du Chaume, en face de la rue de Brac, et après l’avoir remise à ses femmes, passa dans son appartement pour changer de costume, prendre un manteau de nuit et s’armer d’un de ces poignards courts et aigus qu’on appelait une foi de gentilhomme, lesquels se portaient sans l’épée ; mais au moment où il le prenait sur la table où il était déposé, il aperçut un petit billet serré entre la lame et le fourreau ».

Chapitre II, La chambre de la reine de Navarre