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Les Cahiers d'André Walter, André Gide
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Fiche de lecture

Contexte

Les Cahiers d'André Walter marque les débuts de Gide en littérature. C'est en effet son premier livre, publié alors qu'il a tout juste vingt ans. Les Cahiers prennent la forme du journal intime d'un jeune homme, et Gide les fait paraître sans son nom puisque l'ensemble est censé avoir été écrit par André Walter. Le milieu symboliste saura cependant très rapidement qui en est l'auteur, et le livre est remarqué et apprécié par Maurice Barrès, José-Marie de Hérédia, Maurice Maeterlinck, et Stéphane Mallarmé. Gide fait alors la connaissance de ses aînés en littérature, qui lui réservent un bon accueil.

Un an plus tard, Gide publie Les Poésies d'André Walter, prolongeant la fiction de ce double littéraire. L'ensemble a pour but, outre de le faire entrer sur la scène littéraire, de convaincre sa cousine de l'épouser.

André Gide

1891

Les Cahiers d'André Walter

Genre

Journal

Personnages

André Walter : Jeune homme de lettres mort à dix-neuf ans d'une fièvre cérébrale. Profondément mystique et tourmenté, sa courte vie est marquée par l'amour passionné qu'il porte à sa cousine.

Emmanuèle : La cousine d'André Walter. Elle épouse un autre homme. Elle n'existe pour le lecteur que par l'image fantasmée et reconstruite qu'en donne André Walter.

Thèmes

La part autobiographique : Les Cahiers d’André Walter, dont la langue très marquée par le symbolisme paraît aujourd’hui quelque peu maniérée, présentent cependant un intérêt biographique. C’est cette première œuvre qui a fait connaître Gide d’un petit cercle littéraire. Par ailleurs, elle témoigne de l’amour presque mystique qu’il portait à sa cousine et de sa peur de la voir lui échapper.

L’idéal amoureux : L’amour d’André repose sur une scission entre l’âme et le corps et s’exprime par un idéal ascétique : les âmes ne peuvent se rencontrer par l’union des corps, la chasteté seule est la garantie de l’amour.

L’émotion : Le romantisme de Walter, teinté d’une inspiration nietzschéenne, anticipe également les héros des Nourritures terrestres et de L’Immoraliste. André a en effet le culte de l’émotion, il recherche avant tout l’intensité de la vie, veut remplir son âme d’impressions et fuir le repos et la médiocrité.

Ce personnage est probablement inspiré de Werther, le héros de Goethe, comme l’indique peut-être son nom de famille. Son prénom, qu’il partage avec l’auteur, fait quant à lui directement référence à Gide.

Résumé

Les Cahiers d’André Walter paraissent sans nom d’auteur autre que celui d’André Walter et sont présentés comme son œuvre posthume. Une notice biographique les accompagne, rédigée par Pierre Louÿs, alors grand ami de Gide.

Le journal est constitué de deux cahiers, le cahier blanc et le cahier noir. Ce ne sont cependant pas ses journées ni ses projets que le jeune homme confie à son journal, dans lequel on ne trouve pas la moindre action. La fin des cahiers est consacrée à des notes préparatoires pour un roman qu’André Walter projetait d’écrire.

André Walter raconte sa passion pour sa cousine Emmanuèle, décrit minutieusement l’intensité de son amour et la sincérité de ses sentiments. Mais Emmanuèle ne remarque pas l’amour que lui porte André et épouse un autre homme.

La mère d’André Walter, avant de mourir, conseille à son fils de se résigner. Quelques mois plus tard, Emmanuèle trouve elle aussi la mort.

L’amour d’André, loin de s’éteindre, est renforcé par la mort de sa cousine. Maintenant qu’il ne peut plus la voir, qu’elle ne peut lui répondre, il la part de toutes les qualités. Il lui semble même que le vrai amour ne peut se vivre qu’après la mort. André Walter fait longuement l’analyse, qu’il veut lucide, de ses sentiments, et toute son attention est tournée vers sa propre intériorité.

Ce débordement de sentiments prend rapidement la forme d’une hallucination et se transforme en une fièvre cérébrale qui finit par tuer le jeune homme.

Citation

« Ton esprit dominait ton âme… Je t’en veux de n’avoir pas frémi devant l’immensité de Luther… Tu comprends trop les choses et tu ne les aimes pas assez… »

« Tant que le corps vivra, l’amour sera contraint, mais sitôt la mort venue, l’amour triomphera de toutes les entraves. »

« La connaissance intuitive est seule nécessaire ; la raison devient inutile… Voilà ce qu’il faut : engourdir la raison et que la sensibilité s’exalte ! »

« Que le rythme des phrases ne soit point extérieur et postiche par la succession seule des paroles sonores, mais qu’il ondule selon la courbe des pensées cadencées par une corrélation subtile. »